Gabriel (Chapitre 45)

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-Ysaïne...

-Oui papa ? Pourquoi tu pleures ?

Je la soulève de son lit en riant et ne cherche plus à retenir les larmes de joie qui m'envahissent. Ma petite fille est guérie... Et pour toujours...

L'infirmière me dévisage avec un sourire à la fois ému et amusé avant de quitter la pièce en lâchant quelques mots :

-Je vais prévenir le docteur que vous êtes ici, il a deux ou trois petites choses à vous dire...

Je ne réponds pas et me contente de contempler d'un air grave les yeux brillants d'Ysaïne. Comment croire qu'il y a seulement deux heures on ne savait pas à coup sûr si elle allait ou non se réveiller ?

La porte de la petite chambre s'ouvre alors en coup de vent et Azylis entre en courant dans la pièce. Elle se précipite vers Ysaïne et la serre dans ses bras avec la même force que moi précédemment.

Ysaïne éclate de son joli rire qui nous a tellement manqué ces derniers jours.

-Hé ! Vous m'étouffez !...

Nous reculons tous les deux sans détacher nos yeux de notre petite fille. Elle tape dans ses mains avec un nouveau sourire, plein de vie et de joie. Nous sommes interrompus dans notre rêverie par la porte de la petite chambre qui s'ouvre de nouveau.

Le docteur nous fais signe de sortir de la pièce et nous conduit à son bureau quelques mètres plus loin. J'ai l'impression d'avoir la tête dans un petit nuage lorsque je m'assois sur le siège qu'il me désigne et tous les soucis que j'avais à l'esprit semblent s'être miraculeusement envolés. Azylis ne semble pas tout à fait dans le même état.

Une inquiétude que je ne comprends pas brille au fond de ses yeux bleus. A peine tout le monde assis, le docteur derrière le bureau et nous devant, Azylis s'empresse de poser une question :

-Docteur, Ysaïne est tout à fait guérie maintenant n'est-ce-pas ?

L'homme en blouse blanche Hoche paisiblement la tête.

-Oui. Nous n'avons plus besoin de lui administrer de soins médicaux. La seule chose que je conseille maintenant est un bon repos...

Il fronce légèrement les sourcils avant de poursuivre.

-Ce qui, par les temps qui courent, est plutôt difficile.

Il me lance un coup d'œil appuyé et je devine sans peine ce qu'il pense. C'est en partie à cause de moi que l'hôpital est en ébullition. Il ajoute cependant une phrase qui me laisse malgré moi un peu perplexe.

-Votre fille gardera toute sa vie des cheveux bleus à cause de l'opération tardive... Mais vu ce à quoi elle a échappé, je suppose que c'est le cadet de vos soucis.

Je m'apprête à répondre mais Azylis ne me laisse pas le temps de rassembler mes pensées. Elle rapproche son siège du bureau et demande d'une voix pressante :

-Docteur, il faut nous promettre quelque chose...

L'homme se raidit sur son siège et je ne peux m'empêcher de laisser la surprise m'envahir.

-Azylis, qu'est ce que ?...

Elle m'adresse un regard suppliant et ajoute à mon attention :

-Je vais tout t'expliquer mais laisse-moi parler s'il te plaît...

J'hésite un bref instant entre la colère et l'énervement puis finit par répondre d'une voix neutre.

-Vas-y.

Intemporel T3 & 4Where stories live. Discover now