Chapitre 24 : le père... ?

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Son ton n'admettait aucun refus. De plus, Anne et Mike assistaient à une conversation qui ne les concernait nullement.

Matthieu me tira légèrement par le bras pour me faire lever. J'obéis et le suivi dans la salle de réunion dont il referma la porte tranquillement. Il tira une chaise et attendit que je prenne place, ce que je fis immédiatement. Matthieu se posa sur la table pour me faire face.

— Dis-moi toute la vérité Reina. Qu'est-ce qui t'a poussé à partir aussi loin de moi et de ta famille ?

Pouvais-je lui dire la vérité au risque que celui-ci aille voir sa mère et que cette dernière s'en prenne à nouveau à mes parents ? Pouvais-je lui faire confiance et le persuader de ne pas en parler à sa mère ?

— Reina, que me caches-tu ? Depuis ton départ, je ne cesse de penser à toi.
Matthieu prit mes mains entre les siennes.

Mon coeur se mit à tambouriner fort, très fort. Cette douleur dans ses yeux... Je n'allais pas tarder à craquer.

— Je suis désolée Matthieu. Tu n'es pas responsable de la méchanceté de ta mère...

— Que veux tu dire ? Que fait ma mère dans toute cette histoire ?

Je pris mon courage à deux mains et affronta son regard. Je voulais qu'il puisse l'entendre et qu'il voie à travers mes yeux la vérité. Je me mis donc à lui raconter le chantage de sa mère ainsi que le déboire de mes parents.

— Donc le renvoi de tes parents et l'accident de ta mère t'ont décidé à accepter le chantage de ma...

Matthieu ne continua pas. Il ne pouvait pas encore admettre la cruauté de celle qui l'avait mise au monde.

— Oui, j'ai donc dû m'en aller et j'ai essayé de disparaître de ta vie.

— Comment as-tu pu, Reina, ne pas me faire confiance ? Tu aurais dû m'en parler et à nous deux, on aurait trouvé une solution !

— Malheureusement, cela n'était pas aussi simple que cela. Effectivement, je me rends compte que j'aurai dû être sincère avec toi, mais je ne voulais en aucun cas que tu puisses choisir entre ta famille et moi. De plus, je n'ose imaginer ce qu'aurait fait ta mère à l'encontre de ma famille...

Je ne pu en dire davantage.

— Ma pauvre Reina, ma princesse, ma chérie, je suis désolé que tu aies vécu cela par ma faute.

Je secouais la tête. Matthieu n'y était vraiment pour rien dans les décisions maléfiques de sa mère.
Il se pencha vers moi et posa ses lèvres contre les miennes. Ce baiser était si doux, je me sentais vraiment bien avec lui. Comment pourrais-je vivre loin de lui à présent ? Et notre enfant ne devait-il jamais connaître son père ?
Je posais ma main sur mon ventre et une intense lassitude me gagna. Je repoussais Matthieu pour mieux respirer.

— Reina, que t'arrive-t-il, bon Dieu ! Depuis que l'on sait vu, je ne t'ai jamais vu aussi mal en point. Allons voir un médecin, car tu couves quelque chose. J'espère que cela n'est rien de grave.

Il se leva prestement, mais je ne bougeai pas.

— Allons-y tout de suite ! m'ordonna-t-il.

— Ce n'est pas la peine. Je sais ce que j'ai, et ce n'est ni mortel ni contagieux. J'attends un enfant.

Mince ! La vérité était sortie toute seule.
La mâchoire de Matthieu se contracta.

— Tu aurais dû me prévenir, Reina ! dit-il en s'agenouillant devant moi.

Je savais que sa mère était puissante et qu'elle pouvait à tout moment m'anéantir et surtout s'en prendre à mes parents.

— Ça suffit, lui coupais-je la parole lorsqu'il s'apprêtait à parler encore. Je ne veux pas de problème. Alors, retourne au pays et obtient ton examen ! Fait comme si de rien n'était, comme si tu ne m'avais jamais rencontré ici ! J'aime l'Angleterre et je ne regrette pas du tout d'être venue ici.

Reina [Terminée]Where stories live. Discover now