Chapitre 22

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Quand je me levai, un mal de tête atroce me prit. Tellement bien que je mis quelques instants à réussir à me redresser dans le lit. Les souvenirs de la veille n'étaient pas les plus clairs qu'il soit mais cela était amplement suffisant. Sans attendre je gagnai le salon à la recherche d'un cachet quelconque pour faire disparaître ce mal de crâne abominable. En avançant presque à l'aveugle dans le salon, je surpris Aly allongée sur le canapé. L'épisode de la nuit me revint en tête mais un détail retint mon attention. Elle était rhabillée. Alors que j'étais en train de l'observer, elle finit par ouvrir les yeux et se redressa, manifestement pas plus en forme que moi.

— Ça va ? m'enquis-je simplement.

— J'ai connu mieux, et toi ? Comment tu te sens ?

Je soupirai et secouai la tête de gauche à droite.

— Mon crâne va exploser, soufflai-je simplement. T'es sortie ?

Elle observa ses habits et acquiesça avant de se relever.

— J'avais un service à assurer, répondit-elle simplement.

Un service ? Un service de... Oh merde. Le service que je m'étais engagé à prendre, j'avais juré que je serais là, que je la remplacerais, qu'elle n'aurait pas à continuer de souffrir et le premier soir venu, j'avais merdé. Je soupirai avant de gagner la cuisine.

— Ouais... C'est vrai... J'avais zappé.

— De toute manière, tu n'étais pas apte à l'assurer.

Sans attendre elle se leva et attrapa son sac à main pour en sortir une boîte de cachets. Elle m'en tendit un avant d'en sortir un autre, manifestement pour elle, et d'attraper une bouteille d'eau dans son sac.

— Tu peux y aller, ce n'est pas des opiacées.

Je fronçai les sourcils avant de comprendre le véritable sens de ses mots. Pensait-elle réellement que j'avais pu m'inquiéter de savoir si ces cachets risquaient de me rendre accro ? Si l'on m'avait dit en cet instant qu'un rail de coke était la seule chose qui pouvait soulager mon mal de tête, je l'aurais pris sans hésiter une seule seconde. Pourtant, je me contentai d'avaler ce cachet et de me laisser tomber sur le canapé.

— Je vais aller chercher quelque chose, il faut que tu manges un peu.

— Ce serait plutôt à moi d'aller acheter quelque chose, tu passes ta vie à rattraper mes conneries.

— Il faut croire que ça ne suffit pas, souffla-t-elle.

Elle frotta le dessous de ses yeux, très certainement pour retirer les traces noires qu'avait laissé son maquillage suite à sa nuit. Pour autant, ça ne servit pas à grand-chose.

— Parce que je ne te le rends pas, c'est ça ?

— C'est l'idée, ajouta-t-elle avant d'enfiler une veste.

— Et donc il faudrait que je change radicalement pour te faire plaisir ?

Aly se planta face à moi, impassible avant de secouer la tête.

— Je vais faire une course, je reviens. Je ne t'enferme pas à clé comme cette nuit, je compte sur toi pour être là au retour, répondit-elle.

Surpris je me relevai pour lui faire face.

— Tu m'as enfermé cette nuit ?

— Je n'avais pas spécialement envie que, pris d'une folie quelconque, tu te décides à te barrer pour faire je ne sais quoi, je ne sais où, avec je ne sais qui. Je ne te laisserai pas faire une scène pour ça. Ça ne serait jamais arrivé si tu ne t'étais pas enfilé des rails de coke hier.

Souviens toi !Where stories live. Discover now