DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]

CHAPITRE NEUF

0 9

Le comportement de Carter

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Depuis que je vis dans l'appartement d'Andrew, mes nuits sont extrêmement courtes. Je m'endors très tard et je me lève avant le soleil. Chaque fois que je rejoins le royaume de Morphée, des images de mes années de lycée apparaissent sous mes paupières. Ce sont toujours d'heureux souvenirs comme ma première soirée à San Francisco, le Nouvel An avec Carter ou encore nos séances de révisions. Le pire, ce n'est pas les images que je me remémore, non le pire ce sont les paroles des personnes de mes souvenirs. D'une personne en particulière. Quand les compliments, les déclarations déguisées de Carter remontent à la surface alors que je les fais taire depuis des mois, je me sens mal, mon cœur souffre en silence. Les ruptures sont plus douloureuses que je ne l'imaginais.

Ce matin n'a pas échappé à la règle. Je me suis levée aux aurores pour déjeuner avant que les garçons ne soient réveillés, puis je suis retournée dans la chambre que mon cousin m'a gracieusement prêtée pour travailler. Oui, lorsque je me sens mal, je révise. Ça canalise ma peine et ma colère, comme la boxe, mais en moins fatiguant et ça m'avance dans mon nombre incalculable de travail.

Il est près de huit heures lorsque j'achève enfin le recopiage de mes leçons de mathématiques. J'ai à peine le temps de fermer mon ordinateur et souffler un bon coup que la sonnerie de mon téléphone retentit dans la pièce silencieuse. Je jure en découvrant le prénom de ma meilleure amie dessus et je m'empresse de décrocher pour arrêter la sonnerie trop forte qui a certainement dû réveiller tout l'appartement.

— Heyyy la meilleure des Gryffondors ! s'écrie Apolline à l'autre bout du téléphone en guise de salutation.

Je grimace en décollant le petit appareil de mon oreille et je la frotte pour faire passer la douleur aiguë qui m'a assaillie en entendant le hurlement de ma meilleure amie. J'adore Apolline, c'est un peu mon âme sœur de l'amitié, mais parfois son enthousiasme me fait peur. Extrêmement peur. Je me suis surprise plus d'une fois à me demander si elle ne venait pas d'une autre planète. Mais non, la joie de vivre est juste le deuxième prénom de mon amie. Et il lui va si bien.

— Heyyy la moins intelligente des Serdaigles, je lui réponds pour l'embêter.

Je l'entends soupirer à travers le téléphone, ce qui redouble mon sourire. Elle adore faire des références à Harry Potter et j'adore la pousser à bout. Elle prend toujours tout au premier degré et c'est ça qui est amusant. Le mieux avec elle, c'est qu'elle sait entretenir nos délires. Elle rentre dans mon jeu et généralement, ça se termine en fou rire. Comme la fois où elle a fait une déclaration d'amour à mes chevilles. Je crois que tout l'internat nous a prises pour des folles quand on nous a retrouvées pliées en quatre, à pleurer de rire. Aujourd'hui n'échappe pas à la règle.

— Cassie, il faut vraiment que je demande mon transfert pour le second semestre parce que sans toi je suis en train de perdre ma place de Serdaigle ! J'organise déjà ma reconversion chez les Serpentards. Tu crois que ça m'irait bien ?

— Ton ambition et ta ruse m'ont toujours faite dire que tu irais mieux là-bas, acquiescé-je en riant. A mon avis tu es une Chapeauflou.

— Je pense aussi !

C'est dommage que nous n'ayons pas activé l'option facecam car elle ne peut pas voir l'immense sourire que ses remarques ont fait naître sur mes lèvres. Je suis sûre qu'elle doit probablement être dans le même état que moi et ça en est d'autant plus drôle. Ne plus être dans le même établissement qu'elle me coûte beaucoup. Certes, à cause de la découverte de nos sorties interdites à la fin de notre année scolaire de Première, nous avons dû nous voir en cachette, mais comme c'est notre spécialité, nous nous voyions au moins deux fois par jour. Sa légèreté me manque. Sa personne toute entière me manque. Je regrette de ne pas être avec ma meilleure amie.