Chapitre 35

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Ses bras autour de moi avaient réellement quelque chose de réconfortant. Je n'avais pas de réel souvenir d'une étreinte pareille mais en cet instant, je l'appréciais.

— J'y vais fils, je te tiens au courant.

Dans la seconde, il disparut. Il était ma seule manière de connaître l'état d'Aly puisque je n'étais pas de la famille m'avait-on répondu. Et je n'avais pas la tête à tenter de jouer de mon nom alors que j'étais moi-même ici pour me faire soigner, alors même que j'étais supposé me trouver en garde-à-vue, encore. A vrai dire ma blessure n'était pas si grave, selon le médecin l'adrénaline s'était chargé de me faire passer outre la douleur mais un poing américain avait très certainement été utilisé pour m'asséner les coups, sans quoi la blessure n'aurait pas été telle.

Sur le coup des 5 heures du matin je pus quitter le poste de police. J'avais pu récupérer mon téléphone et les clés de la voiture de Georges. Je me contentai de rouler jusqu'à chez Julia. Une fois devant chez elle, totalement déphasé et désemparé, je tentai de l'appeler. Au bout de quelques sonneries elle répondit, la voix endormie.

— Je suis devant chez toi, descend... S'il te plait.

Je raccrochai aussitôt, pas décidé à parler au téléphone de tout cela. En attendant qu'elle descende, je réécoutai brièvement l'enregistrement de l'entrevue... Ce n'était pas très clair mais on en comprenait le sens, c'était toujours une preuve de plus. Rapidement, Julia ouvrit la porte de son immeuble, légèrement vêtue mais totalement alerte.

— Matthieu, qu'est-ce qu'il y a ? s'inquiéta-t-elle en s'approchant de moi. Ton visage... et ton t-shirt est tâché de sang. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Je secouai la tête à ses mots avant de la prendre dans mes bras, ce fut plus fort que moi. Je la serrai même plus fort que je ne m'en serai cru capable pour une étreinte amicale.

— Tu me fais peur Matt...

Je finis par m'écarter doucement d'elle avant de la regarder à nouveau, l'air grave, l'estomac totalement noué.

— C'est Aly, commençai-je.

— Quoi Aly ? s'empressa-t-elle de demander.

— Elle est à l'hôpital, continuai-je.

Devant son air effaré et loin de se douter de ma révélation, elle attendit que je lui en dise plus. Pourtant la situation était telle que j'en était incapable. Le cœur serré je pris une grande inspiration avant de me passer une main sur le visage.

— Avec toutes ces histoires de drogue et... c'est ma faute Julia, c'est entièrement ma faute et si elle s'en sort pas...

— La drogue ? Ta faute ? Qu'elle ne s'en sorte pas ? Qu'est-ce qu'il se passe Matthieu, j'ai besoin que tu sois plus clair et explicite que ça ! De quoi est-ce que tu me parles ?

A cet instant, mon téléphone sonna, annonçant le numéro de mon père. Sans attendre je décrochai, restant pour autant totalement silencieux, attendant ses informations. J'étais même en apnée le temps de son annonce.

« — L'intervention s'est bien passée, elle est en salle de réveil. Elle sera transférée en réanimation dès son réveil. Pauline m'a envoyé un message pour ta garde à vue, on verra ça demain. Je reste auprès d'Aly, tu devrais aller dormir et te reposer pour revenir demain. Elle va avoir besoin de toi pour se remettre de tout ça. Je dois y retourner, quoi qu'il arrive, je te tiens au courant..., souffla-t-il avant de laisser un blanc. Je t'aime fils. »

Quand il raccrocha, Julia continuait de me fixer, attendant des explications. Alors je pris une grande inspiration, réfléchissant à comment être le plus concis possible mais avec tous les événements de la soirée de la veille.

Souviens toi !Where stories live. Discover now