Chapitre 49

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Chapitre 49

Les deux amis restèrent un moment sans parler. Le temps de digérer ce qu'ils venaient d'apprendre.

– Peut-être qu'on se trompe, souffla Leta, sonnée par la nouvelle.

– Je ne crois pas. Tout correspond avec ce que m'a dit Méridia. La première étape consiste à conserver une feuille de mandragore sous sa langue pendant un mois entier. Et comme par hasard, cette plante a été citée par madame Rondepierre et monsieur Griploup. Je pense que les cris plaintifs qui tourbillonnaient désignent les plaintes de la mandragore quand on lui a coupé sa feuille.

– C'est vrai...

– La deuxième étape consiste à prendre la feuille, humidifiée par notre salive pour la déposer dans une fiole en cristal qui doit rester sous les rayons de la lune. Ça correspond parfaitement aux mots de Méridia : « un liquide, épais, presque gluant, coulant dans une fiole en cristal qui reflétait le clair de lune, une pleine lune pour être plus précis ».

– Mais pourquoi Peeves chercherait à devenir un animagus ? Ça n'a pas de sens !

Norbert ne put que lui donner raison, il ne comprenait vraiment pas le but de tout ça.

– Peut-être qu'on se trompe, reprit la Serpentard. Peut-être que Peeves n'y est pour rien, et qu'il est simplement le laquais de quelqu'un d'autre.

– Je n'en vois pas l'intérêt.

– Eh bien, quand on devient animagus on est obligé de se déclarer au ministère de la magie, peut-être que le ou la sorcière en question ne souhaite pas ébruiter cette affaire.

Le jeune Poufsouffle était dubitatif. Il comprenait où son amie voulait en venir, mais ne faisait pas le lien avec tout ce qui s'était passé au cours de l'année.

Soudain, un bruit de succion les fit tressaillir. Leta avait déjà sa baguette en main, prête à se défendre. Voyant que rien de plus n'arriva, les deux enfants se redressèrent et tentèrent d'ouvrir la porte. Ce fut une réussite, ils purent enfin sortir du placard à balais.

– Ce n'est pas trop tôt ! s'exclama Leta.

– Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? On retourne dans la salle des trophées pour s'assurer que tout le monde va bien ?

– Le duel a dû se terminer à l'heure qu'il est. Autant rentrer discrètement dans nos dortoirs.

– Tu as raison, c'est plus prudent. Avec un peu de chance, ils sont tous rentrés et nos camarades ne verront pas que nous sommes absents, espéra Norbert.

– J'ai laissé mes rideaux fermés, et je suis persuadée que les autres filles n'iront pas vérifier que je suis bien là. Tes copains par contre, il risque de s'en assurer non ? Surtout ce pot de colle de Jacob !

– J'ai paré à cette éventualité, répondit Norbert avec un sourire amusé. S'ils tirent ma draperie, ils verront une forme sous la couette qui bouge.

– Comment tu as fait ton compte ?

– Josyane.

– Bien évidemment, j'aurais dû m'en douter.

Arrivés au rez-de-chaussée les deux élèves se firent des plus discrets. C'était l'endroit le plus sensible alors, à pas de Sombral, ils traversèrent le hall pour arriver à l'escalier qui menait aux cachots. Aucun bruit, si ce n'est le ronflement de certains tableaux. Personne n'aurait pu deviner qu'un duel de sorciers avait fait rage quelques étages plus hauts. Norbert et Leta se saluèrent et prirent une direction opposée. Le jeune garçon allant jusqu'au couloir des cuisines, là où se trouvaient des tonneaux de toutes tailles. Norbert toqua sur le tonneau situé au centre de la deuxième rangée en partant du bas tout en comptant les syllabes de « Helga Poufsouffle ». Le couvercle de la barrique se souleva, laissant la place au garçon pour se glisser à l'intérieur.

Norbert Dragonneau à l'école des sorciers | Newt ScamanderWhere stories live. Discover now