Chapitre 41

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— Qu'est-ce que... ou qui est-ce que tu as tapé ? demanda-t-elle, la voix cassée.

Regardant mon poing quelques secondes, je soupirai avant de me rendre à l'évidence. Lui cacher quelque chose était difficile alors même qu'elle était coupée de tout et supposée être shootée aux médicaments.

— Luc, répondis-je simplement.

Sa mine se ternit et elle détourna rapidement le regard. Sa réaction me convainquait en cet instant qu'il ne m'avait pas dit toute la vérité. Ou elle en était simplement encore choquée, ce qui était plus que tout légitime en cet instant. Doucement je vins attraper sa main mais elle retira la sienne sans que je ne comprenne.

­— Pourquoi tu y es allé ? demanda-t-elle, durement.

— J'étais pas seul, me défendis-je.

— Laisse-moi deviner, Guillaume et Simon t'ont gentiment proposé de t'accompagner. C'est très juste ça, 3 contre 1. Pourquoi tu...

— Parce que c'était juste de t'emmener de force à des ordures qui voulaient te tuer ? m'emportai-je.

Elle ferma les yeux avant de soupirer une nouvelle fois.

— Il ne m'a pas emmenée de force, rectifia-t-elle.

— Oh non tu as raison, il t'a menti pour te manipuler et toi tu l'as cru !

— J'espère que tu n'es pas sur le point de me dire que c'est de ma faute Matthieu, intervint-elle étrangement calmement.

Prêt à répliquer, je me rendis compte de ce que j'étais sur le point de faire, ce que j'étais sur le point de lui reprocher totalement injustement, presque méchamment.

— Tu n'allais pas me reprocher d'avoir cru que tu étais allé reprendre de la drogue après être parti sans me dire où tu allais ?

Entrouvrant les lèvres pour répondre, je m'interrompis. Une fois encore elle avait raison, et un nouveau soupir m'échappa avant de secouer la tête.

— Je suis désolé Aly, je sais que... C'est juste que moi je me souviens pas de ça, ça me paraît fou de pouvoir devenir accro à la drogue mais non... Je ne voulais pas te reprocher ça. Mais pour moi, c'est comme s'il t'avait emmenée de force. Il t'a pointé une arme dessus Aly ! C'est de la violence.

— Je sais Matthieu, je sais ce qu'il s'est passé !

C'était l'une des premières fois que je la voyais ainsi s'emporter. Elle n'avait pas réellement crié, mais c'était ce qui s'en rapprochait le plus depuis son réveil...

— Je veux juste savoir ce qu'il s'est passé Aly...

­— Tu as l'air d'être très au courant alors que je n'en ai parlé à personne. Je ne sais pas ce que Luc t'a dit mais je ne suis même pas certaine qu'il se souvienne de la moitié de ce qu'il s'est passé, me coupa-t-elle.

— Alors dis-moi ce qu'il s'est passé, toi, proposai-je.

— Mais à quoi ça te servira Matthieu ? Pourquoi tu as besoin de savoir ? Tu connais l'issue, c'est suffisant non ?

Je soupirai à sa question. J'étais obligé de reconnaître que oui, j'en connaissais l'issue, j'avais la version de Luc mais j'avais besoin qu'elle me dise ce qu'il en était. J'avais besoin de son récit pour savoir, parce qu'il n'y avait qu'elle qui était à même de m'apporter la vérité, de me dire ce qu'il s'était réellement passé.

— Non. J'arrive pas à m'en contenter, soufflai-je.

Elle soupira et reposa son regard sur moi, l'air presque consterné et je compris que j'allais obtenir ma réponse.

Souviens toi !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant