Chapitre 40

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« Merci, tu n'étais pas obligé » m'écrivit-elle en premier. Un sourire plus débile qu'autre chose illumina mon visage à la simple réception de ce message. Obligé, non. S'en sentir obligé, c'était autre chose. Nos échanges furent courts et j'en déduisis qu'elle s'était endormie. J'appelai alors Guillaume sans réellement réfléchir. Il ne me fallut que quelques instants pour obtenir ce que je voulais, il n'allait pas tarder à arriver pour que nous puissions aller récupérer la voiture de Georges dont j'avais récupéré les clés après ma garde à vue. Alors que nous roulions en silence vers le RockUp, il prit la parole.

— J'espère que tu t'es pas fait désossé ta voiture, parce que ça craint là-bas. Et puis... attends pourquoi ta voiture était là-bas ?

— C'est pas la mienne, répondis-je. C'est celle de Georges.

— Ah, c'est lui qui l'a laissée là-bas et tu dois juste la récupérer ?

Je restai silencieux quelques secondes, ne sachant pas réellement quoi lui répondre. Il faudrait bien que je lui explique tout ce qui s'était passé, ce dans quoi j'étais impliqué. Il fallait bien que tout le monde sache. Peut-être seraient-ils mêmes amenés à témoigner...

— Non, c'est moi qui l'ai laissée là, répondis-je.

— Qu'est-ce que tu foutais au RockUp ? s'inquiéta-t-il.

Alors que nous arrivions devant celui-ci, il immobilisa la voiture, surpris.

— Pourquoi il est fermé ?

Je restai silencieux quelques secondes et ouvrit la portière pour sortir et gagner la voiture de Georges. Elle était encore entière. Celle d'Aly était garée un peu plus loin, il faudrait que je la récupère aussi... Mais je n'avais pas pu récupérer les clés de la sienne, qui étaient certainement avec son téléphone, je ne savais trop où. Je revins vers Guillaume qui était sorti de sa voiture et appuyé sur le capot de celle-ci.

— Pourquoi il y a la voiture d'Aly ? Et pourquoi elle était pas à l'appart ? Elle travaille encore ?

Je haussai les épaules, pourtant j'étais loin d'ignorer quoi que ce soit. Ce que je ne savais pas, c'était comment elle s'était retrouvée ici et elle n'avait pas encore eu le temps ni la force de me le raconter.

— Elle travaille pas non, elle est à l'hôpital. Et il y a eu une descente au RockUp, c'est pour ça qu'il est fermé.

— Je vais avoir besoin de plus d'informations, répondit-il un peu perdu.

J'entrepris alors de lui raconter dans les grandes lignes ce qu'il s'était passé, autour d'une cigarette, toujours devant le bar que nous contemplions distraitement.

— Je vais me faire Luc, finit-il par laisser échapper.

Prêt à l'en dissuader du fait des paroles de Julia la veille, je réalisai que j'étais moi-même déterminé à lui faire payer ce qu'il avait pu faire. Son regard suffit à me faire comprendre qu'il le pensait et plus encore, qu'il comptait le faire sur-le-champ.

— J'appelle Simon, ajouta-t-il.

Je n'eus pas le temps de répondre que déjà il attendait de lui qu'il décroche. « Rejoins-nous chez Matt, faut aller casser des gueules ». Avant de rentrer chez moi, on prit le temps de déposer la voiture de Georges au garage. J'utilisai ma clé de celui-ci pour aller ranger les clés bien sagement avant de repartir. Nous arrivâmes en même temps que Simon qui n'attendait que les explications pour aller frapper.

— On tape qui et pourquoi ? s'enquit-il en venant à notre rencontre.

— Luc, pour avoir presque tuer Aly, répondit Guillaume.

Souviens toi !Where stories live. Discover now