Les Priméens

Chapitre 42

Meera

Je quittais l'aile pénitentiaire en courant en direction du bureau de Carole. Sur mon chemin, aucun chercheur n'était en vue. Le département de la recherche, d'habitude si grouillant d'activités avec ses petits hommes en blouse blanche et masques bleus s'agitant en tous sens, était complètement désert.

Je n'eu aucun mal à atteindre le bureau de Carole qui était débarré, me saisis de mon sac de sport noir et le jetais sur le bureau. Mes petits bébés étaient tous là, mais aussi mon armure que j'enfilais le plus vite possible, impatiente de me débarrasser de cette combinaison blanche que je ne connaissais que trop bien. C'était parfait, en armure comme ça, on aurait pu croire que je me préparais à partir au combat contre l'Empire.

Maintenant, il ne me restait qu'à courir jusqu'à mon appartement. Le chemin fut long, comme toujours, mais au moins tous les légionnaires que je croisais étaient bien trop occupés à échanger des messages par radio ou à préparer leur équipement pour me remarquer.

Ce ne fut que lorsque je fonçais en plein dans quelqu'un au milieu des quartiers de l'arène qu'on me remarquait... et il a fallu que ça tombe sur Éric.

— Tu cours où comme ça ? On est attendus à l'entrée principale.

— J'arrive, criais-je en montant les escaliers en direction de mon appartement quatre à quatre.

— Je savais que tu étais une lâche ! se moqua-t-il alors que je disparaissais.

C'était lui le lâche.

J'entrais en trombe dans mon appartement et m'effondrait sur le canapé le souffle court. Ma tablette se trouvait devant moi sur la table basse, mais comment contacter l'Empire ? Cherry Blossom m'avait donné un mot de passe, mais comment l'utiliser ?

Je n'en avais aucune idée mais cela devait être simple. C'était obligatoire sinon ils m'auraient donné plus d'indication. Je débloquais ma tablette et me connectais sur gladiator.com. Chaque Gladiateur un tant soit peu connu avait un compte et c'était notre seul moyen de communiquer entre nous.

Bien évidemment, toutes les conversations étaient surveillées de près, rien n'échappait aux intouchables. On le savait tous, ce qui expliquait que ce système de communication restait peu utilisé. Malgré tout, je cherchais le profil de Cherry Blossom et cliquais sur envoyer un message.

Bu chio

Je n'étais absolument pas sûre de l'orthographe ni même que ce soit vraiment ce qu'elle m'a dit. En fait, j'étais pas mal sûre que ce que j'avais écrit n'avait absolument aucun sens ni en Français, ni en Chinois, mais je devais tenter quelque chose.

Je fixais l'écran pendant un temps interminable avant de me lever et faire trois fois le tour de la pièce. Alors que j'allais abandonner et partir à la recherche des autres, Cherry Blossom avait répondu :

Tu aimes les graines de sésame ?

Mon cœur battait à cent à l'heure. C'était maintenant que je trahissais mon camp. C'était là que je faisais le choix le plus égoïste qui soit. Mais pourquoi me parlait-elle de bouffe ?

Retenant mon souffle, je m'approchais de ma fenêtre et je alors les vis. Cinq des meilleurs gladiateurs de l'Empire attendaient juste en bas. Je les voyais, ils me voyaient eux aussi et attendaient patiemment.

Je tentais d'ouvrir ma fenêtre, mais elle était bloquée. Evidemment, toute la cité était bloquée de partout en alerte. Je sortais une massue de mon sac pour frapper contre la vitre, mais évidemment, c'était un matériau renforcé pas si simple à casser déjà de base, mais celui-ci semblait particulièrement tenace.