Chapitre 6

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Le lendemain matin mon père m'avait annoncé que je pouvais quitter l'hôpital pour l'après-midi, les jours où je n'avais pas d'examens médicaux. Ravi de cette nouvelle, j'envoyai un message à Arianna pour lui demander si elle était disponible et si elle accepterait de m'emmener faire un tour de la ville. Elle mit un moment à me répondre, ce qui m'impatienta quelque peu, mais elle finit par accepter, fixant notre rendez-vous à 14 heures. Renfilant un jogging et un t-shirt, que quelqu'un avait amené durant mon coma, certainement dans l'espoir que je me réveille, je sortis et l'attendis devant l'hôpital avec une étrange appréhension de ne pas reconnaître la ville dans laquelle j'avais grandi. Une voiture ralentit et elle s'arrêta à mon niveau, ouvrant la fenêtre du côté passager pour me laisser découvrir Arianna, un grand sourire aux lèvres.

— Allez grimpe beau brun, me lança-t-elle.

Je ne me fis pas prié et ouvris la portière pour monter à côté d'elle, prenant le soin d'attacher ma ceinture de sécurité. Elle avança lentement dans la ville et fus surprise de voir que j'avais une carte en main. Je finis même par lui indiquer les endroits où je voulais me rendre, ceux qu'Aly avait marqué sur cette fameuse carte et étrangement, beaucoup m'étaient réellement familier. C'est à ce moment-là que j'eus mon premier flash : devant le garage où je travaillais depuis deux ans.

— C'est là que je travaille ! lançai-je à Arianna.

Elle se pencha pour observer la carte et acquiesça doucement, sans comprendre.

— Oui, c'est là que tu travailles, confirma-t-elle.

— Non Arianna, c'est là que je travaille ! Je m'en souviens ! m'écriai-je à nouveau.

Son visage s'illumina et elle se gara réellement pour descendre de la voiture alors que j'avais déjà sauté en dehors de celle-ci, sans quitter le garage des yeux. Je m'avançai pour rentrer dans le grand hangar et découvrit Georges, mon patron. Aly l'avait évoqué, mais je me souvenais de lui. De lui et de sa vie, de nos moments passés ici et de notre complicité.

— Matthieu ! s'exclama-t-il.

— Georges ! répondis-je enthousiaste. Comment ça va ?

— Eh bah écoute, c'est à toi qu'il faut poser cette question ! Ta petite copine m'a raconté pour votre accident, c'est fou ces malades qu'il y a partout. Ça va toi ? En tout cas je suis content de voir que t'es sorti du coma, c'est bien, t'as l'air en forme.

J'avais tout entendu mais j'étais resté focalisé à « ta petite copine ». Je questionnai Arianna du regard mais elle semblait trop absorbée par les paroles de mon patron qu'elle n'y prêta pas même attention.

— Ouais ouais ça va, j'ai un peu du mal à me souvenir de tout ce qu'il s'est passé avant l'accident, mais ça va, répondis-je seulement.

— Bon c'est l'essentiel. Et t'en fais pas pour le boulot hein, j'ai un petit stagiaire pour les deux mois à venir encore, t'as tout le temps de te remettre. J'espère que tout va rentrer dans l'ordre bientôt !

— J'espère aussi, soufflai-je. Bon, je vais pas t'embêter plus longtemps, je vais aller me promener avant de retourner à l'hôpital. Bonne journée Georges !

— Bonne journée à toi mon garçon !

Je me contentai de quitter le garage à côté d'Arianna avant de lui faire face une fois dehors. Qui était ma petite-amie ? Aly ? Je ne voyais rien d'autre. C'est avec elle que j'avais eu l'accident si j'en croyais les marques sur son corps et les paroles de son père.

Souviens toi !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant