Chapitre 44

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Aylan

Un rire exagéré résonnait dans la salle de contrôle de la cité. Mon idée était apparemment si hilarante que Naël en avait les larmes aux yeux. Je le laissais se défouler tout son saoul et serrais des poings en attendant que ça passe.

Ok, mon plan était loin d'être parfait, mais de là à rire autant... Meera ne semblait pas amusée non plus mais je fus surpris de la voir se lever et asséner une claque retentissante à mon frère qui failli le faire tomber à la renverse.

— Tu as une meilleure idée, toi ? cracha-t-elle.

Elle se penchait sur lui pour se retrouver à quelques centimètres et lui lança un regard menaçant.

— Non ? Hum, c'est bien ce que je pensais.

La gladiatrice vint se rasseoir à mes côtés devant les écrans de surveillance. L'homme zoomait régulièrement sur les gladiateurs pour voir l'avancée inquiétante de l'Empire malgré toutes les unités qui se mettaient dans leur chemin.

— Je pense que ton plan est bon. Mais on a un souci majeur : on ne peut toujours pas enclencher le protocole noir.

— Naël pourrait.

Nous nous tournâmes vers le chef de la sécurité qui souriait toujours comme un idiot. Il n'allait clairement pas enclencher le protocole de son plein gré. Peut-être pouvons-nous le forcer ? Je tiquais à cette pensée, mais si nous n'avions vraiment pas le choix.

— Oh, oh, dit l'homme aux commandes des caméras en pointant du doigt l'entrée à la salle.

Joseph Primaria se dirigeait droit vers nous. Mon cœur s'emballa.

— Merde, merde, merde !

Le général de la légion n'allait probablement pas être de leur côté. Si Naël, mon propre frère était si loyal au gouvernement, je préférais ne pas imaginer la dévotion du directeur qui est là depuis des lustres.

— Ne lui ouvre pas, suppliais-je l'homme dont je ne savais toujours pas le nom.

Il remontait ses lunettes sur son nez avant de dire d'un air si détaché :

— Je ne suis dans le camp de personne, si le général Primaria veut entrer, il entrera.

Je me pris la tête dans les mains. Mes doigts passèrent dans mes cheveux bouclés qui étaient beaucoup trop longs d'ailleurs. Je me levais pour tenter de barricader la porte quand Meera me retint :

—Peut-être qu'il peut nous aider. Il est assez haut gradé pour enclencher le protocole, non ?

— Oui mais... C'est aussi le directeur de la légion ! Ça ne m'étonnerait pas qu'il soit encore plus borné que Naël.

Meera fit une moue suggérant qu'elle pensait le contraire.

— Est-ce que tu sais qui c'est au moins ?

— Oui, le directeur de la légion, je viens de te le dire.

— Non... ce n'est pas ce que je veux dire. Tu savais que c'était un des originels ?

— Quoi ? m'étranglais-je.

C'était encore pire que ce que je pensais ! Et c'était... impossible. Les originels avait au moins... deux cents ans. J'avais toujours cru qu'ils étaient tous morts.

— Jospeh Primaria est un originel ? Nous sommes en présence d'un... Dieu ?

Meera ricana un court instant:

— Ce n'est pas un dieu ! C'est un Priméen comme toi et moi, à la différence qu'il a engendré toute une lignée. Ah, et puis c'est mon grand-père aussi.

Les PriméensWhere stories live. Discover now