Chapitre 93 : Un brin de bonheur

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Quelque temps après, le docteur familial fut appelé. Mike et moi, nous nous tenions debout à quelque pas pendant que le docteur prenait la tension de sa mère. L'air était assez lourde. Mike retenait sa respiration ayant peur de ce que le docteur allait bien pouvoir dire.

— Tout vas bien, ne vous inquiétez pas. Sa tension est légèrement élevée. Et puis, de ce que vous m'avez dit, elle ne mange pas correctement alors c'est normal qu'elle se sente aussi faible.

Soulagé, Mike et moi relâchions tout deux nos respirations. Le docteur frotta sa petite barbe, puis posa le regard vers Mike. Il le détaillât, fronça la sourcil, puis claqua la langue.

— Toi aussi tu as l'air pâle. Assis-toi, je vais prendre ta tension.

Mike refusa d'un signe de main. Je posais ma main sur son épaule et insista pour qu'il se fasse ausculter également. Malgré ses réticences, il finit par céder. Je lui adressais un sourire encourageant. Le docteur ne rata pas notre moment d'échange silencieux. Il se racla la gorge.

— Toi en revanche, ta tension est très élevé, dit le docteur en rangeant le tensiomètre dans son sac.

Le docteur passa sa main sur sa barbe. Il posa sa main fermement sur son épaule.

— Je sais que c'est dur de perdre un être cher. J'ai perdu ma fille l'été dernier mais ça ne veut pas dire qu'il faut s'arrêter de vivre. Mike si tu ne prends pas soin de toi, qui prendra soin de ta mère ? Demanda t-il comme un père.

Mike regarda le sol gêné. Les paroles du docteur n'avait pas manqué de l'atteindre et tournoyais dans son esprit. Il se raidit soudainement lorsque la main de sa mère frôla son bras. Jusqu'à présent. Il s'était tenu loin d'elle. Il pensait que ce qui était arrivé à son père était de sa faute et que sa mère lui en voulait même si elle ne disait rien. Mais il avait tort. Jamais sa mère ne le détesterais. Il lui était bien trop précieux.

— Mike... je ne t'en veux pas.

Il demeura interdit pendant quelque instants. Ses lèvres se mirent à trembler, ses joues se mouillèrent de larmes, et l'instant d'après, il plongea dans les bras de sa mère. Ses bras l'entourent puissamment. Et des sanglots étouffés s'échappèrent de ses lèvres.

— Maman... je suis désolé, hoqueta t-il. Je ne voulais pas... Je...

Sa mère passa sa main dans les cheveux de son fils qu'elle caressa. Elle ferma longuement les yeux. Je pouvais le voir qu'elle était enfin soulager de pouvoir de nouveau être proche de son fils. Il avait passé ses derniers mois en France, et une fois qu'il rentre chez lui, le décès de son père le fit éloigner de sa mère. Margaret posa un baiser dans les cheveux de son fils.

— Chuut, je sais. Je sais...

— Maman... Je suis désolé. Je ne recommencerai plus, dit-il en larme. Je suis tellement désolé...Je sui deso-

— Je sais mon chéri...

Je souris et une larme s'amassa au coin de mon œil. J'étais émue. Le docteur me regarda et m'adressa un sourire complice. Une fois les câlins et les pleurs terminé, il s'adressa à moi.

— Voici l'ordonnance pour leur médicaments à tout les deux. Je compte sur vous pour veiller à ce qu'ils les prennent à l'heure.

J'acquiesçais. Le docteur quitta ensuite la salle. Je parcourais la feuille du regard quand soudain celui-ci disparu de mes mains.

— Mais- dis-je.

Je remarque l'objet entre les mains de Mike.

— Je m'en occupe, dit-il. Je n'ai pas pu être présent pour mon père, dit-il tout bas. J'aimerais l'être pour ma mère.

Reina [Terminée]Where stories live. Discover now