Chapitre 24

13 6 0
                                    

Meera

Le petit Primarius était parti depuis une semaine lorsque je trouvais enfin le temps d'aller voir sa petite protégée. J'avais promis de veiller sur Le Corre, mais ma préparation pour la prochaine saison d'arène, incluant les mystérieux Ultimate Games, avait accaparé toute mon attention.

Je ne pouvais pas perdre une seconde fois, je ne pouvais pas me ridiculiser à ces nouveaux jeux qui étaient dans la bouche de tout le monde. Cela faisait des années qu'ils tentaient de me mettre à la retraite pour mettre en avant du sang chaud. Il ne fallait surtout pas leur donner une raison de le faire.

Mais j'avais promis à ce jeunot de veiller sur sa dulcinée et si je voulais mériter la chose que Primarius me ramènerait de la zone, il fallait que j'honore ma promesse. J'enfilais une tenue décontractée et traversais le quartier des arènes.

Les salles d'entrainements étaient bondées nuit et jour, comme chaque année proche du début de la saison. À la cité, tout le monde ne s'entrainait que pour une seule chose : me surpasser. Mais jamais je ne leur laisserai le plaisir de me remplacer.

J'allais passer les dernières salles de simulation de combat lorsque quelqu'un jaillit à ma droite, me faisant sursauter.

— Meera ! s'exclama Eric avec un air de déléctation.

— Qu'est-ce que tu fais la ?

— Je n'ai pas le droit de venir m'entrainer ?

Je ne répondais pas.

— Où vas-tu donc ? s'étonna-t-il.

— Ça ne te regarde pas.

Il haussa ses sourcils taillés à la perfection, regarda au loin devant nous et demanda d'un air suspicieux :

— Tu vas dans le département de la recherche ?

Je ne répondais pas et accélérais le pas mais il me suivait telle une mouche à merde.

— Pourquoi Meera Primaria aurait-elle besoin d'aller au département de la recherche ?

— Mêle-toi de tes fesses.

Et sur ce, je partais à grandes enjambées en direction du département de la recherche. Je n'eus pas beaucoup de mal à convaincre la légion de me laisser passer. Il est beaucoup plus facile d'entrer en recherche que d'en ressortir.

Trouver la chambre de Maëlys fut un jeu d'enfant, après tout, je connaissais bien les quartiers des cobayes. Elle était là, sur son lit, en train de lire un énorme bouquin. Le temps que j'arrive jusqu'ici, la nuit était tombée et elle lisait avec la lumière de chevet intégrée à chacun des lits de ce quartier. J'observais ses cheveux clairs tomber souplement sur ses épaules et se déverser dans son dos. Je ne voyais pas son visage, mais j'était intimement persuadée que c'était elle.

— Dark Crow ?

Je sursautais tel un lapin pris en flagrant délit. Une fille de quelques centimètres de moins que moi me faisait face. Elle m'observait de son grand œil ambré avec une expression pleine d'espoir sur le visage. Mais qu'était-il donc arrivé à son autre œil ? Je n'osai l'imaginer, et pourtant j'en avais une petite idée.

— Oui ?

— Vous êtes vraiment Dark Crow ! s'exclama-t-elle en me prenant une main et en sautant sur place. Oh mon dieu !

La jeune fille semblait sur le point d'exploser de joie. Je n'avais pas l'habitude d'être admirée de la sorte. Les autres gladiateurs se gardaient bien de le faire. Et mes fans normaliens... eh ben je ne les voyais jamais. Je pouvais seulement en avoir un aperçu sur les réseaux sociaux, notamment gladiator.com où ma cote était toujours excellente, mais je ne pouvais pas interagir avec eux. Aucun Priméen n'avait le droit d'avoir un compte privé comme les normaliens qui discutaient souvent entre eux à travers les réseaux sociaux.

Les PriméensWhere stories live. Discover now