Chapitre 38

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Julia était partie tard, aux alentours de 3 heures du matin. A vrai dire, j'étais celui qui lui avait demandé de rester aussi longtemps, par peur d'être seul. Cette angoisse, je ne la connaissais pas avant qu'Aly n'arrive à l'hôpital et pourtant j'avais cru qu'elle allait me ronger dans la nuit. Finalement, elle s'était enfuie après que je me sois endormi si j'en croyais les messages qu'elle m'avait envoyés. Et sur le coup des 7 heures, j'étais à nouveau éveillé. Toujours exténué, mais pas prêt à me rendormir. Les visites ne commençaient pas avant deux heures et cela me rendait malade rien que de penser à tout ce temps à attendre... Après avoir fait les cent pas dans tout l'appartement, le parcourant une bonne dizaine de fois, je finis par m'arrêter devant la deuxième chambre de celui-ci. Celle dans laquelle Aly aurait pu dormir si nous avions eu la force de la débarrasser intégralement pour y apposer un lit. Laissant la porte s'ouvrir, je réalisai le bordel qu'il nous restait à trier ici. Enfin, nous... qu'il me restait à trier. Là aussi ils étaient venus fouiller, alors qu'il s'agissait déjà d'une pièce dans laquelle nous entreposions toutes nos affaires. J'avançai un peu plus au sein de celle-ci. J'y avais déjà fouillé et avais contribué au bordel en cherchant l'adresse d'Aly à tout prix. Quitte à gaspiller deux heures de mon temps, autant les rendre utiles en tentant d'avancer dans ce foutoir.

Le premier carton que j'attrapai n'était pas réellement lourd et avait été visiblement épargné. Rien n'était indiqué dessus alors je l'ouvris simplement, retirant le scotch présent dessus. A ma plus grande surprise, j'y trouvai des peluches plus amusantes les unes que les autres : des animaux, des fruits et légumes et des choses qui ressemblaient plus à des torchons qu'à des peluches du fait de l'usure. Tout ça était à Aly, pour sûr. Rapidement, je me souvins de l'un de ces animaux : le pingouin, assez imposant, nous l'avions remporté lors d'une fête foraine. J'avais joué à un jeu de tirs à plusieurs reprises et sans relâche, m'acharnant peut-être un peu trop, pour pouvoir lui décrocher cette peluche qu'elle avait adoré. Un sourire se dessina niaisement sur mes lèvres à ce souvenir qui arrivait comme une bouffée d'air frais. Je le mis de côté avant de remettre les peluches dans le carton et d'en attraper un nouveau cette fois-ci déjà ouvert. Il s'agissait de cours et autres documents qui appartenaient à Aly, je le mis rapidement de côté avant de me lever pour en récupérer un autre un peu plus loin. Des bibelots, des tasses souvenirs et autres objets plutôt inutiles, pour certains carrément ignobles. Le poussant dans un coin de la pièce, j'explorai quelques autres cartons et sacs sans trouver grand-chose d'intéressant à mes yeux. Cela m'occupa une bonne heure et demie et je m'empressai alors d'aller prendre ma douche pour me préparer.

A 9 heures tapantes, je passai la porte du service de réanimation avec le sac que Julia avait préparé la veille et le pingouin que j'avais retrouvé le matin-même. Je ne connaissais pas le personnel de service mais mon père semblait avoir laissé des instructions puisqu'à la simple entente du nom d'Aly et de ma casquette de fiancé que j'avais réendossé la veille pour des raisons évidentes, l'on me guida jusqu'à sa chambre. J'aurais bien sûr pu la retrouver seul mais tel était le protocole et cela ne me dérangeait pas réellement de le respecter en cet instant. En effet, j'étais occupé avec bien d'autres états d'âme que de tenter de m'imposer inutilement là-dedans. J'étais à la fois heureux et excité de pouvoir enfin la revoir, mais j'avais peur. Peur qu'elle ait mal, peur de voir son visage si pâle, son corps branché à tant de machines, sa blessure. Peur de voir son regard qu'elle m'en voulait pour tout, pour ça, pour son père, pour être entrer dans sa vie, pour avoir contribué à lui faire vivre un enfer sur terre. Peur qu'elle ne me repousse. Pourtant, quand je pus entrer dans sa chambre, elle était toujours dans cette même position allongée, sur son lit d'hôpital, branchée de partout et les yeux clos. L'infirmier se contenta de toquer très légèrement à la porte et elle ouvrit les yeux immédiatement.

Souviens toi !Where stories live. Discover now