Chapitre 9 : Rupture

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Jeudi 19 février 2005
Matthieu et moi n'avons fait que nous éviter durant toute cette semaine. Je me demande vraiment quel est son problème ?

— Que se passe-t-il avec Matthieu ? me demanda Angelina.
— Je... je ne sais pas.
— Vous vous êtes disputés ?
— Non... enfin si. Je ne sais pas à vrai dire. Depuis notre sortie à la piscine, on ne s'est plus adressé la parole.
— Je vois, se contenta Angelina sans plus.

En ce moment, nous étions en récréation. Je vis Matthieu et Guillaume qui venait dans notre direction. Matthieu passa non loin de nous. Il ne m'avait pas regardé. Son regard s'était porté du côté opposé comme si je n'existais pas. Guillaume, quant à lui, me sourit et s'arrêta à notre hauteur laissant Matthieu continuer son chemin. Il semblait ne pas avoir remarqué le comportement de son ami. Je tendais la main comme pour l'appeler, mais me ravise. Il ne voulait plus de moi. Il a dû certainement se rendre compte de sa caste après tant de temps ainsi de la mienne. J'étais si différente de lui après tout. Je n'appartenais pas à son monde. Qu'est-ce qui m'avait pris de rêver ? Les gens comme moi n'avaient pas ce droit.

— Salut Reina, me dit Guillaume.

Je lui adresse un sourire de façade. Cachant la douleur au fond de moi.

— Bon... bonjour.
— Tu vas bien ?
— Oui et toi ?
— Non. Je vais super mal ! Tu ne pourrais pas m'aider à réviser ? Il y aura bientôt un exam et j'ai besoin que tu m'aides. Je suis au courant que tu es la plus intelligente de cette fac, dit-il en me faisait un clin d'oeil.
— Oui, sans problème. Aujourd'hui, je finis à 14h10. J'ai seulement 1h de sport, précisais-je.
— Super ! Moi aussi, je finis à cette heure-ci. Je t'attendrais alors à la sortie.
— Oui. Toi aussi Angelina, tu peux venir, lui dis-je.
— Non merci, j'ai déjà quelque chose de prévu.
Sur mon champ de vision, je vis une rousse aux yeux verts.

Sonia.

Elle et sa bande nous regardaient avec un regard haineux. N'avait-elle rien de mieux à faire que d'embêter les autres ? En l'occurrence les autres c'était moi ! J'étais leur proie principale ?

Pendant notre séance de sport scolaire, on pratiquait du basket-ball, mon sport préféré. À dire vrai, j'aimais plusieurs sports : le basket, le tennis et le ping-pong.
À la fin du cours, la prof me demanda de ramener les ballons dans le gymnase. Tout le monde avait déjà quitté la salle d'entraînement. Angelina était partie plus tôt, car elle avait une affaire importante à régler. Je rangeai le dernier ballon de basket lorsque j'entendis des bruits de pas. Je me retournai pour accueillir le nouveau venu.
Sonia et les autres filles de ma classe se tenaient face à moi comme un seul homme. Sonia tendit les bras vers moi brusquement. Je reculais par cette poussée très brutale qui m'éjecta au sol la tête première.

— Alors miss poubelle, ça faisait longtemps qu'on ne t'a rien fait. C'est pour ça que tu te permets de te la jouer ?

Je m'agenouillais puis je m'asseyais sur le sol, les jambes tremblantes.

Je ne pouvais que regarder Sonia, ébahi par tant de méchanceté. J'avais oublié comment elle pouvait être mesquine envers moi. Je pensais qu'elle avait arrêté de m'humilier grâce à Matthieu. Mais non, au contraire, ses yeux flamboyaient encore plus de colère.

— Tu crois qu'on n'a pas compris ton manège ? Tu as essayé de draguer Matthieu Mcloan, mais tu n'as pas réussi. Il a enfin compris que tu n'étais qu'un sale rat d'égout. Donc maintenant tu essaies de t'en prendre à Guillaume de Lantine, le meilleur ami de Matthieu. Tu n'as vraiment pas de figure. Sale dévergondé !

— Mais ce n'est pas vrai ! m'exclamai-je.

— Comment veux-tu qu'on puisse te croire ? Guillaume est le garçon le plus riche de notre école. Y'a pas à dire, les filles comme toi ne méritent pas d'être ici.

Reina [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant