V. Chapitre Onze

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Enchantia

Les artificiers descendaient tous du Grand Phare en se demandant ce qu'il se passait. Roland, grâce à sa bague de métamorphose, avait prit l'apparence du chef des artificiers et leur avait demandé à tous de quitter le phare. C'était la même magie qu'il avait utilisée pour prendre l'apparence du prince Ali, il y a quelques mois.

- Que se passe-t-il, patron ? demanda l'un des artificiers.

- La basse-ville se rebelle, on m'a donné l'ordre d'évacuer le phare sur le champ, mentit Roland.

- Et le feu d'artifice alors ?

- Annulé, on retirera tout demain matin, ordonna le magicien. Rentrez chez vous.

- Et pour les dirigeables ?

- Les dirigeables ?

- Oui, les dirigeables qui vont survoler ce quartier de la ville pour lancer les autres feux d'artifices.

Roland ignorait que des dirigeables lançaient également des feux d'artifices.

- Ah oui, les dirigeables... Ne t'en fais pas, ils ont été prévenus aussi.

Lorsque tous étaient enfin partis, Roland ouvra le drap qui recouvrait une charrette, qu'il avait sûrement volée. Dedans, le chef des artificiers et un jeune homme, avaient les mains et les pieds ligotés. Une corde dans la bouche et attachée derrière la tête les empêchait de parler. Le jeune homme avait un long visage et des cheveux bruns. Il n'était pas très mince, mais Roland réussi à le trainer en dehors de la charrette. Une fois cela fait, il retira la bague et reprit son apparence monstrueuse. La peau écailleuse, les veines violacées et les yeux jaunes. Son collier avec le diamant était toujours à son cou, celui-ci était jaune. En un geste, il récupéra sa tenue de magicien noir et le chef des artificiers, reprit son vêtement de travail.

- Excusez-moi d'avoir interrompu votre job, monsieur, dit-il au chef qui était effrayé par la présence de Roland. Mais je vous promets un feu d'artifice encore plus grandiose que prévu, ricana-t-il avant de refermer le drap et de laisser l'artificier dans l'obscurité de la charrette.

Roland monta presque tout en haut du Grand Phare, en traînant le jeune homme, qui avait à peu près le même âge que lui. Ce ne fut pas simple car il gesticulait dans tous les sens, essayant de se débattre. Ils arrivèrent à l'avant-dernier étage, juste en dessous de l'immense lanterne éclairant l'horizon. Les quatre murs de la pièce, étaient ouverts avec des arcs menant sur un balcon très étroit. La vue était imprenable. On pouvait y voir la Demeure des Réial, le Sénat des Sept Royaumes, mais aussi la fumée menaçante des incendies de la guerre civile, qui se rapprochaient dangereusement.

C'était à cet étage que la plupart des feux d'artifices avaient été installés. Les fusées des feux attendaient sur des socles en bois orientés vers le ciel, à travers les arcs. Roland attacha son otage à la barrière d'un des balcons et réajusta l'orientation des fusées pour qu'elles le visent. Le jeune homme se débattait de toutes ses forces, mais il n'y avait rien à faire, Les cordes étaient trop bien attachées. Puis, le magicien noir bougea tous les autres socles en bois pour avoir, en ligne de mire, le Sénat. « Maintenant, nous n'avons plus qu'à attendre papounet » ricana Roland en narguant son prisonnier.

Sylvia, Nolan, Lora, Rémy et Amy, foncèrent vers les incendies en calèche. Quand ils arrivèrent, des soldats de la Capitale, avaient bloqué la route. Sylvia descendit la première du véhicule, avec grâce, furie et panique.

- Que se passe-t-il ? gronda la reine comme si les soldats qui surveillaient la barricade, étaient coupables.

- Votre Imminence, s'inclinèrent-ils.

MalédictionsWhere stories live. Discover now