Chapitre 17 : Voeux

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Lorsque je rentrai chez moi, il y avait du bruit dans la cuisine. Mon père, affalé sur le canapé, les yeux rivés devant  lui, regardait la télé, mais semblait pourtant ailleurs. Ma mère cuisinait un plat assez complexe car beaucoup de légumes étaient coupé sur le plan de travail et des ustensiles étaient posés sur la table.

— C'est inhabituel de vous voir à la maison, m'étonnais-je en montant les escaliers.

Je me mis immédiatement à rédiger ma thèse avec entrain ne songeant plus qu'à mes études. J'avais fini assez tardivement lorsque ma mère m'appela pour dîner. J'avais faim. Je n'avais rien mangé depuis mon retour et puis il faut dire que mon travail m'a tellement accaparé que je n'ai pas vu le temps passé. 

— Cela fait bizarre, émis-je en m'installant en face de ma mère.

— Qu'est-ce qui fait bizarre ? s'enquit ma mère en me servant une assiette que j'attaquais avec appétit.

— De se retrouver tous à table, tous ensemble. Depuis de nombreuses années, j'ai pris l'habitude de manger seule.

— Eh bien, à présent, tu auras l'habitude de nous voir plus souvent à table avec toi.

—Pourquoi ?

— Le boulangerie a été fermée pour cause de manque d'hygiène.

— Mais la boulangerie a toujours été propre et bien entretenu.

— C'est cela que je n'ai pas compris, non plus. J'ai toujours été respectueuse concernant l'hygiène. Je n'ai jamais rien laissé à l'abandon ou bien mal entretenu.

— Ils se sont trompés.

— Malheureusement, non, d'après eux. Et, je n'ai aucun recours m'a dit mon avocat.

— C'est affreux, répliquai-je. Et toi, papa ?

— Mon patron m'a licencié pour cause de faute grave. Je n'ai rien compris à ce qui m'est arrivé. 

On m'a toujours félicité pour mon boulot, et sans préavis, on m'a congédié comme un malpropre. Mais ne t'inquiète pas, nous trouverons du boulot.

J'étais mal à l'aise vis-à-vis d'eux. Était-ce une coïncidence ? La mère de Matthieu aurait-elle mis son plan à exécution ?

— Demain est un autre jour, ajouta ma mère avec un sourire optimiste.

Ma mère voyait toujours le bon côté des choses. Elle disait souvent qu'il ne servait à rien de ruminer à l'intérieur et qu'il fallait aller de l'avant. En ce moment, je voyais bien qu'elle appliquait ce qu'elle radotait tout le temps lorsque quelque chose n'allait pas sur le moment.

— Mais toi, parle-nous un peu de toi. Nous nous ne préoccupons pas de toi généralement car nous savons que tu as la tête sur les épaules. Ca va à la fac ? J'ai vu que tu t'es fait un ami. Guillaume est vraiment quelqu'un de gentil. Il a toujours eu un mot de gentil pas comme certains qui vous prennent de haut.

— La fac est super. Je suis l'une des meilleurs élèves comme vous pouvez vous en douter. Effectivement, j'ai de nouveaux amis qui sont extraordinaires.

Je pensais surtout à Matthieu.

— Est-ce mieux que l'école en Angleterre ? s'enquit ma mère.

— Les deux sont bien.

— Je trouve que tu as beaucoup embelli ces temps-ci, remarqua ma mère en me scrutant intensément.

— Ah bon ?

— Oui, je trouve même que tu as embelli. As-tu un petit-ami ? Les filles ont tendance à s'embellir lorsqu'elles trouvent l'amour.

— Ne raconte pas n'importe quoi, elle est trop jeune pour ce genre de chose, intervint soudainement mon père.

Reina [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant