Chapitre 15

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Aylan

— Vous avez entendu la rumeur ? s'enquit Thomas alors que nous jouions aux cartes entre nouveaux arrivants.

— Quelle rumeur ? demandais-je en mordant à l'hameçon.

Je jouais le jeu. Les ragots ne m'intéressaient pas plus que ça, mais les discussions étaient limitées entre les murs de cette cité où presque tout le monde semblait déjà bien se connaître.

— Il parait que Dark Crow va participer aux Ultimate Games.

— Mais non ? s'étonna Joris en posant une dame de cœur et raflant le pli.

— Si, Si. Apparemment elle abandonne totalement les championnats pour se consacrer à ces mystérieux jeux.

— Mais ce sont quoi exactement ces nouveaux jeux ? m'enquis-je.

— Alors ça...

Personne n'en savait rien. Ça allait très certainement être une déception pour Samira que sa favorite ne participe pas aux championnats.

À mon tour, bon alors qu'est-ce que j'allais mettre, mon valet ? Ou était-ce trop tôt ?

— Moi aussi j'ai une rumeur, annonça Joris faisant rouler ses sourcils blonds. Il parait que notre petit Primarius est amoureux de Le Corre.

— Le Corre ? s'étonna Thomas. La normalienne ?

Ils l'avaient affublé de ce surnom ridicule alors qu'elle était une véritable Priméenne, comme nous tous.

— Elle-même.

— N'importe quoi, dis-je en m'empourprant involontairement. On est amis c'est tout.

— Ce n'est pas ce que Dark Crow avait l'air de penser quand elle t'a parlé hier ! remarquait Thomas qui avait été de garde avec moi.

— Dark Crow peut bien penser ce qu'elle veut, m'énervais-je, ça ne veut pas dire que c'est vrai.

Ils ne dirent plus rien pendant le reste du pli, puis Joris repartit à la charge :

—Peut-être que tu pourrais l'inviter pour la soirée de Noël.

— La soirée de Noël ?

— Ouais c'est dans un mois maintenant. Tout le monde en parle, c'est la seule soirée de l'année où on peut vraiment en profiter.

— Profiter de ?

— Ben pour boire et faire la fête, embrasser des filles, tu sais toutes ces choses qu'on ne pouvait pas faire dans la ville.

— Ça m'étonnerait qu'on puisse, répliquais-je, on est dans la sécurité de la cité je te rappelle, on n'a pas de vacances contrairement à toi chez les fainéants de la protection.

— Ah oui c'est vrai, mais peut-être que vous ne serez pas de garde ce jour-là ! Je serais vous, je négocierai dès maintenant avec vos supérieurs.

Je jurais intérieurement. J'aurais dû demander à être dans la protection. J'ai été bête de me contenter de la sécurité de la recherche.

— En tout cas, continua Joris, si tu l'aimes bien tu devrais te dépêcher. On dit que les cobayes de la recherche finissent malades, traumatisés ou même disparaissent du jour au lendemain. Si ça se trouve elle ne durera même pas jusqu'à Noël.

J'arpentais les couloirs de la recherche. Au moins, j'avais réussi à convaincre Naël de me laisser changer de poste car garder la porte d'entrée était ennuyant à mourir. Maintenant, je pourrais faire des rondes dans le département et même parfois accompagner certains sujets entre leurs chambres et leurs tests.

Les PriméensWhere stories live. Discover now