Chapitre 21

50 9 0
                                    

— Je voulais simplement que tout ça s'arrête, lançai-je depuis mon canapé.

Assise sur le tabouret du bar elle désapprouva de la tête en relevant les yeux de l'écran de son téléphone. Ni l'un ni l'autre n'avait pris la parole depuis que nous avions quitté le bar. Elle s'était simplement assurer que la porte de l'immeuble, puis celle de l'appartement était bien fermées.

— Je ne parlerai pas avec toi tant que tu seras stone Matthieu, m'informa-t-elle.

— Pourquoi ? m'offusquai-je.

— Je l'ai déjà trop fait. La conversation va monter dans les tours, tu vas tout comprendre de travers, et l'un de nous regrettera.

— Merci, t'as qu'à me traiter de con tant que tu y es.

Elle se contenta de me regarder quelques secondes avant de soupirer et de baisser à nouveau les yeux sur son téléphone. Pourquoi ne pouvait-elle pas simplement mener cette conversation normalement ?

— C'est derrière toi tout ça, maintenant ! repris-je. Il a accepté le...

— Il t'a manipulé Matthieu ! me coupa-t-elle. Il t'a manipulé du début à la fin et tu t'es fait avoir comme un bleu.

— Qu'est-ce que tu racontes ?

Je me levai du canapé pour me rapprocher d'elle bien que la table nous séparât toujours. Il n'était pas utile de crier à cette heure-ci alors que les voisins dormaient certainement déjà vu l'heure avancée de la nuit.

— Pourquoi est-ce que tu as pris cette drogue ?

— Je n'avais pas le choix ! me défendis-je. C'était ça, ou toi qui...

— Tu ne te serais jamais retrouvé dans cette situation si tu n'avais pas décidé de te pointer là-bas, et encore plus si tu n'y étais pas allé avec moi. Je t'ai expliqué ce qu'il en était, je t'ai dit de quoi ils étaient capables, et tu n'as pas pu t'empêcher de vouloir vérifier de tes propres yeux ?

Je pouvais sentir de la colère et de la peur dans sa voix, pourtant, elle ne criait pas non plus à perdre haleine.

— J'ai voulu arrangé les choses et il te laissera tranquille, l'informai-je.

— Quand est-ce que tu l'as entendu dire ça Matthieu ? Quand est-ce qu'il t'a dit qu'il me laisserait tranquille ?

Je m'apprêtais à lui répondre, comme si la réponse coulait de source pourtant elle m'avait pris de court. Convaincu d'avoir obtenu gain de cause dans cette situation, je cherchai rapidement dans mon esprit, sans réellement parvenir à me concentrer.

— Je sais pas, soufflai-je. Il a dit... Si, il a dit que...

— Il a dit « ça ne tiendra qu'à toi » Matthieu, il a dit « Si je tombe, elle tombe ». Ça, ça veut dire qu'au moindre faux pas de ta part, c'est sur moi que ça retombe. Et ça veut aussi dire que si on tente quoi que ce soit avec eux, je peux me retrouver mêlée à leur trafic.

Sa voix tremblait et elle menaçait de se mettre à pleurer. Je secouai la tête, ce qu'elle disait était insensé. Comment pourrait-elle se retrouver mêlée à leur trafic ? Elle n'en faisait pas partie, elle n'en faisait pas partie, c'était un fait.

— Allons porter plainte. Tu t'es faite agressée, tu n'as pas les idées claires. T'auras qu'à tout leur raconter et ils iront les arrêter.

Je me levai, prenant la direction de la porte pourtant elle ne bougea pas de sa chaise, l'air presque dépité.

— Hors de question Matthieu. Pour rappel, tu es défoncé.

Elle marquait un point mais cela se voyait-il réellement ? Cela nous empêcherait-il de porter plainte. Elle s'approcha de moi et glissa sa main dans ma poche de chemise pour en ressortir un paquet de poudre... Quand était-il arrivé là ?

Souviens toi !Where stories live. Discover now