Chapitre 3 : Conversation

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Mardi 2 janvier 2005 7H30

En ce moment, j'étais au même endroit ou j'avais l'habitude de m'installer à la récréation. À chaque fois que je venais en ce lieu, cela me permettait d'oublier que les élèves me traitaient comme un chiffon sale et non comme une fille. D'ailleurs, mon seul ami c'était cet arbre mort où je m'adossais toujours pensive. Les douleurs de la vielle étaient toujours présentes sur tout mon corps. J'avais même un peu de mal à faire les gestes quotidiens.
Tout d'un coup survint Matthieu Mcloan qui me fit sursauter.

— Ne... ne vous approchez plus de moi, lui ai-je dit.

— Ah ? Et pourquoi ne dois-je plus m'approcher de toi ?

— Laissez-moi tranquille. Je ne veux plus à voir à faire avec vous. Hier... je vous ai attendu et vous vous n'êtes pas venu. Et je suis restée là, à vous attendre pendant plus d'une demi-heure.

— Alors tu es donc venue ? Pourtant... pourtant, j'ai reçu un message dans mon casier où tu t'excusais sincèrement de ne pas pouvoir venir. C'était même signer ton nom. Tiens, regarde par toi-même, s'excusa Matthieu sincèrement.

Pouvais-je faire confiance à ce gosse de riche ? Il me tendit alors une enveloppe. J'hésite à la prendre dans un premier temps, mais très vite je le saisis. Je voulais le laisser l'ombre du doute.

Je l'ouvris et m'aperçus que Matthieu n'avait pas menti. Mais, une chose était sûre.

— Ça... ce n'est pas mon écriture. Ce n'est pas moi qui ai écrit cette lettre.

— Ben, qui cela pourrait être ? Tu as une idée ?

— N... Non...

En fait si.

C'était l'œuvre des filles de ma classe, cependant j'avais trop peur de ce qu'elles pourraient me faire si jamais je le disais à Matthieu. Je ne pouvais pas me défendre. La peur me paralysait. Remarquant qu'on n'avait plus rien à se dire, pour ne pas laisser le silence gagner, il me demanda :

— Tu t'es coupé les cheveux ?

— N... Non.

Pourquoi restait-il encore là ? Pourquoi ne part-il pas retrouver les autres ? N'a-t-il pas d'amis ? Cela m'étonnerait.Il s'approcha de moi et ses mains s'accaparent délicatement de mes cheveux. J'eus un mouvement de recul.

— Comment ça, non ? Hier encore, tes cheveux t'arrivaient jusqu'aux bas du dos, mais à présent, ils arrivent à peine jusqu'à tes épaules.

Mais qu'est-ce que ça pouvait lui faire que mes cheveux soient longs ou courts ? Plus vite je répondrais à sa question, plus vite il me laissera tranquille. Enfin... je l'espère.

__ Ou... oui, je sais. oui, je les ai coupés, dis-je en passant ma main dans mes cheveux.

Mes parents étaient surpris lorsque j'étais rentré tard chez moi hier soir, et en plus avec les cheveux coupés. Pour ne pas les inquiéter, je me suis permis de mentir. Je sais que c'est mal, mais je pense que c'est mieux ainsi. Je leur ai dit que j'étais avec une amie et que j'avais demandé à cette amie de me couper les cheveux, car je l'ai trouvait trop long, tout en rajoutant que cette séance de coiffure m'a fait oublier la notion du temps et que les vêtements et le maquillage venaient d'elle. Ça va, ils l'ont bien pris, me faisant juste fait promettre de ne plus rentrer tard sans prévenir.

— C'est vrai que cette coiffure te va mieux, me lança soudain Matthieu en se tournant de l'autre côté.

Je suis ici. voulus-je lui dire. Or je me retiens. Tout ce que je voulais savoir en ce moment, c'était pourquoi restait-il avec moi. Est-ce que je fais si pitié que ça ?

Reina [Terminée]Where stories live. Discover now