Chapitre 14 : Désirs

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Mercredi 22 février 2005

Aujourd'hui, je décidais de ne pas aller en cours et de faire l'école buissonnière. Cela ne m'était jamais arrivé, mais il fallait qu'un jour cela se fasse. Je préférai aider ma mère à la boulangerie, tout en lui cachant la vérité sur l'école. Je prétextais un professeur malade. Ma mère ne se posa aucune question, car les clients affluaient ce jour-là de partout.

— Salut, Guillaume, tu vas bien ? Entendis-je ma mère s'exclamer en se précipitant vers lui. Je t'apporte le menu ou bien tu prendras comme d'habitude ?

— Salut, Rose, comme d'hab, ça ira.

— Je t'apporte ça tout de suite, répondit-elle.

Guillaume s'aperçut de ma présence.

— Reina, que fais-tu ici ? me demanda-t-il.

— J'aide ma mère aujourd'hui, mentis-je à moitié, car ma mère n'avait aucunement besoin de mes services.

— Ta mère ? Tu veux dire que c'est la boulangerie de ta famille ?

— Oui, parfaitement.

— Est-ce pour cela que tu n'es pas venue à l'école ? Franchement et sérieusement, je te vois mal bâcher l'école comme tu le fais pour travailler ici.

Guillaume n'était pas né de la dernière pluie. Son absence s'était vue finalement. Elle avait songé que personne ne ferait attention à elle. Et encore moins Matthieu et Guillaume depuis qu'il y'avait Julia.

— Tu connais Guillaume, Reina ? interrompit ma mère en apportant deux tartes au citron meringué qu'elle déposa devant lui et moi. Assieds-toi ma chérie avec ton ami. Repose-toi un peu, depuis ce matin tu ne t'ais pas posé une seule seconde.

— Tu vas t'en sortir maman ? Je trouve qu'il y a de plus en plus de clients, lui demandais-je.

Effectivement, à cette heure-ci de la journée, les gens affluaient pour des sandwichs ou pour des desserts. Et les desserts de sa mère étaient un pur délice !

— Ne t'inquiète pas, je travaille tous les jours ici. J'ai l'habitude d'avoir du monde.

Je me suis alors assise en face de Guillaume pour savourer ma tarte. Je me rendis compte que mes jambes et mon dos tiraient de toute part. Ma mère avait bien raison, je ne m'étais pas reposé un seul instant.

— Alors... quoi de neuf ? me demanda-t-il.

— Rien, répondis-je.

— Je ne savais pas qu'on avait les mêmes goûts, question tarte, fit-il remarquer.

— J'aime toutes les douceurs surtout ceux de ma mère, répondis-je.

— Ouais. Je vois. Cette robe de serveuse te va à ravir.

— Merci. Mais je déteste les robes.

Je me dépêchai de manger ma tarte, mal à l'aise à ses côtés. Je m'excusai pour reprendre le travail en pensant que Guillaume finirait par partir lorsqu'il aurait fini également son gâteau. Mais celui-ci prenait son temps et ne cessait pas de suivre mes moindres faits et gestes. Une demi-heure plus tard, je finis par craquer et me planta devant lui, les mains sur les hanches.

— Arrête de me fixer comme ça, c'est très gênant !

— Ah ? Désolé, je ne voulais pas te déranger, mais tu es si sexy dans cette robe.

— Ouais, c'est ça. Et, si tu me disais plutôt pourquoi tu es là, ça m'éviterait tout ce cinéma parce qu'à chaque fois que je sers un client, il me demande si tu es mon copain, vu la manière dont tu me regardes !

Reina [Terminée]Where stories live. Discover now