Chapitre 10 [réécrit]

4 0 0
                                    

Maëlys

La première semaine fut un enfer. Et le duel contre Thomas, pour couronner le tout, m'avait couverte de ridicule. Je les entendais parfois, les autres néophytes, chuchoter en me jetant des regards en coin. Ils se moquaient de moi, c'était sûr. Je faisais tout pour les ignorer, mais parfois, de mauvais souvenirs du lycée refaisaient surface. Je devais les enfouir le plus profond possible pour ne pas me laisser atteindre à nouveau.

Entre les entrainements de combat, les tours de cités en courant et les séances de musculation, je n'en pouvais plus. Ma vie n'était que souffrance et courbatures, mon corps protestait chaque jour au coucher comme si je l'avais trahi toujours un peu plus.

Pour autant, je n'avais toujours pas quitté mon masque, mon seul rempart contre le virus. J'avais appris qu'une partie des légionnaires allaient souvent dans la zone en mission et revenaient ici comme si de rien n'était. Non, mais ce sont des malades !

Meera nous emmenait aujourd'hui pour notre deuxième test d'aptitude. Après la course de 7 km de la semaine dernière - oui j'avais fait le calcul - je me demandais bien ce qu'ils allaient nous faire subir. Pourtant, je reconnus le chemin de notre premier jour. Je me souvenais avoir passé ces ateliers dernier cri, cette armurerie à faire pâlir l'armée citadine et cet immense salon où il y avait toujours quelques personnes en train de discuter devant les télévisions retranscrivant des matchs de gladiateurices.

Mon cœur cognait de joie dans ma poitrine : nous allions en direction du département de la recherche ! Je n'eus pas à attendre longtemps avant d'apercevoir la porte d'entrée, encadrée de deux légionnaires à l'air pas commode. Au-dessus de la porte, la devise de la recherche était inscrite en lettre d'or : Fortior semper ad spem. Un sourire s'esquissa sur mon visage pour la première fois depuis plusieurs jours.

Dr. Denoyet, la directrice qui m'intimidait encore plus que Dark Crow, nous accueillit et nous emmena plus profond que la dernière fois dans le dédale de salles. Vu la taille du département, qui faisait un tiers de l'anneau, nous ne devions pas être bien loin de l'entrée. Je l'avais vu sur une carte qui désignait les sorties incendies. J'avais d'ailleurs trouvé ça très intriguant que les points de rassemblement incendie soient tous du côté intérieur de l'anneau, ce n'est pas logique ! Nous serions entourés de feu. Il faudra que j'en touche un mot lorsque j'aurais décroché un travail en recherche.

Nous passâmes les laboratoires que nous avions vus la dernière fois avec les salles de prélèvements. Des techniciens ou chercheurs étaient présents à s'affairer sur les machines. Ils semblaient travailler dur.

Un jour, j'en ferai partie, me rappelais-je, comme si ressasser mon objectif allait le rendre réel.

Nous marchâmes encore cinq longues minutes avant que la Dr. Denoyet nous désigne une salle chacun, comme la dernière fois. Ces petites salles individuelles ressemblaient aux salles de prélèvements à la différence qu'un technicien en combinaison complète nous y attendait. Ils ne lésinent vraiment pas sur la protection de leurs employés, j'aimais beaucoup ça.

Je m'installais sur le fauteuil qu'il me désignait au centre de la pièce. Il s'assit à côté de moi et essaya de capter mon regard à travers la visière. C'était un homme d'une cinquantaine d'années facile, avec des cheveux poivre et sel qui lui tombaient dans les yeux.

— Bonjour Maëlys, je suis le Dr. Davidson, je vais conduire ton test d'aptitude aujourd'hui. Nous allons tester ensemble ton immunité au virus.

— Mon... quoi ?

— Ton immunité au virus. Maintenant, enlève ton masque s'il te plait.

Pardon ?

Je tentais de me relever de la chaise, mais il m'appuya sur la poitrine.

Les PriméensWhere stories live. Discover now