Chapitre 55

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Chapitre 55

Norbert et Leta attendaient avec impatience au pied des gradins réservés aux professeurs. Ils avaient esquivé avec difficultés leurs camarades, déçus ou enthousiastes, qui souhaitaient leur présence. Une grande fête devait avoir lieu dans la salle commune des Serpentards, tandis que les Poufsouffles, bons perdants voulaient également organiser un petit quelque chose dans leur maison.

– Brisby, tu me dois deux Galions, déclara avec un plaisir exacerbé le professeur de Botanique.

– Herbert, si je ne te connaissais pas si bien je dirais que tu es responsable de ce coup du sort !

– Voyons mon ami, l'équipe des Serpentards a simplement été la meilleure, ne sois pas mauvais perdant.

Le professeur de Vol grommela, mais ne rajouta rien. Admettant sa défaite, il sortit de sa bourse deux pièces couleur or. Voyant que deux élèves les observaient avec étonnement, les deux professeurs furent particulièrement mal à l'aise.

– Les enfants, les paris c'est pour les adultes, et c'est une très mauvaise habitude, expliqua Herbert Beery en soulevant son chapeau pointu pour les saluer.

– Prenez soin d'oublier ce que vous venez de voir, ajouta le professeur au nez cassé et aux oreilles en chou-fleur. D'ailleurs, que faites-vous là ?

– Nous attendons monsieur Dumbledore. Nous avons un problème avec notre devoir sur les métamorphoses, mentit à moitié Leta.

– Vous devriez faire la fête plutôt que d'étudier ! Surtout vous mademoiselle Lestrange.

– Oh, vous savez, je n'y suis pour rien dans cette victoire, je n'étais pas sur un balai.

– Vous pourriez, mademoiselle Lestrange, vous pourriez, souffla Brisby avant de reprendre sa route.

Les tribunes du stade de Quidditch continuaient à se vider tandis que le ciel de plus en plus sombre commençait à se voiler.

– Ce n'est vraiment pas le bon moment ! grogna Leta en regardant le ciel.

– J'ai bien peur que cela ne soit jamais le bon moment, souffla Norbert.

Les deux amis attendirent encore, mais voyant que leur professeur ne se manifestait pas, ils décidèrent de monter les marches des loges réservées au corps enseignant.

– Dippet, Black et Gobe-Planche sont déjà partis, on ne risque rien, assura Leta en voyant que Norbert était mal à l'aise d'enfreindre à nouveau le règlement.

– Ce n'est pas ça qui m'inquiète.

– C'est quoi alors ?

Elle n'eut pas besoin de connaitre la réponse, car elle se trouvait là, devant ses yeux. Albus était étendu sur le sol, la lèvre fendue dont perlaient des gouttes de sang. Sa baguette à plusieurs dizaines de centimètres de lui.

– Tu ne peux pas savoir depuis quand j'attends ce moment ! s'extasia une voix féminine qui fit frissonner les deux élèves.

Irène Ganelpis, leur professeur d'Astronomie, se trouvait devant eux, la baguette en main, prête à attaquer une nouvelle fois Dumbledore. Par chance, son ouïe n'était pas des plus fines, car à aucun moment elle ne remarqua les deux premières années qui étaient dans son dos.

– Ganelpis ? murmura Norbert, surpris.

– En fin de compte elle est peut-être bien toujours amie avec Girouette ! Ça ne nous avantage pas du tout.

– On doit l'aider et en même temps il faut trouver la fiole. Je propose qu'on se sépare.

– Très bien, va fouiller sous le stade de Quidditch, comme tu l'as dit c'est surement l'endroit parfait pour la mettre à l'abri du soleil ! Moi je m'occupe d'aider Dumbledore.

– Mais, protesta Norbert.

– Pas de mais qui tienne, je suis bien plus habile que toi en sortilège.

– Aller chercher les autres professeurs me parait plus adéquat.

Leta regarda de nouveau la professeure d'Astronomie. Elle était sans nul doute dangereuse. Et au vu de ses paroles elle n'était pas là pour rigoler. Même avec son tempérament et sa fougue, la jeune Lestrange sentait qu'une aide ne serait pas de trop dans cette histoire.

– Très bien, va chercher Rondepierre, je suis persuadée qu'elle te croira et fera en sorte de convaincre les autres.

Norbert acquiesça d'un signe de tête. Discrètement, il descendit les marches. Son sang bouillait comme une chope de bière au beurre. L'heure était grave. L'adrénaline fluctuant dans son organisme lui permettait de tenir bon et de ne pas céder à la panique. Mais, quand une barrière invisible l'empêcha de quitter le stade, il eut envie de hurler ! Il posa ses mains devant lui et se rendit vite compte que cette enceinte magique englobait tout ou du moins en partie les structures en bois et le terrain. Il ne pouvait pas prévenir ses professeurs, et remonter risquerait d'attirer l'attention de Ganelpis. Bien trop risqué donc. La seule chose qui lui restait était sa mission première : trouver la fiole avant qu'elle ne devienne rouge sang et la détruire !

Il se tourna donc vers la construction en bois et se faufila en dessous tel un rongeur en quête d'un abri. Très vite, la lumière du soleil ne fut plus d'aucune aide. Il sortit donc sa baguette et murmura :

– Lumos !

L'édifice du stade vu d'en dessous était particulièrement incroyable. Le sorcier charpentier qui avait construit ça avait fait du beau travail. Maintenant, il suffisait de trouver l'endroit le plus parfait pour dissimuler une fiole de Crystal. Norbert imagina une entaille dans l'ossature assez grande pour placer l'objet en question.

Tandis qu'il cherchait, des gouttes de transpirations dues au stress coulaient le long de son échine. Norbert s'inquiétait de ne rien entendre ! Ni discussion ni duel. Il ne savait pas s'il devait s'en réjouir. Du moins, jusqu'au moment où une détonation eut lieu. S'en suivant d'un cri qu'il reconnut aussitôt.

– Leta !

Norbert Dragonneau à l'école des sorciers | Newt ScamanderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant