Chapitre 16 : Le parfait amour

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Vendredi 24 février 2005

Il semblerait que tout ce qui se passe dans ma vie personnelle soit déjà connu de tous. Mes camarades de classe me fixaient dès mon arrivée en classe.

Je me dirigeai vers ma place, m'assis et enlevai mes affaires de mon sac de cours afin de les déposer sur la table. Je commençais ensuite à gribouiller quelques calculs sur ma feuille, quand subitement, des filles apparurent autour de moi.

— Dis, Reina, je peux te demander quelque chose ?

Je levai la tête pour voir qui me questionnait. Elles étaient au nombre de dix. Elles faisaient partie des filles qui venaient me parler lorsque j'ai commencé à traîner avec Matthieu. Je ne l'ai connaissaient pas personnellement.

— Oui, vas-y... Je t'écoute.

C'est sur ta vie privée alors...

Il n'ya rien d'intéressant dans ma vie, qu'est-ce qu'elle veut bien savoir ?

— C'est bon, ne t'inquiète pas.

Euh... c'est vrai que... toi et Matthieu vous êtes passés au stade supérieur ?

Stade supérieur ? Que veut-elle dire par là ? Elle doit surement parler de ma soirée à l'hôtel avec Matthieu. Mais , comment diable peut-elle être au courant de cela ? Ah, oui, je pense savoir. Ça doit surement être la mère de Matthieu, pourquoi aurait-elle fait ça, vu que ça risque de porter préjudice tout aussi bien à moi qu'à Matthieu ? Les pensées fusaient de toute part et je n'ai pas su quoi répondre à part demander qui étaient à l'origine de ce ragot.

— Qui... qui vous a parlé de ça ? demandai-je choqué.

— Alors c'est vrai ?

— Non.

— Tu es toute rouge.

Trois coups brefs sur la porte de la salle de cours nous fîmes retourner vers celle-ci. Une surveillante se tenait toute raide et son regard me fixait.

— Mademoiselle Reina Milay, vous êtes convoquée chez le bureau du principal, ordonna-t-elle.

Je la suivis, me demandant ce que pouvait bien me vouloir le principal. Matthieu se trouvait dans le bureau à mon entrée. Debout, une main dans la poche, il me regardait marcher vers lui. Il était si beau dans sa chemise militaire. Mais bon, je ne pouvais m'attarder longtemps sur sa beauté. Le proviseur nous regardait sévèrement. Il était assez petit en taille. Ses cheveux gris retombaient sur son front ridé et ses yeux sombres rappelaient le néant. Il devait avoir la soixantaine. Ses mains croisées sur le bureau lui donnaient un air sévère.

— Je pense que vous savez pourquoi vous êtes convoqués, s'enquit le principal.

— Non, répondit-on en même temps.

—Il semblerait qu'un article vous concernant tous les deux circule sur le réseau de la fac. Il y a des photos de vous entrant dans un hôtel la nuit avec un texte qui n'est pas très plaisant à lire. Vous êtes tous les deux de très bons élèves, vous êtes classés parmi les premiers de la fac, alors si vous me dîtes que ce n'est pas vous, et que ces photos ont été modifiées dans le but de vous nuire, je serais prêt à vous croire et ferais en sorte que cela cesse. Nous sommes une institution respectable et je ne souhaite nullement que cette fac soit entachée par des sornettes pareilles.

Qu'allait-on pouvoir faire ? Les photos n'ont pas été trafiquées. C'est bien, nous, c'est bien les vêtements que l'on portait ce jour-là. Comment Matthieu et moi allons nous sortir de cette situation ? Je ne cessais de regarder mes pieds ne sachant que dire, devrais-je m'excuser ? Pourquoi devrais-je m'excuser d'avoir passé la nuit avec mon copain ?

Reina [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant