Chapitre 7 [réécrit]

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Aylan

La cité était exactement comme je l'avais imaginée : lumineuse, accueillante et surtout immense ! C'était un véritable soulagement de pouvoir vivre sans masque, enfin ! On ne se rend pas compte avant de l'avoir complètement retiré de la joie de sentir l'air sur son visage lorsqu'on se déplace, de pouvoir voir les visages des autres au complet en permanence sans se demander s'ils sourient ou non sous leur masque.

Ici, le virus n'existait pas, et c'était libérateur. Quoi qu'en dise Meera Primaria, Dark Crow, nous n'avions pas du tout perdu notre liberté, mais nous venons seulement de l'obtenir.

Nous étions dans la cour au centre de l'immense anneau qui constitue la cité pour notre premier test d'aptitude. Autour de nous se dressaient divers terrains de sport : football, basketball, tennis et d'autres encore que j'avais hâte de découvrir. J'avais cru apercevoir des jardins et des serres également. Et tout autour, loin dans le fond, l'anneau qui constituait la cité, moderne et tout fait de verre.

La plupart des autres néophytes ne savaient pas à quoi s'attendre pour le test d'aujourd'hui, mais moi oui. Comme tous les héritiers, je savais depuis tout petit ce qui attendait les nouveaux à la cité. Mais surtout, grâce à la lettre que ma sœur m'avait remise hier et que j'ai lue rapidement sur le chemin, je savais qu'il ne fallait pas trop réussir cette épreuve :


Aylan,

Si tu détiens le gène Priméen et te retrouves à la cité. Sache que la recherche visera à recruter les plus endurants cette année.

Tu sais quoi faire.

Tu vas me manquer,

Samira


Eric et Meera nous rejoignîmes pour énoncer les règles d'aujourd'hui :

— Votre premier test d'aptitude consiste à parcourir deux tours du rayon interne de la cité puis à revenir ici, déclara Meera. On teste votre endurance, pas votre rapidité donc faites en sorte de finir votre tâche sans vous arrêter.

Meera, c'est-à-dire Dark Crow, avait l'air beaucoup moins menaçante en vrai qu'à la télévision. Elle était assez petite, pourtant je n'avais aucun doute de ne pas faire le poids contre elle en un contre un.

— Évidemment, renchérit Eric, le plus rapide sera récompensé.

Ah oui, évidemment, ils voulaient nous faire croire qu'être le plus rapide garantirait une place dans la légion ou l'arène. Mais je faisais confiance à ma sœur et aux informations recueillies par l'informateur de ma famille.

Au signal de départ, les autres ne se firent pas prier et détalèrent immédiatement pour rejoindre le mur intérieur de la cité. J'allais les suivre quand je me rendis compte que Maëlys n'avait toujours pas démarré. Je m'approchais d'elle et lui donna une petite tape sur l'épaule pour la sortir de sa torpeur.

— Tu viens, Maël ? l'invitais-je d'un ton que je voulais entrainant.

— Mais ! protesta-t-elle les yeux écarquillés. Je ne suis pas comme vous ! Et d'abord, je m'appelle Maëlys.

— Moi j'aime bien Maël, c'est plus court.

Je tentais de lui sourire, ne sachant pas exactement quelle expression elle arborait sous son masque noir. Elle avait relevé ses cheveux en une queue de cheval châtain clair, dégageant un long cou seulement agrémenté d'un unique grain de beauté.

Je partis et elle me suivit à contrecœur. Nous repassâmes devant le terrain de football et de basketball, devant une serre puis devant ce que je pense être un petit parc. Lorsque nous atteignîmes l'entrée nord de la cité, je l'entendais déjà s'essouffler. Elle ne devait pas faire beaucoup de sport.

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