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            Mon interlocuteur sourit devant mon affront. Il ne semblait pas le moins du monde choqué ou énervé.

—Vous devenez teigneuse maintenant ?

Une moquerie que j'eus du mal à digérer. A quoi jouait-il ? Il commençait à me faire peur et je n'avais plus aucune confiance en lui. Si j'avais pu, je serais partie en courant. Heureusement, il ne me força pas à me recoucher. Debout, je l'affrontais face à face sans avoir l'impression de dominer ou d'être dominée.

—Comment vous vous appelez ? répétai-je bêtement.

Il sourit encore une fois, puis croisa les bras sur son torse. J'en fis autant et la patience n'était pas mon fort. Déterminée, mes jambes ne tremblaient plus en tout cas, tout comme le silence qui se mit à posséder le jeune homme.

—Vous comptez vous taire maintenant ? Pourtant, vous êtes du genre à parler d'habitude.

—Ecoutez, allez vous remettre au lit, on en parlera plus tard, m'ordonna-t-il tout en enlevant sa blouse.

Sans elle, il ressemblait à n'importe quel type, mais eut l'air plus sévère. En tout cas, je ne lui chercherais pas des noises, s'il ne m'avait pas soignée.

—Plus tard, c'est maintenant. Je veux retrouver mon ami Jason. Savoir votre nom et où je suis vraiment. J'ai le droit d'être bouleversée ? De ne pas savoir ce que je fais là ? Et de m'inquiéter pour mes proches ?

—Très bien, abdiqua le jeune homme résigné à obéir. Moi, c'est Riley. Et toi ? On peut se tutoyer vu qu'on échange quelques formalités ?

Il allait vite en besogne. Devais-je lui jouer le même petit jeu ? Ce serait sûrement ma fête si je tentais quoi que ce soit.

—Alanah, répondis-je malgré moi.

Un sourire apparut par surprise. Il ne dura que peu de temps, mais j'avouais que mon manège avait de quoi agacer. Après cela, il m'expliqua notre situation, avoua que l'on se trouvait dans un bunker, sous terre, à l'abri du froid. Comme l'avait été le train pour notre survie, le bunker était un abri destiné à notre survie.

—Je croyais que l'arche était notre seul moyen de survie ? fis-je suspicieuse.

—C'est ce que le gouvernement voulait nous faire croire ! Mais franchement, quand on calculait la probabilité de pouvoir rentrer dedans.... D'autres ont trouvé cette solution. D'ailleurs, les solutions du gouvernement ne sont pas forcément les meilleures. Il y a plusieurs bases comme la notre sur terre, et donc plusieurs groupes de survivants.

—Et comment un américain a atterri à Paris ? demandais-je alors que je me rappelais notre précédente conversation.

—Américain ?

—Riley, ce n'est pas français, et tu n'as pas l'air d'avoir ce charme qui fait un anglais !

Ma réflexion se voulut amusante, mais nous n'étions pas tous d'accord là-dessus. Il lui en faudrait plus pour se détendre et oser débattre sur le sujet.

—Tu en découvriras plus dans les prochains jours. Si tu vas trop vite, tu risques de ne pas apprécier ou de ne pas le supporter.

Était-il aussi expert en psychologie ? Elle avait affronté plus de choses qu'il ne l'imaginait.

—Je suis sous un bloc de béton, lui-même enterré sous une immense couche de terre et de neige. Difficile de faire moins supportable !

Evidemment, même si ce bunker permettait de rester en vie, elle devait avouer la vérité. Ils avaient creusé leurs propres tombes. Personne n'en ressortirait. Un cauchemar semblable à celui du train.

Le Dernier RemèdeTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang