Norbert Dragonneau à l'école des sorciers | Newt Scamander

Chapitre 15

Chapitre 15

Vendredi 11 septembre

Les jours s'étaient rapidement succédé cette semaine. Norbert et Leta avaient passé le plus clair de leur temps à parler à tout-va des quatre fantômes des maisons. Personne ne faisait attention à eux. Les jeunes Poufsouffles avaient mis ça sur le compte de l'imagination débordante de Norbert. Dépité, il passa le vendredi après-midi dans la grande salle à dessiner des croquis du Moine Gras, du Baron Sanglant, Sir Nicholas et de la Dame Grise. Il espérait que les représenter aiderait à faire remonter les souvenirs oubliés. Après un énième croquis, il eut une pensée pour son amie qui devait entamer sa cinquième heure de cours avec les Gryffondors. Rien de tel pour la mettre en rogne.

– Eh bien, que vois-je... Mon jeune ami, vous avez un talent artistique certain, déclara une voix amicale qui surprit Norbert.

– Bonjour, Monsieur Dumbledore, s'empressa-t-il de dire.

– Puis-je m'asseoir quelques instants avec toi ? Cela me rappellera ma scolarité, presque 10 ans déjà que j'ai quitté ces vieux bancs de bois.

– Vous étiez à Poufsouffle ? s'étonna Norbert.

– Non, juste là, dit-il en désignant la table des Gryffondors qui se trouvait derrière eux.

Norbert avait un peu du mal à imaginer son professeur à l'époque où il était étudiant. Ce dernier avait dû bien connaître les fantômes, alors le jeune garçon tenta sa chance. Il exposa devant lui les quatre plus beaux croquis qu'il avait réalisés et les présenta à Dumbledore.

– Professeur, connaissez-vous ces personnes ?

Le jeune enseignant prit entre ses mains le portrait de Nick- Quasi-sans-tête. Ses sourcils se froncèrent quelque peu tandis qu'il étudiait attentivement les contours au fusain.

– Je dois t'avouer qu'ils me sont tous les quatre familiers, mais je ne saurais dire pourquoi.

– Ah... se contenta de faire Norbert.

Il hésitait grandement à en parler à son professeur. Leta n'approuverait pas. Elle était catégorique quand elle parlait de Dumbledore, elle ne lui faisait pas confiance et se méfiait de lui comme de la Dragoncelle.

– Tu sais Norbert, je suis l'un des plus jeunes professeurs qu'a connu Poudlard, commença alors à raconter Dumbledore. Tu sais pourquoi ?

– Parce que vous êtes très intelligent ? supputa l'élève de Poufsouffle.

– Oui, il paraît que j'étais l'élève le plus brillant que cette école ait connue, expliqua-t-il avec un rire étrange. Mais comme tu le sais déjà, l'intelligence n'est pas synonyme de grandes capacités. Et pour être franc, elles me faisaient cruellement défaut étant jeune...

– Pourquoi ? questionna Norbert, très intrigué par les révélations de son professeur.

– Eh bien, comment dire... Les compliments de mes professeurs me sont peut-être montés la tête. J'avais des rêves de grandeur et des plans pour avoir encore plus de pouvoir. J'étais tellement ambitieux que je n'ai pas prêté attention aux choses les plus importantes de la vie. Je ne comprenais que mal les sentiments et les émotions des gens qui m'entouraient, alors après l'école, j'ai décidé de remédier à ce défaut et j'ai travaillé durement pour apprendre à décrypter le visage des personnes qui m'entourent. Et là, maintenant, je vois à ton expression que tu es tourmenté par quelque chose.

La mâchoire de Norbert se crispa, il venait d'être percé à jour. Mal à l'aise, il croisa les bras et baissa le regard.

– J'ai donc vu juste. Quelque chose te préoccupe, mais tu as peur d'en parler.