Chapitre 21

18 8 0
                                    

Aylan

Les jours qui suivirent la soirée de Noël, les gars s'en donnèrent à cœur joie pour se moquer de moi. Pour eux, j'étais rentré « bredouille » de la soirée. Alors oui je n'étais pas rentré avec une fille au bras contrairement aux quelques-uns qui se moquaient le plus, mais je m'en fichais. Mon but, contrairement à eux, n'était pas de me défricher le plus rapidement possible en sortant de la ville.

Et honnêtement, je ne savais même pas ce qu'il m'avait pris de me jeter sur Maël comme ça. Oui, elle était jolie. Oui, je l'appréciais beaucoup. Mais... mais voilà. C'était Maël.

Si je n'avais pas bu cette dernière petite coupe, je n'aurais jamais osé, et maintenant je le regrettais. Elle avait clairement montré qu'elle n'était pas partante alors que j'étais complètement entrain de m'emballer et maintenant je n'osais plus aller la voir. Cela faisait des jours que je l'évitais comme la peste, tout ça parce que j'étais un idiot.

J'étais en poste avec Thomas aujourd'hui et je regrettais le moment où il prendrait la parole. Ce garçon était toujours très sérieux sur le travail, mais quand les allées et venues se calmaient le soir, il ne pouvait s'empêcher de taper la discussion, et en général nous n'avions pas la même vision des choses.

Evidemment, c'est ce qui arriva :

— Bon, aller, entre nous, tu peux me raconter.

— Raconter quoi ?

— Toi et la normalienne, il s'est passé quelque chose non ? Les autres n'arrêtent pas de dire que tu t'es pris un vent, mais moi je n'y crois pas.

Je ne voulais pas répondre à cette question.

— Et toi et Lou ?

— Qui ?

— La colocataire de Maëlys ! m'exclamais-je outré qu'il ne se souvienne pas de son nom.

— Ah ouais ! Très mignonne.

— Et ?

Un sourire carnassier dévoilant des canines un peu trop grandes se dessina sur ses lèvres.

— Son visage est très mignon, son corps par contre...

Je fronçais les sourcils, il n'y avait absolument aucun problème avec le corps de Lou.

— Quoi, elle était trop mince pour toi ?

Il eu un petit rire que je ne m'expliquais pas.

— Non, mais elle a vraiment des cicatrices partout. Je me demande depuis combien de temps elle est ici.

J'allais lui rétorquer qu'il aurait au moins pu lui demander. Et puis je réalisais que je n'en avais aucune idée moi non plus et cela me hérissa le poil.

— En tout cas, vraiment sympathique, mais je pense que ce sera la dernière fois que je drague une fille de la recherche.

— Pourquoi ?

Il m'asséna une tape sur l'épaule de compassion.

— Ce n'était vraiment pas beau à voir. Tu devrais profiter de la normalienne avant qu'elle ne soit pareil.

— Elle a un prénom, tu sais.

Thomas était si insupportable parfois !

Ce soir-là, alors que je quittais mon poste pour laisser place à la relève. Je rendis visite à Lou et Maëlys. Cette dernière dormait déjà, ce qui était parfait, comme ça, pas besoin de confrontation. Mais j'en profitais pour chuchoter de tout et de rien avec Lou. Dans son cocon, avec son rideau transparent refermé, Maëlys dormait profondément et ne nous entendait même pas. Mais comme elle avait encore laissé sa lumière allumée, je pris soin de le lui éteindre avant de partir.

Les PriméensWhere stories live. Discover now