Chapitre 37

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Meera

C'était maintenant ou jamais.

L'Empire était sensé débarquer dans moins d'une semaine si on en croyait les dires de Cherry Blossom. D'après les informations d'Aylan, l'unité d'élite pense que ce sera plus long, mais on n'était jamais trop prudent. Sauver Maëlys était évidemment la priorité, et maintenant que cela approchait, je frétillais à l'idée d'enfin partir de cette prison. L'arène allait me manquer, mais pas ce bâtiment blanc sans aucune personnalité.

Je rangeais Bella dans mon sac de sport noir où toutes mes autres armes sans exception se trouvaient. Et j'en avais un paquet car j'avais beaucoup expérimenté depuis que j'étais devenue gladiatrice : des lames de toutes formes et longueurs. La seule chose que je regrettais était de ne pas avoir d'armes à feu.

Bien évidemment, je savais comment elles fonctionnaient, mais je n'avais jamais pris la peine d'en fabriquer sachant qu'elles étaient pour la plupart du temps inutile en duel depuis que les boucliers à champ de force existaient. Avec les Ultimate Games et la performance de Sniper à notre dernière représentation, cela risquait de changer. Heureusement, Aylan aura son pistolev et peut-être même plus, si tout se passe bien.

J'enfilais un de mes sweat à capuche noir et un jogging ample par-dessus mon armure de gladiatrice. Je fourrais ma cape dans mon sac, elle me serait probablement inutile, et c'est probablement un caprice que de ne pas vouloir m'en séparer mais... tant pis.

Dix heures.

Je sortais de chez moi, tâchant de paraître naturelle, et me rendais au département de la recherche. Sur le chemin, je déposais mon sac dans un recoin du sas menant à l'arène. Comme d'habitude, entrer ne posait aucun problème, j'étais une habituée maintenant. Mais ça c'était la partie facile du plan.

J'arrivais devant la chambre de Maëlys et entrait en trombe. Elle était couchée dans le noir, même son écran était éteint. Je m'agenouillais à côté de son lit et tentais de la réveiller.

— Maëlys ? appelais-je en lui tapotant l'épaule.

Elle ne réagit pas tout de suite. J'allumais la lumière de son lit sans aucune pitié et la secouais à nouveau. Enfin elle se tournait vers moi.

— Aylan ? appelait-elle à moitié endormie.

Mon cœur se pinçait de façon inexplicable.

— C'est moi.

Elle clignait des yeux, tentant de me regarder mais je voyais bien qu'elle n'y arrivait pas vraiment.

— Il faut qu'on y aille.

Je l'aidais à se lever. Ouf, elle pouvait encore marcher même si c'était d'un pas mal assuré. Je lui fis enfiler un sweat et un jogging comme moi par-dessus sa combinaison blanche. Le plus de couches elle aurait, le moins elle aurait froid.

Dix heures trente.

Nous partîmes de sa chambre. Nous étions juste niveau timing, mais ça allait le faire. Je la prenais par le bras comme si je la forçais à venir avec moi pour éveiller le moins de soupçon possible. Nous allions partir en direction de la sortie mais elle fit mine de tourner à droite.

— On ne va pas au bloc ? s'étonna-t-elle d'un air si innocent qu'il me brisait le cœur.

Je vérifiais devant et derrière que personne ne pouvait nous entendre pour lui chuchoter :

— Non, on s'en va d'ici.

Elle parut avoir du mal à comprendre le sens de mes paroles. Je plongeais alors mes yeux dans les siens, ses pupilles étaient si dilatées qu'on ne voyait presque plus le bleu de ses yeux. Bon sang, elle était complètement droguée. Pour autant, elle n'offrit aucune résistance et me suivit en direction de la sortie.

Les PriméensWhere stories live. Discover now