IV. - Chapitre Huit

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Notre monde

Le réveil d'Evan affichait vingt heure et quart. Jade se rhabilla précipitamment. Evan la regardait, allongé dans son lit de travers, sa tête retenu avec son bras. Il était nu sous la couette qui le recouvrait jusqu'à la taille.

- T'es sûre que tu ne veux pas rester dormir ce soir ? demanda-t-il.

- Non désolée. Mes parents vont déjà m'engueuler vu l'heure.

Jade remit sa veste en cuir et se recoiffa rapidement.

- Un bisou avant de partir ? demanda Evan.

Jade roula les yeux vers le ciel et s'approcha de lui pour l'embrasser. Evan tenta de la retenir et de faire durer le baiser, mais Jade s'échappa de son emprise.

- Allez, il faut que j'y aille, ricana-t-elle. On se voit demain au lycée.

- À demain la femme la plus belle du monde.

Jade lui adressa un sourire et sorti de la chambre. Elle descendit précipitamment les escaliers, sorti ses mitaines et son bonnet qu'elle avait rangé dans la poche de son blouson et les porta. Puis, elle sortit de la maison en claquant la porte et se dépêcha de rejoindre l'arrêt de bus de la gare où elle attendit le prochain bus pendant près de vingt minutes.

Jade n'essaya même pas de rentrer chez elle discrètement. Elle savait que ses parents l'attendaient dans le salon.

- Ah bah enfin ! fit son père en se levant du canapé.

- Il est vingt-et-une heures ! C'est à cette heure-ci que tu rentres maintenant ? gronda sa mère.

Karen avait des cheveux lâchés, roux grisonnants. Elle avait des lunettes aux branches grises. Elle regardait par-dessus sa monture sauf quand elle lisait, qu'elle conduisait ou qu'elle regardait la TV ou son téléphone.

Tarik avait des cheveux bouclés noirs mi-longs sur le dessus, rasés sur les côtés, attachés en petite queue de cheval. Il avait une petite barbe, bien taillé et avait une carrure plutôt costaud, imposante, avec du poil sur le torse et les bras.

- Je suis désolée, dit Jade en essayant de partir dans sa chambre.

- Où est-ce que tu crois aller comme ça ? demanda son père.

- Tu ne crois pas que tu nous dois des explications, jeune fille ? renchérit sa mère.

- Vous voulez que je vous dise quoi ? On est pas ton poste de police, papa. Et je suis pas l'un de tes élèves, maman.

- Très bien. Dans ce cas, tu es privée de sortie jusqu'à la fin du mois, dit Tarik.

- Tu devras rentrer directement après le lycée sinon on te confisque ton téléphone et ton ordi, rajouta sa mère.

- Super, dit sèchement Jade avant de vraiment partir dans sa chambre.

- Tu es sûre que tu ne veux toujours rien nous dire ? gronda son père.

- Non ! dit-elle en claquant sa porte.

MalédictionsWhere stories live. Discover now