Chapitre 4 : Accident ?

251 35 3
                                    

Nous avons ensuite continué de manger. Notre sortie se poursuivit en direction d'un restaurant japonais, car j'affectionnais les sushis. Il m'emmena ensuite à une fête foraine où nous avons dégusté des barbes à papa, des cacahuètes grillées et des pommes d'amour. Nous avons fait la grande roue. Ensuite vint la visite de la maison hantée où j'ai crié et me suis agrippé à lui pendant que lui rigolait. J'eus la honte de ma vie ! Après tout cela, il m'invita au cinéma avec en prime des pop-corn. Vers vingt-deux heures, il me raccompagna chez moi.
Arrivé devant le portail, la pluie se mit à tomber et l'orage gronda quelques secondes plus tard.
— Vous... vous voulez entrer ? proposai-je.
— Euh... Non, je vais prendre un taxi et rentrer chez moi, répondait-il mal à l'aise.
Comme il n'avait pas sa Bugatti Veyron — sa voiture n'était pas une Bugatti, mais ça ressemblait, alors je l'appelais ainsi) —, j'insistai pour qu'il rentre. Je n'avais pas envie qu'il tombe malade. Ces gosses de riche étaient tellement fragiles qu'au moindre coup de vent ou de pluie, ils se portaient mal.
Matthieu se décida donc à pénétrer dans la maison. Il prit place sur le canapé pendant que je préparais le thé.
Je l'entendis depuis ma cuisine :
— Euh... T'es sûr que c'est bon pour tes parents ? Il se fait tard et je ne voudrais pas déranger.
— Ils ne sont pas là, à cette heure-ci, répondis-je en revenant dans la salle de séjour avec un plateau.
— Pourquoi ne sont-ils pas là ?
— Mon père est agent de nettoyage et il travaille la nuit. Quant à ma mère, elle tient sa boulangerie jusqu'à trois heures du matin et ouvre le lendemain à neuf heures, mais elle ne commence à travailler que vers midi. Tenez buvez du thé, c'est très bon. En fait, c'est une tisane, mais je ne fais pas trop la différence... pour moi, ce sont les mêmes choses... Je... je vous laisse. Je vais prendre une douche rapide et me changer.
— D'accord.

J'étais vraiment mal à l'aise que Matthieu se trouvait chez moi. En fait, je dois avouer que j'étais mal à l'aise surtout parce qu' un garçon se trouvait chez moi. Il semblait aussi mal à l'aise que moi.
— Vous... Vous devriez vous sécher... Et ensuite, appeler un taxi.
— Non, c'est bon, j'ai déjà appelé un taxi.

Mardi 9 janvier 2005 7h30

Je n'avais pas eu de nouvelle de Matthieu depuis notre sortie.
Arrivée en cours, les filles de ma classe me regardèrent bizarrement. Leur regard contenait méchanceté et dégoût. Je me précipitai à ma place en ne leur prêtant plus aucune attention. Je les entendis chuchoter. Comme à leur habitude, elles parlaient de moi. J'étudiais sagement pour la leçon suivante quand tout d'un coup, Angelina se leva, prit toutes ces affaires et vint s'asseoir à côté de moi.
Angélina engagea la conversation pendant que les autres la fixèrent aussi étonnées que moi.
— Tu vas bien ? me demanda-t-elle.
— O... oui.
— Pourrais-tu m'expliquer l'exercice de littérature philosophique, car je n'ai pas vraiment compris.
— Oui... en fait, c'est assez simple. C'est juste une question d'organisation et il ne te restera plus qu'à la mettre en pratique. Tu lis la question... euh...après tu essaies de faire un plan...
Je lui expliquais la méthode que j'utilisais. Patiemment, Angelina me coupait afin que je lui réexplique un point précis.
— Oh, je vois, c'est génial ! Tes notes sont assez simples. Tu devrais devenir prof, je te vois bien faire métier.
— O... oui, j'adore enseigner. Mais... ce n'est pas le métier que je veux faire.
— Maintenant, tu changes de clan, c'est ça ? Lui lança Sonia en venant vers nous.
— Je n'ai jamais appartenu à un clan. Je suis juste fatiguée de faire ce que vous voulez, et de laisser Miss Poubelle à part... euh... Je veux dire de laisser Reina à part. À partir d'aujourd'hui, c'est mon amie, sourit-elle.
— Tiens donc. C'est bien étrange tout ça. Je sens que tu vas le regretter, Miss Poubelle. En tout cas, tu viens de déclencher la guerre !
— Fais ce que tu veux, répondit Angelina.
— Je ne comprends pas ta réaction. Tu étais pourtant amoureuse de Matthieu. C'est ton ami d'enfance et après ce qu'elle lui a fait, tu te mets de son côté ?
— Oui. De toute façon, ce n'est pas elle qui a conduit la voiture dans laquelle il se trouvait. Il serait injuste de l'accuser.
— De... de quoi vous parlez ? demandai-je sans rien comprendre à la situation.
— Ne fais pas l'innocente. À cause de toi, Matthieu a eu un accident de voiture samedi. Comme par hasard, juste après votre soi-disant rencard. Il est à l'hôpital et ne pourra plus continuer son métier de mannequin, par ta faute.
Je fus choquée d'entendre cette nouvelle. Le stylo, présent dans ma main, glissa de mes doigts pour se ruer sur le sol.
Le trouble était trop grand.
— Il a été... hospitalisé ? balbutiai-je.
— Tu oses faire comme si tu ne savais rien ? Toi qui traînes tout le temps avec lui alors que toute la population est déjà au courant. Je tiens à prévenir que ceci est passé dans les journaux, hier. À moins que tu n'aies pas de télévision ! me lança Sonia sèchement à la figure.
— Non, je n'ai pas de télé, elle est cassée...

Reina [Terminée]Where stories live. Discover now