CHAPITRE TRENTE-NEUF

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Anniversaire de Jérémy

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En sortant en plein milieu de la semaine pour l'anniversaire de Jérémy, nous prenons des risques. Ce soir, nous devrons redoubler de vigilance pour ne pas nous faire prendre car les surveillants sont beaucoup plus attentifs les jours où nous avons cours le lendemain. Ce n'est pourtant pas ça qui nous arrête, au contraire. A force de côtoyer le groupe, je suis devenue un vrai fauteur de troubles. Escalader le grillage de nuit est devenu une habitude, bien que ce n'était pas gagné d'avance. Je n'ai plus besoin de l'aide de Carter pour descendre – mais je l'accepte toujours car tout contact avec sa peau est bon à prendre. Le trajet jusqu'à San Francisco, lui, s'apparente à une routine. Je connais le chemin par cœur. Chaque rue, chaque lampadaire que nous dépassons est imprégné dans mon esprit pour toujours.

Malgré le nombre incalculable de choses qui pourraient mal se passer cette nuit ou dégénérer, nous sommes à vingt-trois heures trente à l'appartement du frère de Jérémy, là où a lieu sa fête d'anniversaire. Il est content que nous ayons accepté de venir. En revanche, Cédric a décidé de rester à Barrows pour ses dernières révisions avant leurs examens. Il a de grosses lacunes dans les matières principales et il s'est promis de travailler au maximum pendant la petite semaine qu'il leur reste avant l'examen fatidique qui influencera sans doute tout leur avenir.

Je commence à être habituée aux fêtes et donc je ne suis pas étonnée en arrivant à l'appartement du frère de Jérémy de voir qu'elle a déjà commencé et qu'elle bat de son plein. De la musique assourdissante parvient à nos oreilles avant même que nous ne garions la voiture et dès notre entrée dans le hall de la résidence, des gens fortement éméchés gisent un peu partout, des bouteilles étalées autour d'eux et des mégots de cigarettes écrasés sur le carrelage auparavant immaculé. J'espère que les voisins ont été prévenus et qu'ils sont allés passer la soirée autre part sinon ils risquent fort de ne pas fermer l'œil de la nuit.

Comme toujours, il y a beaucoup trop de monde dans le minuscule appartement et je sens que je risque de ne pas tenir longtemps parmi cette foule dense. Je n'ai jamais compris pourquoi les organisateurs de fêtes s'entêtent à vouloir remplir à ras bord leurs pièces. Il serait plus logique d'être moins et de pouvoir respirer. En l'occurrence, les relents de transpiration mêlés à l'alcool et au tabac me donnent déjà des sérieux maux de tête. La soirée risque d'être longue, très longue. J'aurais mieux fait de rester aider Cédric avec ses révisions au lieu de venir.

Puisque la plupart des personnes dans l'appartement sont de parfaits inconnus, je reste près de Carter pour ne pas me perdre ou tomber sur une mauvaise rencontre. M'avoir près de lui pour pouvoir me surveiller n'a pas l'air de lui déplaire. Surtout vu la fâcheuse tendance avec laquelle mes fêtes se terminent généralement. Ce soir, j'ai décidé de rester soft. Pas d'alcool, pas de prise de tête et pas de rencontres que je regretterai plus tard.

Ainsi, quand je vais me servir à boire dans la cuisine, je veille à vérifier que le jus d'orange n'ait pas été ouvert avant de m'en servir un verre. Il ne manquerait plus qu'on l'ait mélangé avec de la vodka ou je ne sais quoi d'autre. C'est Carter qui est censé nous ramener en un morceau au lycée, alors il m'imite et se contente de boire du jus de fruit, ce qui me rassure. Sachant que Jérémy et Rosalyn vont sûrement profiter à fond de leur soirée et qu'Apolline et moi n'avons pas notre permis, ce serait fâcheux s'il se retrouvait bourré.

— On va s'asseoir ? me propose Carter en voyant que je ne suis pas très à l'aise debout parmi toutes ces personnes inconnues.

— Là, tout de suite, je ne dis pas non.

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant