Malédictions

III. - Chapitre Quatre

Notre monde

À la fin du dernier cours de la semaine, Nolan prit le chemin de l'arrêt de bus. Lui et ses camarades étaient enfin en vacances. Si ses parents s'étaient mis d'accord pour la garde des enfants un week-end sur deux, pendant les vacances, c'était différent. Patricia et Sébastien se les séparaient en deux semaines. Cette première semaine de vacances de la Toussaint, Nolan et Lora étaient chez leur père avec Léo. La seconde semaine, ils seraient avec leur mère. Il n'était que 16h05. Il avait le temps de passer chez sa mère pour récupérer des affaires. Son père viendrait le chercher en voiture en même temps que sa sœur.

Nolan et Lora, chacun de leur côté, préparaient des affaires pour la semaine qui arrivait. Chez Sébastien, ils n'avaient des vêtements que pour un week-end. À part pendant les vacances, il n'était pas nécessaire d'en avoir plus. Nolan mit tout dans un sac avec ses devoirs, sa trousse de toilette et d'autres petites choses comme son ordinateur, un livre et ses chargeurs. En remontant au salon avec son sac à dos prêt, il vit Patricia qui revenait avec Estéban, cartable sur les épaules, et Ethan dans les bras de sa mère.

- Estéban range tes chaussures ! gronda la mère de famille en retirant celles d'Ethan.

- Coucou maman, dit Nolan en embrassant son petit frère sur le front.

- Coucou Nono, t'as passé une bonne journée ? T'es déjà prêt pour aller chez ton père, remarqua-t-elle.

- Nolan ! s'écria Lora en descendant les escaliers avec un gros sac à main rempli à rabord dans la main droite et une pochette en tissu blanc avec des pois rouge dans l'autre. T'as encore de la place dans ton sac pour ma trousse de toilette ?

- Oui, vas-y, mets-la dedans.

- Merci !

Pierre sorti de la chambre à ce moment-là. Il avait travaillé à la maison aujourd'hui. Ethan marcha maladroitement vers lui.

- Papa !

- Oh mon bébé d'amour ! s'écria-t-il en soulevant l'enfant comme pour le faire décoller. Tu t'es bien amusé chez tata Marion ?

Ethan rit aux éclats, ce qui fit sourire n'importe qui dans la pièce, à l'exception d'Estéban. Rien ne peut égaler le rire d'un enfant, surtout de dix-huit mois. Estéban, étant lui-même un enfant, même plus âgé, cela l'affectait moins. D'autant plus qu'il y avait une certaine jalousie de la part du petit homme aux boucles blondes. C'était normal, la naissance d'un petit frère ou d'une petite sœur créait souvent de la jalousie chez l'enfant qui était jusqu'ici unique. L'attention des parents se centre plus sur le plus jeune. Même si Estéban n'avait jamais été enfant unique, c'était tout comme. Quand lui n'avait pas encore un an, Nolan en avait déjà treize et Lora, dix. Alors, il était le centre d'attention total de ses parents

Sébastien arriva un peu plus tard, vers 18h30, venir chercher le grand frère et la grande sœur. Léo était déjà avec lui, il était parti le récupérer à la garderie juste avant de venir. Le petit garçon était scolarisé à l'école maternelle Amanda Sanchez, celle au nord de la ville. Il n'était pas scolarisé dans la même maternelle qu'Estéban qui lui était à l'école Jane Dolores, à, à peine, dix minutes de marche de chez Pierre et Patricia.

La grande famille salua Sébastien et son fils. Patricia et Sébastien étaient restés en bons termes malgré le divorce. Ils n'avaient pas vraiment le choix, il faut dire, ils avaient les mêmes amis depuis toujours. Ils avaient continué de se voir en soirée, en vacances, etc. Même si Patricia supportait moins Sébastien que lui ne la supportait, elle. La mère a toujours été du genre rancunière même si elle le cachait plutôt bien. Sébastien, au contraire, était un homme sans regrets. Et il avait du mal à se mettre à la place des autres. Il se contentait d'être bien avec lui-même.

Ceci, Patricia l'avait compris depuis longtemps, mais pas ses enfants. Et Pierre, lui, n'avait jamais réellement connu cette facette de Sébastien, même si Patricia lui en avait déjà parlé, le temps avait fait des deux pères de bons amis.

- Tu viens jouer avec moi dans la chambre Léo ? demanda Estéban.

- Oui ! s'écria le petit garçon.

- Non, on va y aller là Léo, dit Sébastien. Tu joueras avec Estéban plus tard.

Nolan, Lora, Léo et leur père dirent au revoir à tout le monde et ils partirent chez Sébastien.