CHAPITRE TRENTE-ET-UN

Depuis le début
                                    

— Tu croyais vraiment qu'on avait oublié, Cassie ? me demande Violet en s'approchant à son tour de moi.

— J'avoue que oui, j'y ai cru jusqu'à la dernière seconde.

— Ça s'est vu. Tu aurais dû voir ta tête ce midi, c'était é-pi-que, rit Apolline. En vrai, on n'aurait jamais osé, surtout que avouons nous le, tu m'as un peu cassé les pieds avec ton anniversaire.

Je rougis jusqu'aux oreilles en réalisant qu'effectivement, j'ai un peu beaucoup répété à Apolline ma date d'anniversaire pour qu'elle l'intègre. Elle a une bonne mémoire mais il faut lui répéter longuement les choses.

— Et Carter...

J'interromps mon amie d'un mouvement de la main avant qu'elle n'en dise davantage. Je ne veux plus entendre son nom ce soir. Ni demain. En fait, j'aimerais pouvoir le rogner de mon existence jusqu'à ce que j'ai digéré son comportement d'égoïste.

— Mais...

— Chuuut Apo, s'il te plaît, juste tais-toi.

— O.K., O.K., j'ai compris.

En symbole de soumission, Apolline me tend un petit gâteau au glaçage rosé et avec la faim d'ogre qui anime mon estomac depuis au moins deux heures, il ne tarde pas à finir dans ma bouche. La faim. Deux mots, six lettres. Un sentiment fort et inexplicable qui vous vrille le ventre à vous faire perdre la raison.

Une fois que le monstre dans mon ventre est calmé, la réalité me rattrape et je ne peux m'empêcher de questionner mes amis sur comment ils ont fait tout ça. J'apprends que nous sommes tranquilles pour ce soir car ils ont déjà simulé notre passage à la cantine. Les filles restent très évasives sur comment elles ont trouvé toutes les décorations et comment elles ont fait pour tout mettre en place à temps, sachant que j'ai quitté la chambre un peu avant seize heures et les garçons m'avouent assez vite que les gâteaux viennent d'une boulangerie de San Francisco à laquelle ils se sont rendue en toute discrétion. Sachant qu'ils avaient promis de se concentrer sur leurs examens au lieu de sortir, je pourrais être énervée de leur comportement mais l'attention est tellement adorable que même en essayant, je n'y parviens pas. J'ai des amis en or, que voulez-vous.

— Trêve de bavardages, c'est l'heure des cadeaux ! s'exclame Rosalyn en m'apportant un paquet rouge à paillettes.

— Et les gâteaux ? demande Cédric avec un air dégoûté.

— Petit goinfre, va, se moque Apolline.

— Dois-je te rappeler qui en a mangé une dizaine en douce avant d'aller chercher Cassie ? la provoque Cédric avec un air démoniaque adorable.

— Tu es sans pitié !

— Moi aussi je t'aime Apo, rit le blond en passant ses bras autour des épaules de ma meilleure amie.

Je fonds face à la mignonnitude qui s'étale devant moi. Il faut vraiment que je joue les Cupidons, il ne peut pas en être autrement.

— Ouvre le mien d'abord ! me supplie Violet en posant un petit paquet sur celui de Rosalyn.

Je lui souris en hochant la tête et je pose le cadeau de Rosalyn sur le sol pour ouvrir celui de Violet. Je suis impatiente de découvrir de quoi il va s'agir. J'ai à peu près une idée pour tout le monde, mais en ce qui la concerne, ça reste une zone d'ombre. C'est donc avec un empressement certain que je déchire la feuille de papier qui recouvre le présent assez plat de Violet. A peine ai-je enlevé un morceau de scotch, que je sais déjà de quoi il s'agit : des dessins.

Avec un sourire jusqu'aux oreilles, j'extrais la dizaine de croquis de leur emballage et je les toise un à un, les larmes aux yeux. Violet n'a inclus que des dessins me représentant et elle a même mis celui qu'elle avait exposé à la galerie d'Art. Je suis tellement touchée que je lui saute dans les bras en l'embrassant sur les deux joues. Cette fille est un amour, un vrai petit ange.

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant