CHAPITRE 53

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Seona

C'est surprenant, de se réveiller en se demandant si notre père est bien mort. Ou alors, ce qui me surprend, c'est peut-être de voir que Gabriel a son bras enroulé autour de ma taille.

Je cheke mon portable, et l'heure me signale qu'il est un peu plus de 10h. Il est déjà trop tard, bordel.

Je me retourne vite, mais la douleur à ma tête m'arrête aussitôt : ce n'est pas le moment d'empirer ma situation.

Je réveille alors Gabriel en le secouant tant bien que mal, et ses paupières ne prennent pas de temps à s'ouvrir. Heureusement.

Quand je le vois s'étirer et me sourire, je dois avouer que mon coeur se réchauffe. L'avoir à mes côtés m'apaise, me fait du bien, et me rend plus forte. Il m'avait manqué.

Je sais ce qui nous attend aujourd'hui, et même si je me sentais trop fatiguée hier soir pour combattre Gabriel afin de parvenir à l'amadouer pour commencer cette enquête directement, je sais que j'ai plus de hargne ce matin. J'ai la foi, le courage. Mais avant de m'embarquer dans cette histoire, je dois recharger mes batteries.

Sans qu'il s'y attende, je m'approche immédiatement de Gabriel. Ma joue s'appuie contre son torse nu, et mes bras viennent englober son corps pour toucher son dos.

Je me sens mieux quand son bras de libre m'entoure aussi.

D'un coup de jambe, je vérifie si il a bien enlevé sa prothèse. Si il a pu retirer son tee-shirt, pourquoi pas sa jambe en fer ?

Il éloigne sa cuisse de moi dès que je le frôle, et je relève la tête pour le regarder, yeux dans les yeux.

- Tu ne l'a pas enlevée, fais-je remarquer.

Il souffle et replonge ma tête contre lui.

- J'ai oublié, dit-il.

Je me recule encore, et cette fois-ci, je ne vais vraiment pas me laisser faire :

- Je ne veux plus que tu dormes sans l'enlever.

- Mais qu'est ce que ça peut faire ? Relève t-il.

Je me re-frottes à lui avant de lui confesser :

- J'aime bien sentir ton vrai toi.

Son soupire chauffe un trait de ma chevelure, et je sens à ses joues qu'il s'est mit à sourire.

Mon coeur fond.

*****

Après un petit-déjeuner express et une bonne douche chacun de notre côté, la route pour aller à l'hôpital s'est fait rapidement.

Remonter dans sa voiture m'a fait quelque chose, je dois bien le reconnaître. Mais ce n'est pas ce qui m'intéresse maintenant. Le mystère est : qui était cet homme ?

En stationnant sur le parking, je n'attend même pas qu'il éteigne son véhicule pour me jeter hors de celui-ci. Je cours presque en direction de l'accueil.

- Bonjour, me salue la dame derrière la vitre.

Je me retourne en entendant les pas lourds de Gabriel, et nous la saluons en retour.

D'un coup d'œil, je l'observe, voyant qu'il prend les devants.

- Nous venons car nous avons quelques questions, en fait.

- Dites-moi ?

La brune aux cheveux attachés d'environ une trentaine d'années paraît aimable et souriante. Ça me rassure.

- Je ne sais pas si vous vous souvenez de moi..

En disant ça, il a zieuté derrière lui pour voir si j'avais compris à quoi il fait allusion.

À la nuit tombée Όπου ζουν οι ιστορίες. Ανακάλυψε τώρα