Chapitre 25

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Et me voici de retour ! Et on repart comme au début, un seul chapitre par semaine, le lundi.  ;)



Chapitre 25

Lundi 11 janvier 1909

Leta fulminait à côté de Norbert. Elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi Peeves avait disparu sans laisser le moindre indice ni donner la moindre nouvelle depuis samedi.

– Peut-être qu'il ne veut pas nous impliquer dans quelque chose qui nous dépasse, proposa le Poufsouffle. Après tout, nous ne sommes que des premières années.

– C'est quand même nous qui avons sauvé les fantômes !

– Grâce au professeur Dumbledore.

Cette réponse provoqua un coup d'œil assassin de la jeune Lestrange. Norbert n'en prit pas ombrage, il avait l'habitude maintenant.

– Je n'aime pas la fascination que tu as pour cet homme. Je t'ai déjà dit qu'il n'avait pas un bon fond, répliqua-t-elle sèchement.

– Les gens peuvent changer. Nous ne sommes pas clivés dans une personnalité type.

– Tu veux dire que tu ne seras pas toujours empoté, plus à l'aise avec des animaux que des humains, gentil, inoffensif et crédule ?

Un sourire barra le visage de Norbert. Leta l'avait bien cerné et cela ne le dérangeait pas plus que ça.

– Je suis loyal, juste, travailleur et patient, je suis un Poufsouffle.

– Il en est fier en plus, se lamenta la jeune fille en secouant désespérément sa tête.

– Oui, et c'est grâce à toi, souffla-t-il en lui adressant la plus douce des expressions.

Leta tourna aussitôt la tête et accéléra le pas jusqu'à la plaine où se donnait le cours de balais.

– Oui, bon, on ne va pas en faire tout un foin !

Son ami s'amusa de cette réaction gênée et s'empressa de la suivre. Poufsouffles et Serpentards étaient autour de Monsieur Brisby, un balai plus ou moins abimé en main.

– Bien, maintenant que tout le monde est présent, nous allons nous entraîner dans les hauteurs. Par sécurité, vous allez former des groupes de deux, si l'un risque de tomber, l'autre doit tout faire pour le rattraper. Nous allons survoler le lac pendant les deux heures à venir. Compris ? demanda le professeur qui était anciennement un joueur de Quidditch reconnu.

Norbert appréciait beaucoup ce professeur malgré son physique disgracieux dû à la violence de ce sport de haute voltige. Un nez cassé, des oreilles en chou-fleur, une cicatrice barrant sa lèvre inférieure et des yeux si enfoncés dans leurs orbites qu'ils donnaient l'impression que Monsieur Roland Brisby n'était pas des plus malins. Ce qui était entièrement faux. Ce professeur n'était pas seulement intelligent, il était également particulièrement humain et compréhensif. Norbert n'avait subi aucune moquerie de sa part concernant sa peur de voler. Bien au contraire. Il avait aidé Madame Pomfresh lors de sa thérapie de désensibilisation et quand Norbert était revenu au cours, il ne l'avait pas stigmatisé. Il gardait un œil bienveillant sur lui tout en le félicitant de ses progrès. C'est donc confiant que le jeune Poufsouffle suivit ses camarades dans les airs.

– Tout va bien, Newt ? questionna Leta, sa binôme, quand ils eurent passés le cap des dix mètres.

– Oui, pas de souci. J'arrive à faire en sorte que mon balai ne tremble pas trop.

– C'est une bonne chose, le mieux serait que tes fesses ne le quittent pas.

Norbert adressa un sourire à Leta pour la tranquilliser. Elle était plus inquiète qu'une mère Demiguise. Voler n'était pas un chemin d'aisance, certes, mais il n'avait plus cette peur panique qui lui rappelait sa chute d'Hippogriffe et de tous les mauvais souvenirs qui en avaient découlé. Jacob, Tayor et July volaient également non loin de lui, comme pour s'assurer que tout irait bien. Norbert était touché par cette sollicitude, mais il aurait préféré que tous s'amusent sans prêter attention à lui. Arrivé au centre du lac à une hauteur d'une vingtaine de mètres, le professeur s'arrêta et contempla un à un ses élèves.

– Je vois que tout le monde tient le coup malgré le vent qui se lève et ce froid hivernal, c'est bien.

La température était effectivement plus problématique que sa peur de voler. Ils étaient tous emmitouflés dans une écharpe aux couleurs de leur maison et pourvus de mitaines qui ne réchauffaient pas grand-chose.

– Le lac noir n'étant pas gelé, il nous offrira une chute moins douloureuse à basse hauteur, mais mortelle passé les soixante-dix mètres, sans compter le choc thermique, rajouta Monsieur Brisby. Donc, prenez garde à vous et à votre partenaire. Compris ?

Un concert de oui lui répondit. La grande majorité des élèves n'avaient qu'une hâte c'était de s'envoler au plus haut pour profiter d'une adrénaline grisante. Philibert Madrasque, surnommé Simplet par les six autres garçons de Poufsouffle était sûrement le plus impatient. Il ne rêvait que d'une chose, intégrer l'équipe de Quidditch et il espérait secrètement que ses capacités soient reconnues par leur professeur.

– Vous pouvez y aller alors, avant que la nuit tombe, déclara Monsieur Brisby.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Une dizaine d'élèves se penchèrent en arrière pour faire s'élever leur balai. Philibert n'y alla pas avec le dos de la cuillère et décolla à vitesse grand V sans prêter attention à Kamil Londungand, son binôme qui grommela vivement.

– Madrasque ! hurla Brisby. Si tu n'évolues pas avec ton partenaire, j'enlève 10 points à Poufsouffle.

Ce dernier refréna son allure, embarrassé de s'être fait remarquer de la mauvaise manière.

– Dragonneau, tout ira bien en haut ? s'assura le professeur en observant le seul groupe qui n'avait pas encore bougé.

– Oui, pas de souci, répondit Norbert. Nous attendions seulement que les autres s'en aillent pour ne pas être dans la cohue.

– Bonne idée. Lestrange, je compte sur vous pour aider votre binôme en cas de problème.

– Bien évidemment, répondit Leta en levant les yeux au ciel.

Les deux acolytes s'élevèrent dans le ciel qui commençait doucement à s'obscurcir.

Norbert Dragonneau à l'école des sorciers | Newt ScamanderWhere stories live. Discover now