Chapitre 17 - Flashback

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La musique était à ce point forte que je ne m'entendais plus même penser. Un instant je crus même devenir fou. Les faisceaux lumineux parcourant la pièce de part en part n'arrangeaient rien. Mais peut-être que le problème premier était les quelques verres d'alcool que j'avais pu avaler un peu plus tôt. Et à en juger par la façon dont Aly se déhanchait sur la piste de danse avec les autres filles du groupe, je n'étais pas le seul à être dans cet état euphorique, ou éméché. Mais chaque fois, l'alcool me rappelait à quel point je l'aimais, à quel point elle était la plus belle à mes yeux. Ses cheveux blonds étaient relâchés sur ses épaules, et laissaient s'échapper quelques mèches folles. Ses yeux croisèrent les miens et je crus presque défaillir de voir tant de choses en son regard. De l'amour, de l'amusement, du bonheur... Et je ne pouvais que me réjouir de la voir ainsi. Elle semblait avoir tout oublié des derniers jours : de notre engueulade à sa mauvaise note, de l'anniversaire de la mort de son frère aux réprimandes de son père... Elle, souriant, simplement, purement. Je voulus la rejoindre, mais Guillaume me retint pour me souffler quelques mots. Alors je le suivis dehors, suite à sa demande, pour allumer une cigarette. L'air frais qui nous entourait me fit le plus grand bien, autant que ma cigarette mentholée qui ne me dura que quelques minutes.

— Je suis défracté mec, m'annonça Guillaume en rigolant.

— Je vois ça, heureusement qu'on est venus en bus, l'informai-je.

Ses yeux étaient rougis par la fatigue, l'alcool et la drogue. Drogue dont je n'avais rien pris ce soir-là. Et cet instant même me tentait pas mal... Mais j'étais encore assez clair pour savoir que réduire à néant mes efforts, et ceux d'Aly, risquer de la décevoir à nouveau n'était pas envisageable. Pas après tout ce que nous venions de traverser. Je le laissai alors dans son délire et fit le choix de rentrer à nouveau dans la boîte afin de m'éloigner de cette distraction, laissant Simon le rejoindre. Ils feraient bien ce qu'ils voudraient ensemble. Je m'approchai du comptoir pour demander un nouveau verre de whisky coca pour occuper mon esprit. Alors que j'attendais que la serveuse m'apporte mon verre et m'encaisse, je me tournai à nouveau vers les filles. Il ne restait plus qu'Aly et Alix, les autres étaient sans doute parties aux toilettes ou dehors pour rejoindre les garçons. Deux hommes s'approchèrent d'elles, mais avant même que j'aie pu réagir, elles avaient fait en sorte qu'ils s'éloignent aussi vite qu'ils étaient arrivés. J'entrepris alors de récupérer mon verre et ma carte bancaire que je glissai dans ma poche avant de rejoindre les filles qui ne cessaient de se déhancher au rythme de la musique. Rapidement, je vins glisser ma main dans le dos de la jeune femme avant de lui voler un baiser sucré.

— Tu veux un verre ? soufflai-je à son oreille.

— Non merci, j'ai arrêté de boire il y a deux heures Matthieu, pour pouvoir conduire demain matin.

J'acquiesçai à ses mots, elle avait raison et je n'avais même pas réalisé à quel point, ce soir encore, elle avait tout mesuré et géré raisonnablement. Elle sortit son téléphone de sa poche arrière avant de lire quelque chose sur l'écran et de s'approcher de mon oreille à nouveau.

— Les garçons te disent de les rejoindre et que tu romps les termes du contrat.

Un sourire étira mes lèvres et je jetai un coup d'œil en direction de la table que nous occupions depuis quelques heures avec les garçons. Il était vrai que nous avions décidé de ne pas se mêler les uns aux autres avant le retour. Nous avions fait apéros séparés et n'étions pas arrivés ici en même temps. Et ici encore, nous avions voulu faire bande à part, une façon de tous nous retrouver, mais de rester entre bandes amicales malgré tout... Une idée incongrue dont Julia était à l'origine, comme souvent (Big Up Cassouille). Alors je finis par lui voler un dernier baiser avant de rejoindre les garçons, verre en main avant de m'affaler sur l'un des canapés présents autour de la table que nous avions investie à notre arrivée. Pourtant, mes yeux ne pouvaient s'empêcher de régulièrement revenir vers Aly qui ne cessait de se dépenser sur la piste... Je n'étais vraisemblablement pas le seul à qui elle faisait de l'effet à en juger par les hommes que je vis refaire une tentative d'abordage envers les filles. Guillaume me donna un coup pour me ramener à leur conversation, mais je ne pus m'empêcher de rester concentré sur la situation. Leurs autres copines n'étaient toujours pas revenues de leur pause, quelle qu'elle fût. J'attendis de voir les deux hommes repartir pour tourner la tête à nouveau vers les garçons. Pourtant, je n'eus pas le temps de totalement détourner le regard que du mouvement m'attira l'œil à nouveau. Et j'assistai impuissant à ce qui était... une agression. L'un des hommes venait d'attraper les bras d'Aly pour les lui maintenir dans le dos tandis que l'autre plongeait sans gêne ses mains dans son décolleté. Sans même réaliser, alors que je me disais qu'il fallait que j'intervienne, je me surpris à dégager les mains de celui qui était en train de la tripoter ouvertement. Sans réellement savoir comment, je parvins à me contrôler et à me contenter de l'attraper par le col.

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