II. - Chapitre Neuf

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Enchantia

Les longs couloirs de la Citadelle se vidaient. La garde de nuit prit la place de celle du jour. Être le prince d'Agrabah avait un certain avantage pour passer sans qu'on vous interpelle en vous questionnant trop. Même avec le sceptre cobra en mains, les soldats ne semblaient pas inquiets de sa présence. Personne ne se doutait de rien.

- Mon prince ! dit un homme derrière lui habillé de l'uniforme des soldats d'Ali. Nous sommes prêts à rentrer à Agrabah.

- Attendez-nous dehors, ordonna-t-il, je vais chercher la princesse.

- Bien mon seigneur.

Il continua à circuler dans les couloirs et arriva devant la grande porte de la chambre du Prince de Cœur. Il vérifia autour de lui si on l'observait. Le couloir était vide. Il entra alors et verrouilla la porte. Il retira la bague dorée avec sa perle rouge de son index et il reprit sa véritable apparence. Ses cheveux bouclés redevinrent fins. Sa carrure bien sculptée, s'amincit. Ses yeux noirs reprirent leur couleur jaune. Le teint mâte du jeune homme laissa apparaître une peau rugueuse, écailleuse d'une couleur kaki. Les veines violacées parcoururent à nouveau le corps de Roland. La bague magique lui avait donné l'apparence du prince d'Agrabah. Il n'a eu qu'à prendre quelques gouttes du sang d'Ali pour créer une essence avec la bague qui l'avait transformé. Les effets n'étaient que temporaires mais cela lui avait suffi pour mettre à exécution son plan.

D'un geste, il ouvrit le passage secret dans la cheminée qui menait jusqu'à son caveau. En descendant le vieil escalier en colimaçon, le Prince de Cœur sorti de la poche intérieur du vêtement agrabien, la Lampe Magique. Il jubilait.

- Vous l'avez trouvée ? s'impatienta Draco en voyant son maître arriver.

- On s'est bien occupé des prisonniers pendant votre absence, se vanta Skeleton.

- Mon plan s'est déroulé comme je l'espérais, expliqua Roland. Ces imbéciles n'y ont vu que du feu, ils pensent que le vrai coupable dans cette petite histoire est Amine.

Le prince ria de la situation. Même s'il avait détesté être un autre pendant presque une journée, cela en a valu la peine. Il avait gagné un sceptre en or et surtout une Lampe à souhait.

- Ces crétins m'ont cru du début à la fin, rit-il. Arrivé devant la porte magique pour accéder à la Lampe, je leur ai parlé de valeur et d'apparence, blablabla. Ils ont tout gobé !

Roland et ses deux petits sbires rigolaient de plus belle.

- Tout le monde sait que cette porte ne laisse entrer que ceux qui veulent la Lampe à des fins qui sont pures, ricana Skeleton.

- Tu viens de le lire dans le grimoire, dénonça Draco.

- Bien, assez rit, se calma Roland. Je veux voir les prisonniers.

Le prince Ali et la princesse Jasmine étaient tous deux enfermés et enchaînés dans deux cachots différents. Roland passa dans un petit couloir à l'arc arrondi en pierres et au plafond trop bas, pour rejoindre cette salle des cachots.

La pièce était peu éclairée par une torche. Les prisons faisaient deux rangés, comme un autre couloir. Dans certains cachots, des os humains, des crânes et des rats, certains vivants, d'autres morts.

Ali avait de vieilles guenilles, il était à peine habillé. Roland lui avait emprunté son habit de prince depuis qu'il les avait capturés après l'assemblée de ce matin. Jasmine était dans un cachot en face de celui de son mari. Elle tenta tant bien que mal de se libérer de la chaîne accrochée à sa cheville avec une épingle à nourrice. Lorsque Roland entra dans la pièce, elle cacha l'épingle.

MalédictionsWhere stories live. Discover now