CHAPITRE 42

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Gabriel

J'angoisse depuis ce matin à l'idée qu'elle ai pu mettre ses yeux sur ma lettre.

Il est 9h30, elle doit être réveillée depuis un moment déjà, vu que j'ai regardé son planning avant de partir pour vérifier à quelle heure elle risque de potentiellement tomber dessus.

Je me sens terriblement stressé. J'ai dû écrire cette putain de missive au moins une dizaine de fois. Soit parce que mes tournures de phrases ne me plaisait pas, soit parce que j'avais des choses à rajouter.

La seule phrase que je ne regrette pas là dedans, c'est la dernière :

« Je t'aime, soso. »

Quatre mots que je n'ai jamais sorti de ma bouche. Quatre mots que je m'interdisais de penser et ressentir en sa présence. Mais quatre mots qui sont bien plus que réels.

Je pourrais écrire un livre sur la façon dont je l'aime, la façon dont elle me plaît, la façon dont elle m'attire, la façon dont elle m'excite. Le livre ferai peut-être 1000 pages, et dans les chapitres j'y mettrai tout les adjectifs correspondant à elle à chaque fois.

Je me plaque cette idée dans un coin de ma tête, alors que Mélina jouent avec ses cheveux devant sa coiffeuse.

- Qu'est ce que tu dirais de deux tresses collées ? Me ramène t-elle à la réalité.

Je quitte des yeux mon portable, qui m'aidait à surveiller l'heure.

- De quoi ? Lui demandé-je de répéter.

Elle soupire.

- Deux tresses collées, récite t-elle. C'est joli, non ?

Je ne peux pas m'empêcher de rétorquer :

- Seona faisait beaucoup cette coiffure. Et c'est ma préférée.. Je crois.

Elle rigole en commençant sa tresse.

- Olala, t'es sacrément amoureux toi.

Je souris pour de vrai. Et ça fait du bien.

J'ai prévenu ma sœur hier soir que j'allais expliquer la vérité à Seona. Je m'attendais à ce qu'elle m'en empêche, mais au lieu de ça, elle m'a répondu : « c'est bien, grand frère. J'ai hâte de la rencontrer ».

Je n'en croyais pas mes yeux. Elle qui avait encore plus la haine contre elle que moi.

Ou bien, c'est moi qui croyais ça depuis le début parce que je voulais me venger de deux ans de souffrance..

- Enfin tu souris ! Me fait-elle remarquer.

- C'est à cause de ta tête, balancé-je.

- Je sais que je suis magnifique, mais quand même.

Même humour que son frère, celle-là. Voyons qui va gagner.

- J'aurais plutôt dit le contraire, mais je ne vais pas te contrarié.

Je me lève pour me poster derrière elle, la regardant à travers le miroir. Elle attaque avec un air malicieux :

- On viens de la même famille, donc en principe si je ressemble à rien..

Je lui secoue les cheveux :

- Tu te rappelles quand je t'avais dit qu'on t'avais trouvé dans une poubelle ?

Elle replace ses cheveux.

- Bah c'était pas un mensonge.

- Je comprend mieux ton odeur, surenchérit-elle. Tu n'a pas dû te laver depuis ce jour là..

À la nuit tombée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant