Chapitre 12

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Aylan

La masse de spectateurs rassemblées pour ce qui m'a semblé être une vente aux enchères de nous pauvres recrues se leva. C'était fait, j'étais entré dans la légion comme je l'avais toujours voulu. Mais ce n'était pas le soulagement qui m'envahissait contrairement à ce que je m'étais attendu. Non, une boule me tenait au ventre et ne souhaitait pas partir.

J'avais cru que c'était le stress : et si ma sœur s'était trompée dans son mot ? Si sa source avait eu tort ? Si j'avais tout fait foirer en restant avec Maël lors du test d'endurance ? Mais tout s'était déroulé comme prévu. J'étais exactement là où je devais être.

Alors pourquoi cette boule ne disparaissait pas ?

Instinctivement, je tournais mon regard vers le groupe de blouses blanches qui partait, entrainant avec eux les pauvres Priméens destinés à être cobayes pour le restant de leurs jours. Et je la vis immédiatement parmi eux, ses longs cheveux châtain clair en queue de cheval volant autour de sa silhouette fine se détachaient du lot.

Sans même réfléchir mon corps s'élança vers elle, évita les quelques chercheurs qui étaient sur mon chemin pour agripper son bras. Elle recula brusquement et me lança un regard perçant teinté d'incompréhension.

— Tu ne peux pas aller là-bas ! m'exclamais-je.

— Et pourquoi pas ?

Elle fronçait les sourcils, ses lèvres fines pincées.

— Tu ne te rends pas compte de ce que tu vas subir, Maël !

Elle se dégagea sèchement de ma poigne et croisa les bras.

— Pour la dernière fois, je m'appelle Maëlys ! Et je fais ce que je veux.

Je la fixais, hébété. Comment cette fille pouvait-elle être aussi bornée ?

A ma grande surprise, un petit sourire qui paraissait sincère s'étira sur ses lèvres.

— Je suis sûre que je serai utile à la recherche et je veux l'être. Tu verras, dans quelques années tu entendras mon nom résonner.

Sur ces paroles insensées, elle me tourna le dos et accéléra le pas en direction des blouses blanches. Elle partait vers le pire avenir qui soit. Un soupir m'échappa, au moins je l'aurais prévenue jusqu'au bout.

À peine arrivé dans le département de la légion, ma chambre attribuée et les lieux visités, je reçu une convocation dans le bureau du chef de la sécurité. Que me voulait-on si tôt ? Ça ne pouvait pas être bon.

Je suivais le légionnaire qui était venu me chercher dans les couloirs toujours si blancs et vitrés. Je n'avais pas eu le temps de me changer, j'étais donc encore tout de blanc vêtu, comme tous les nouveaux, mais bientôt je pourrais enfiler l'uniforme noir comme il se devait chez les légionnaires.

L'homme me laissa devant une porte où je frappais, incertain de ce qui m'attendait. Le verre était fumé, ainsi on ne pouvait pas voir à l'intérieur. La porte s'ouvrit face à un homme d'environ ma taille avec plusieurs kilos de muscles en plus et un air sévère.

— Aylan Primarius ?

J'acquiesçais et il me laissa entrer. D'après son insigne, ce devait être un haut gradé de la sécurité. Il allât s'asseoir dans son fauteuil en cuir derrière son bureau.

— Assieds-toi.

Je m'exécutais.

— Je suis heureux de faire enfin ta connaissance, petit frère.

Un sourire illumina son visage métisse alors que je clignais plusieurs-fois des yeux.

— Naël ?

Les PriméensWhere stories live. Discover now