CHAPITRE 32

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Seona

Je le vois bien qu'il ne me croit pas, mais je ne veux pas lui expliquer ce qu'il s'est passé avec ma mère tout à l'heure. Je me disais que j'allais lui raconter plus tard, mais son air interrogateur me perturbe. Disons que je vais faire de mon possible pour ne pas cracher le morceau, et ça va commencer par changer de sujet pour détourner l'attention :

- C'est trop cool que tu sois venu avec Leslie, lâché-je.

Il sourit, mais son regard ne change pas.

- Oui. J'ai pensé à lui proposer de venir, je sais que tu l'aimes bien.

Ça me fait vraiment plaisir qu'il pense à moi.

Ma tête se dépose sur son épaule en guise de remerciement, et quand je sens la sienne s'appuyer sur mes cheveux, j'ai l'impression que mon cœur va exploser.

Un si petit geste qui vaut parfois plus que des mots.

Mes doigts cherchent attentivement sa main, pour que je puisse la lui tenir. Il me la donne et encore une fois, mon cœur manque un battement. Est ce qu'il vibre autant que moi ?

Adam discute avec son copain, et le voir aussi joyeux me captive. Il l'est toujours, mais là, leur couple pue l'amour. Tandis que Leslie bavarde avec les deux autres filles qui accompagnaient Simon quand nous sommes arrivés.
Mais ce que je remarque, c'est que personne ne nous regarde.

La braise caresse mes poils, le bruit des vagues embrasse mes tympans et le bourdonnement de la respiration de Gabriel me console. Je ne me suis jamais senti aussi vivante qu'à cet instant précis.
J'en oublierai presque la confrontation que j'ai eu avec ma mère.

Après plusieurs minutes à se tenir de cette façon, Gabriel se redresse. Je suis de bonne humeur aujourd'hui, alors j'ai envie de lui proposer quelque chose. Il me tend sa main, que je saisi pour arriver à sa hauteur. Enfin, c'est un bien grand mot puisque je fais deux têtes de moins que lui.

- Tu fais quoi ?

- Je voulais prendre une bière, ma rassure t-il. Tu en veux une aussi ?

Je hoche la tête et il détend ses lèvres. Je sais qu'il est pensif mais qu'il ne me le dira pas.

Je crois qu'on aime les mensonges, tout les deux.

Je le vois s'éloigner jusqu'à la glacière, et prends l'initiative de me réfugier un peu plus loin sur la plage. Il fait presque nuit complète, le sable est froid et le vent se déclenche au fur et à mesure que le temps passe. Je m'assois à une dizaine de mètres du feu de camp, puis devine qui se joint à moi quelques secondes plus tard.

Je refourgue la casquette que je porte depuis mon arrivée à son propriétaire, la mettant volontairement à l'envers. Je ne sais pas pourquoi j'ai constamment envie de la lui piquer, mais j'aime bien, alors je le fais. Peut-être que c'est une manière de l'avoir avec moi tout le temps, je ne sais pas trop.

- On fais un jeu ? Proposé-je en récupérant la bière qu'il me tend.

- Oula, s'amuse t-il en prenant une première gorgée. C'est-à-dire ?

Je rigole un peu aussi, presque sûre qu'il n'acceptera pas.

- On fais un action ou vérité, mais sans les actions.

Son petit rire me fait scintiller.

- Allez vas-y, commence alors.

Surprise et ravie par sa réponse, je me fout devant lui. Je me positionne en tailleur, et ses bras récupèrent mes jambes pour les passer sur lui. Je ne suis pas à cheval sur lui, mais presque. La seule différence est que ses cuisses sont assez écartées pour pouvoir parfaitement y glisser mes fesses.

À la nuit tombée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant