Chapitre 10 (partie 1/2)

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Quand Guillaume m'envoya un message pour me prévenir qu'ils étaient arrivés, je quittai ma chambre pour les rejoindre dans le parc de l'hôpital.

Le premier me tendit la main, le second voulu le faire à sa façon et me rappela notre check d'enfance. Nous avions, selon lui, rajouté un geste par année d'amitié et il fallait en compter douze. Je ne me souvenais pas de tout, mais cela me parlait manifestement.

— Bon alors, t'en es où ? Tu veux qu'on fasse quoi ? demanda Guillaume en s'allumant une cigarette.

— Je ne sais pas trop, on fait quoi d'habitude ensemble ?

— On boit, on fume, on chill quoi, répondit Simon.

Je sentis mon téléphone vibrer et sans lui répondre je le sortis pour y découvrir la réponse d'Aly, ce qui me fit légèrement sourire. « Cupidon s'est joué de nous, on n'y peut rien. Que me vaux l'honneur de converser avec toi ? ». Sans prêter attention aux garçons, je répondis à son message, sans qu'il ne m'ait refroidi. La veille, je l'aurais très certainement mal pris. « J'avais envie de prendre de tes nouvelles. Tu vas mieux ? ». Une fois de plus, sa réponse se fit attendre, ce qui commençait à m'agacer, je devais l'avouer.

— J'étais patient ? demandai-je aux garçons.

Le fou rire de Guillaume suffit à me répondre et je ne pus m'empêcher de rire tandis que Simon me répondait.

— T'étais plutôt très impatient, et pour tout en plus ! Je ne sais pas comment faisait Aly pour...

Guillaume lui mis un coup de coude qui l'interrompit et son air s'aggrava quand il comprit pourquoi il le lui avait asséné. Puis il me regarda et, presque sûr d'avoir compris, je les rassurai.

— Je suis au courant pour Aly et moi, vous inquiétez pas.

Les deux parurent soulagés de n'avoir pas été ceux qui avaient fait la bourde et Simon se contenta de s'allumer une cigarette à son tour avant de m'en proposer une. Surpris, je regardai le paquet et en attrapai une.

— Je fume ? demandai-je simplement.

— Merde... Ça aurait été un bon moyen d'arrêter, rend moi ça, répondit Simon.

J'ignorais s'il plaisantait ou non mais je la lui rendis et attrapai la sienne, déjà allumée pour en tirer une taffe qui pénétra mes poumons comme un soulagement. Avait-ce été ma nouvelle drogue quand j'avais réussi à me sevrer des autres ? La toux du débutant ne se pointa pas et je repris la cigarette que Simon tenait toujours entre ses doigts avant de lui rendre la sienne et de saisir le briquet qu'il me tendait.

— Je crois que tu viens de m'aider mec, lançai-je simplement.

— Pourquoi ?

— J'étais constamment sur les nerfs, comme si mon corps avait besoin de quelque chose.

— Mais après deux mois d'arrêt tu crois que ton corps ressent encore le besoin de nicotine ? demanda-t-il réellement intrigué.

— C'est peut-être juste ton cerveau qui se rappelle qu'avant tu fumais ? proposa Guillaume.

J'acquiesçai simplement, laissant la fumée pénétrer dans mes poumons avec plaisir. Aly me répondit à nouveau et je m'empressai de sortir mon téléphone, moins enthousiaste. « Oui merci, et toi ? ». Elle ne rentrait pas dans les détails. Les paroles de Julia me revinrent en tête, en effet cette jeune femme ne parlait jamais d'elle. Je répondis de manière plus distante, puisqu'après tout je découvrais un autre de ses mensonges. « Ouais. Alors comme ça je fumais ? ». Je savais que sa réponse tarderait alors je rangeai mon téléphone pour profiter pleinement de cette après-midi avec les garçons. Elle se solda comme le repas que j'avais passé avec Julia : ils me racontèrent les quatre cents coups que nous avions fait ensemble et j'appris également qu'ils étaient les responsables de notre accident, en quelques sortes...

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