CHAPITRE 34

320 18 11
                                    

Seona

- Seona, réveille-toi.

Je suis encore ensommeillée quand la voix de Gabriel tente en vain de me lever.

Quand je sais que je ne fais rien le lendemain, c'est compliqué pour moi de sortir du lit. Mais il semble n'en avoir rien à faire.

- Debout ! Me secoue t-il doucement.

Je dis doucement car il ne réveillerai même pas un bébé à faire son cinéma. Cette pensée m'arrache un sourire.

- Pff, souffle t-il. Tu étais déjà réveillée.

A vrai dire, je le suis depuis que depuis dix secondes, mais c'est marrant de lui faire croire le contraire.

Je me tourne vivement pour m'allonger contre lui. Je n'avais jamais dormi avec personne, et j'ai du mal à avouer que je suis extrêmement à l'aise de passer mes nuits avec lui. J'ai de la chance. Il ne ronfle pas, il me laisse toute la couette, il me câline toute la nuit, et il sent bon. Je ne croyais pas que se reposer avec quelqu'un pouvait être aussi réconfortant.
Je me sens en sécurité, dans ses bras.

C'est pourquoi je les passe autour de sa taille pendant ce câlin. Il touche mon épaule du bout de ses longs doigts afin de me faire des petites caresses. Je ferme les yeux encore une fois, cette fois-ci non pas pour dormir, mais pour ressentir un peu plus la sensation de son toucher.

- On va faire un truc aujourd'hui, me balance t-il.

- Un truc ?

- Surprise.

Je déteste les surprises.

- Arrête ! J'aime pas les surprises !

- Et pourquoi ça ? S'étonne t-il.

Un blanc s'empare de l'atmosphère.

- Parce qu'on ne t'en as jamais fait, conclut-il.

Je repose ma tête sur son torse en guise de réponse.

- Tu va voir, insiste t-il. Tu va kiffer.

Je me tends un peu, mais je dois remarquer que cette surprise m'intrigue. En fait, non. Elle m'excite.

Sa main qui s'abattait sur mon épaule commence soudainement à descendre un peu plus bas, jusqu'à attendre la pointe de mes seins. Je fais de même en atteignant son sexe, qui ma foi semble plutôt bien réagir à mon contact.

- Avant la vraie surprise, j'en ai une autre pour toi.. Chuchote t-il en me décalant.

Il allonge faiblement ma tête sur le coussin, et s'éloigne du lit pour m'écarter les jambes.

Je frémis.

Sa langue parcoure mon entre-cuisses, mes lèvres et ensuite, chatouille mon clitoris. Je me cambre immédiatement, et sans que je n'ai eu à le penser, mes doigts attachent ses cheveux noirs entre eux. Je lui donne un rythme alors qu'il a déjà le bon, ne faisant qu'accompagner le sien.

Parfois, son regard vient s'appuyer sur moi, et quand nos yeux se croisent, je ne peux pas m'empêcher de lui sourire. Il me fait du bien et il le sait.

De quoi bien commencer la matinée.

*****

- Tu m'emmènes où ?

Nous venons de faire une heure de route et je crois que je lui ai posé cette question au moins cinquante fois. Et à chaque fois, il me répond la même chose.

- Tu verras.

Il a connecté son téléphone à sa voiture, du coup, la playlist qui défile est la sienne.

En ce moment, c'est « la vie qu'on mène » de Ninho.

- Une heure que j'écoute ton rap là, marmonné-je.

- Je ne t'empêche pas de changer.

Je lui tire la langue et prend son téléphone dans mes mains.

- 2 4 0 5 le code, dit-il.

- Anniversaire de qui ? Demandé-je.

- Mélina.

Logique..

Je tape son mot de passe et tombe directement sur l'application de musique de Gabriel. Je rentre dans la barre de recherche « Creep » de Radiohead, quand une notification montre le bout de son nez en haut de l'écran. Ma curiosité l'emporte, et forcément, je zieutes le message qu'il vient de recevoir.

Mélina 11h56 -

Marie est directrice de l'agence d'intérim

en centre-ville. Tu pourrai aller la coincer

là-bas.

Je me fige devant ce texto.
Trop de coïncidences.
Trop de questions qui se bousculent dans ma tête.
Pourquoi ce message parle objectivement de ma putain de mère ?
Marie. Directrice. Agence. Centre-ville.
Elle ne peut parler que de ma génitrice.

Je comprends mieux pourquoi elle m'a mise en garde pour Gabriel.
Ce n'était pas un hasard.

À la nuit tombée Where stories live. Discover now