7 - Rachel - Captivité

462 80 169
                                    

Le garçon avait les cheveux châtains et les yeux d'un incroyable vert. Il portait l'uniforme de l'Académie, mais de manière un peu débraillée : sa cravate était dénouée et il ne portait pas sa veste. Les manches de sa chemises étaient remontées jusqu'à ses coudes, laissant clairement apparaître la large Marque en forme d'oiseau à l'intérieur de son poignet jusqu'à sa paume droite. Ses chaussures noires étaient tachées de boue.

Mais malgré tout cela, cet adolescent en imposait. Il avait l'air froid, sûr de lui, solitaire. Libre, d'une façon presque effrayante. Une lueur discrète mais bien présente de folie brillait dans ses prunelles couleur de forêt. Quelque part en lui, quelque chose était brisé.

Il était dangereux. Ce n'était pas seulement un fugueur, à l'attitude déviante. C'était aussi un meurtrier, l'un des plus puissants et plus recherchés des criminels.

***

Je me réveillai en sursaut, encore si prise par mon rêve que je ne compris pas immédiatement où je me trouvais.

La salle était minuscule, et d'un vide oppressant malgré le lit où je me trouvais. Les murs étaient d'un blanc immaculé à en donner des frissons, et on voyait bien sans pour autant qu'il y ait de lampe : la lumière émanait des parois.

Mon esprit était tellement embrumé que je me rappelais à peine de mon nom, encore moins de ce que je faisais ici. Planté dans le creux de mon coude, un tube rejoignais au-dessus de ma tête un sachet en plastique translucide contenant un liquide jaunâtre. Je retombais dans l'inconscience.

Le prochain réveil fut légèrement moins difficile. Malgré le flou encore présent dans mon esprit et qui brouillait légèrement ma vision, je pus me rendre compte que la transfusion avait disparue, ce qui était plutôt bon signe. Non seulement cela signifiait qu'un liquide dont je ne connaissais pas la composition ne parcourait plus mes veines, mais j'avais également les piqûres en horreur.

Je pliai mon bras, au creux duquel reposais un petit coton maintenu par une sorte de sparadrap fibreux. Je grimaçai en sentant ma peau lutter quand j'essayais de le décoller légèrement.

À ce moment-là la porte s'ouvrit dans un long frottement sur le sol lustré. Une figure sombre, comparé à mon entourage nacré, s'encadra dans le chambranle avant de s'avancer dans la pièce.

- Comment allez-vous ? me demanda la femme en blouse en me souriant.

Étais-je à l'Infirmerie ? C'était crédible. Elle avait beau être en contact avec l'Académie, je savais qu'elle était gigantesque et comportait plusieurs étages. Vu qu'il n'y avait pas de fenêtre, j'étais toutefois incapable de me situer précisément.

- Moyennement, répondis-je en me redressant autant que mes vertiges me le permettaient. Où suis-je ?

- Ne vous inquiétez pas pour ça, mademoiselle Rachel. Nous allons bien nous occuper de vous.

Elle écrivis quelque chose sur sa tablette, tandis que je sentais la panique grimper en moi.

- Mais d'abord, reprit l'infirmière avant que j'aie pu émettre un son, il faut que je vous pose quelques questions. Premièrement, votre nom est bien Rachel P394, et vous vivez avec Robert, Marianne et Octavia P394 ?

J'acquiesçai sans la regarder dans les yeux. J'avais peur d'apprendre ce que je faisais ici, même si je m'en doutais.

La femme se tourna de nouveau vers moi.

- Quelle est votre Habilité ?

Je fronçai les sourcils. De quoi pouvait-elle bien parler ?...

MarquésWhere stories live. Discover now