Chapitre 27

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— Tu comptes les trouver où ces 15 000 ? lui demandai-je suite à l'évocation de son plan.

— Je ne sais pas, on pourrait voir avec Maxime ou... peut-être que je pourrais demander à mes parents et que...

— Exclus Maxime, et comment tu comptes justifier ça auprès de tes parents ? la coupai-je.

— Je peux toujours appeler ma mère et lui dire que ma voiture est en rade, que c'est temporaire le temps d'obtenir un prêt...

— Et un prêt ?! Tu pourrais pas demander un prêt à la banque ?

Elle secoua la tête et se leva du canapé pour recommencer à faire les cent pas, traversant de long en large le séjour.

— Et donc au motif je leur dis que c'est pour financer un trafic de drogues ? tenta-t-elle.

La question était à ce point stupide que je compris de moi-même que ce n'était manifestement pas la solution. Et avec un peu de recul je comprenais un peu mieux qu'elle puisse préférer mentir à sa mère qu'à la banque. Avec un peu de chance, la banque ne mettrait que quelques semaines à débloquer les fonds, sa mère peut-être moins. Puis une sonnerie de téléphone me sortit totalement de ma torpeur et elle s'immobilisa avant de poser son regard sur son écran et de m'adresser un petit signe de tête affirmatif. C'était lui. C'était prévu qu'il appelle, nous avions fait en sorte qu'il sache que nous voulions lui proposer un deal et nous savions que ce n'était qu'une question de temps. Pour ma part je me chargeai d'envoyer rapidement un SMS à Maxime pour l'en informai, laissant Aly décrocher en haut-parleurs.

« — Allo ? tenta-t-elle timidement.

— Tu es seule ?

Sans attendre je hochai la tête pour lui indiquer sa réponse.

— Oui, souffla-t-elle.

— Combien tu proposes ? enchaina-t-il simplement.

— 10 000, répondit-elle du tac au tac.

Je la dévisageai, secouant la tête. Nous étions partis sur 15 000 euros, persuadés que baisser le prix c'était risquer de ne pas trouver de deal. Je me levai et elle me stoppa de sa main, l'air sévère. Après tout... elle devait savoir ce qu'elle faisait, mais je n'étais pas pour autant à l'aise à l'idée de risquer de tout perdre. Et le rire qui sortit du combiné me conforta dans ce malaise.

— Je préfère notre deal, répondit-il.

— 12 000, proposa-t-elle alors.

— Mais encore ?

Elle se pinça les lèvres, hésitante. Mon téléphone s'alluma alors et je m'empressai de me lever pour la rejoindre et lui montrer le message de Maxime : « OK jusqu'à 20 000 ».

— 15 000, enchaina-t-elle.

— On pourrait envisager de s'entendre. Tes conditions ?

— Vous nous oubliez, répondit-elle avec assurance.

— Qu'est-ce que tu entends par là ?

Il était joueur, sur les mots également, j'avais eu l'occasion de m'en rendre compte à maintes reprises.

— C'est très clair. On n'existe plus pour vous, plus aucun contact, plus aucun lien, plus rien. Personne ne tue personne, personne ne blesse personne, je vous verse l'argent et vous ne nous approchez plus, ni nous, ni nos proches.

— Ton copain est au courant ?

Je niai de la tête pour l'inciter à répondre par la négative.

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