CHAPITRE 6

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On est samedi, et pour la première fois, je n'ai pas peur d'être en week-end.

J'ai toujours détester les week-ends, car oui, ce sont les seuls jours de la semaine où je restais à la maison, enfermé dans ma chambre, à attendre le lundi avec impatience. Et tout les matins, je savais ce qui m'attendais.

J'ai pris le petit-déjeuner avec les garçons, et putain, ça fais bizarre. Je ne déjeune jamais, et à vrai dire, je n'avais pas très faim ce matin. Mais Adam m'a un peu forcé, et je dois avouer que commencer la journée avec un ventre bien plein, ça fais du bien. Je n'ai pas adressé la parole à Gabriel, et je ne lui donnerait d'ailleurs plus jamais une once d'intérêt. La façon dont il m'a parler hier soir, en faisant totalement référence à la nuit où je l'ai rencontré ne m'a pas plu du tout. Il veut que je l'ignore ? C'est ce que je vais faire. C'est la seule fois de toute ma vie, où j'ai rencontré quelqu'un et que je l'ai détesté le jour-même. D'habitude, je suis plutôt tolérante et ouverte d'esprit, mais avec lui, cela m'est impossible. Pourquoi ? Parce que c'est un connard, ça se voit.

Pour aujourd'hui, Adam nous a prévu une après-midi quad pour tout les trois. Apparemment pour qu'on apprenne à bien s'entendre.. Il est marrant quand il le veut. Seulement, Gabriel a tout fait pour esquiver l'activité. Mais connaissant mon cousin, je savais qu'il ne l'aurai pas laissé s'en tirer de cette façon. Et ça a marché, puisqu'il a craqué.

Là, je suis autour de la table à manger en train de siroter mon coca, en les regardant parler sur le balcon. Gabriel, toujours avec sa clope au bec, et Adam, à faire un monologue. On pourrait croire que son coloc' s'en fout de ce qu'il lui raconte, mais c'est faux. Il ne le regarde pas, certes, mais il l'écoute. Car dès que mon cousin s'arrête de parler, il surenchérit. Des fois, il lui frotte les cheveux en guise de réponse, peut-être pour le taquiner un peu, mais ça reste mignon. J'ai du mal à me dire que ces deux-là se connaissent depuis si peu de temps.

Je me chauffe enfin à aller me préparer. Il fait chaud aujourd'hui, et je ne vais pas y aller en pyjama crocodile. Je me faufile dans la salle de bain afin de m'habiller : un short et un top noir, ça fera l'affaire. J'aurai aimer me maquiller, mais je n'ai rien sur moi. Alors tant pis, j'opte pour des tresses collées, pour avoir un semblant de fille qui ne se néglige pas. Et puis, je les garderais jusqu'à demain, ce qui me fera de jolis cheveux bouclés. Je veux me sentir belle, tant qu'elle n'est pas dans les parages.

Je suis à peine revenu dans le salon qu'Adam nous presse pour partir. Nous prenons alors l'ascenseur et il s'arrête au deuxième étage. Les parois s'ouvrent et le couple de personnes âgées que j'avais aidé hier rentre.

- Bonjour, disent-ils en même temps.

Je leur souris et le monsieur s'appuie à côté de moi :

- Oh, mais vous êtes la p'tite jeune qui nous a aidé hier ?

Le regard des garçons s'attardent sur moi, et je répond :

- Oui, affirmé-je. Ça a été pour le rangement ?

- Bien sûr ; Vous savez, on a l'habitude avec ma femme.

Adam et Gabriel se regarde simultanément, et je reprend :

- Si un jour vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas.

Le monsieur me tapote l'épaule en me lâchant un « Ça marche, merci beaucoup », puis les portes s'ouvrent en arrivant au rez-de-chaussée. Nous les laissons sortir en premier, puis ils nous saluent. Ils sont vraiment adorables, mais me font de la peine à marcher aussi lentement. La femme semble plus discrète, mais gentille malgré tout. J'espère vraiment qu'ils me demanderont de l'aide la prochaine fois qu'ils en auront besoin.

Sur ça, nous montons dans la voiture d'Adam. Je m'installe à l'arrière et écoute leurs conversations. Ils parlent de voiture pendant près de la moitié du trajet, et le nom d'une fille soutien mon écoute.

- Mélina va mieux ? Lui demande mon cousin.

Son coloc' soupire :

- Oui, mais elle est encore un peu malade.

Adam se gare sur le parking où nous devions aller.

- Elle me manques tu sais, avoue Gabriel.

Si c'est de sa copine dont il parle, c'est vraiment touchant. Il est complètement différent lorsqu'il parle avec moi, et je dois dire que je comprend pas trop pourquoi. Loin de là que ça m'emmerde.. Enfin, un peu.

Nous rejoignons l'accueil, qui après avoir vérifié notre réservation, nous file des charlottes et des casques. Nous les mettons et attendons sur l'aire d'à côté. Les quads sont déjà disposés les uns derrière les autres, attendant leur conducteur. D'autres personne nous rejoint, et j'ai beau compter notre effectif, j'ai l'impression que le nombre de véhicules n'est pas approprié au nombre de personnes présentes pour l'activité.

Le moniteur arrive et nous explique les règles de sécurité, avant de nous inviter à nous installer. Il appelle le nom des participants en leur indiquant leur quad, quand aux deux derniers véhicules, ils ne manquent plus que nous trois.

- Adam, crie le moniteur en pointant du doigt l'un d'entre eux.

Non ? Me dis pas que..

- Seona et Gabriel, hurle l'homme. Ici, en dernier.

Adam ricane sur son siège, ce qui me fait comprendre son stratagème. Il avait tout préparé, ce petit con. Je ne comprend pas pourquoi il s'obstine autant à vouloir nous rapprocher, mais bon, même si j'aurais préféré être seule, dans tout les cas, on ne peut plus reculer.

Peut-être comme un réflexe, Gabriel monte en premier. Il est hors de question que je ne conduises pas. Je n'ai jamais conduis ce genre de véhicule, mais je m'en fous, ce n'est pas une raison.

- Je veux conduire, dis-je en tapant du pied.

- C'est moi qui conduis, me répond le coloc' de mon cousin.

Je reste stoïque, il n'aura pas le dernier mot.

Le moniteur, voyant que nous ne sommes pas d'accord, rapplique vers nous :

- Qu'est ce qui passe ?

- Je veux conduire, déclaré-je.

L'homme nous regarde chacun notre tour, avant de conclure :

- Monsieur, soyez galant. Honneur aux dames ! Et de toute façon, à la moitié du parcours vous inverserez.

Bon, je suis un peu dégoûter de savoir que dans tout les cas, je vais devoir le laisser conduire à un moment donné, mais c'est toujours mieux que rien.

Gabriel semble s'agiter mais c'est pas grave, il s'est reculé pour que je puisse être aux commandes.
Le moniteur m'explique comment je dois faire, et nous voilà parti.

À la nuit tombée Onde as histórias ganham vida. Descobre agora