Chapitre 20

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Chapitre 20

Peeves haussa les épaules, il n'en avait pas la moindre idée.

– Je les ai trouvés il y a quelques jours en faisant ma promenade matinale, expliqua-t-il.

– Ils ont peut-être été rejetés par leurs parents, proposa Leta.

– J'en doute, les cynospectres préfèrent vivre seuls plutôt qu'en meute, mais ils n'abandonnent jamais leurs petits, raconta Norbert en prenant sur ses genoux l'un des esprits semblables à des chiens.

– Ils en ont de la chance... murmura-t-elle en s'asseyant à son tour pour caresser les deux créatures.

Les Sombrals observèrent avec une certaine satisfaction ces jeunes humains s'occuper des bébés qu'ils avaient recueillis. Sentant qu'ils étaient plus à même de les protéger, ils quittèrent la clairière et repartirent au plus profond de la forêt interdite.

– Oh, oh... fit Leta en les voyant s'en aller.

– Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Norbert.

– Je crois bien que les Sombrals viennent de nous donner la garde attitrée des enfants cynospectre.

Norbert était à la fois ravi, et inquiet. Quoi de mieux que de passer ses vacances de Noël à étudier et s'occuper de si merveilleuses créatures fantastiques ? Mais pour faire en sorte de réaliser ce rêve, il fallait avant tout les faire entrer dans Poudlard. Son esprit bouillonnait, mais aucune idée sans risque ne lui venait. Le plus simple était peut-être de les mettre dans sa valise...

– Bon, souffla Peeves. J'ai décidé de vous offrir votre cadeau de Noël prochain dès maintenant.

Les deux élèves regardèrent l'esprit frappeur avec étonnement.

– Il existe un endroit parfait pour mettre vos deux petits protégés... Je vais partir mettre le bazar pour attirer l'attention, pendant ce temps-là montez jusqu'au septième étage, cachez-vous derrière l'alcôve à côté du tableau de la secrétaire.

Leta avait beau avoir exploré tout le château, jour comme nuit, elle ne voyait pas où voulait en venir l'esprit frappeur. Il s'approcha encore plus près de ses camarades de farce et prit un air conspirateur.

– Une fois que vous êtes sûrs que personne ne vient, hâtez-vous d'aller devant la tapisserie représentant Barnabas le Follet en train d'apprendre à danser à des trolls. Passez trois fois devant le mur vide qui lui fait face en pensant fortement à ce qu'il vous faut pour vous occuper de ces deux petits.

– En quoi... commença Leta avant d'être interrompue par Peeves.

– Pas de question, que de l'action ! Allez ouste, je vais m'amuser comme un fou ! Je ne l'ai plus fait depuis notre canular à la tour d'astronomie.

Tous trois sourirent en pensant à cet événement épique. Puis il fut temps de se mettre en route avant que le repas de midi soit annoncé.

Les deux premières années réajustèrent leur cape de sorcier en cachant ainsi chacun un bébé dans leurs bras. Si personne ne les regardait de trop près ils ne devraient pas être démasqués. Confiants et heureux de recommencer une aventure, ils se mirent en route.

La traversée du parc fut facile, personne ne les interpella. Une fois dans le château, ce fut une autre affaire. Peeves avait commencé sa diversion, mais le concierge était non loin d'eux. Par chance, ils croisèrent le Moine Gras en train de flotter gaiment. Leta sauta sur l'occasion et l'interpella.

– Pourriez-vous nous aider messire ?

Le fantôme se tourna vers eux, il reconnut deux de ses sauveurs, et surtout le jeune Poufsouffle qu'il appréciait tant, malgré le fait qu'il se rendait aussi invisible que lui aux yeux de tous. Le jeune Dragonneau n'était pas souvent à la recherche de compagnie, il préférait regarder le paysage par la fenêtre et dessiner ce qui attirait son attention. Au grand dam de certaines premières années qui auraient bien voulu se rapprocher autant que la jeune Lestrange.

− Que puis-je faire pour vous mes enfants ?

− Eh bien... commença Leta en faisant mine d'être gênée. Nous aimerions apporter notre aide à deux jeunes créatures comme nous l'avons fait pour vous en début d'année. Malheureusement, le règlement intérieur de l'école nous interdit un tel comportement.

Norbert observa son amie avec une certaine attention. Il était impressionné de la voir ainsi au bord des larmes. Elle était vraiment touchante. Leta souleva légèrement sa cape et montra la créature blottie contre sa poitrine.

− Encore une noble tâche pour des enfants au grand cœur ! Que dois-je faire pour vous aider ?

− Nous devons accéder au septième étage sans être vus, lui avoua-t-elle. Pouvez-vous vérifier nos arrières ?

− Vos arrières et vos avant, c'est avec plaisir que je me mets à votre service !

Le Moine Gras prit son rôle très au sérieux, et grâce à lui Leta et Norbert échappèrent à la surveillance du concierge, mais également aux personnes qui se baladaient tranquillement dans le château. Les bébés Cynospectres ne se firent pas entendre, ils étaient parfaitement à l'aise contre le corps chaud des petits humains. C'était bien plus rassurant que la forêt sombre et froide où ils avaient été laissés à eux même depuis quelques jours. Tout en marchant, Norbert caressait sa précieuse créature. Il n'avait pas vraiment de connaissance sur cette espèce, mais il avait l'impression que ces petits étaient bien trop maigres. Malheureusement, il ne savait pas quelle nourriture pouvait ingérer les Cynospectres, surtout à cet âge. Le lait maternel était peut-être encore requis.

− Nous y voilà, déclara le Moine Gras en arrivant au septième étage. Il n'y a personne par ici, je vais monter la garde à l'autre escalier. Pendant ce temps, faites ce que vous avez à faire !

Les deux élèves ne se le firent pas dirent deux fois. Ils se mirent devant la tapisserie des trolls danseurs et passèrent trois fois devant le mur qui leur faisait face en pensant à une seule chose : trouver un endroit parfait pour les deux petits Cynospectres.

Une fois chose faite, rien ne se produisit. Tous deux étaient déçus et ils ne pouvaient envisager que tout ceci soit une mauvaise blague de Peeves. Soudain, un déclic se fit entendre. Des pierres se mirent à trembler, et devant eux, une immense porte fit son apparition. Ils clignèrent des yeux, ahuris, c'était comme si cette entrée avait toujours été là ! C'était tout bonnement magique !

Norbert Dragonneau à l'école des sorciers | Newt ScamanderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant