Chapitre 40

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Chapitre 40

Derrière les lunettes en triangles de la professeure se cachait un regard bien ennuyé. Elle fit semblant de ne pas faire attention à la présence de Norbert devant son bureau, mais voyant que ce dernier ne bougeait pas d'un poil de Troll elle décida de lui faire face.

– Monsieur Dragonneau, j'ai bien peur de ne pas pouvoir assouvir votre curiosité.

– Pour quelle raison ? osa demander le Poufsouffle.

– La chanson que vous m'avez rapportée avec mademoiselle Lestrange n'a rien d'ordinaire, et je suis persuadée que, futés comme vous l'êtes, vous l'avez compris depuis le début.

Devant l'expression inquisitrice de Madame Rondepierre, Norbert eut du mal à ne pas détourner les yeux.

– Je ne vais pas vous mentir jeune homme, vous avez sûrement fait le lien tout seul. La disparition de Peeves n'est pas anodine et ce gredin nous prépare peut-être la bêtise du siècle. Mais cela ne vous concerne pas, vous n'êtes qu'en première année.

– Dans ce cas qui va s'en occuper, s'inquiéta Norbert.

– Les professeurs bien évidemment, et Monsieur Black, je l'ai mis au courant. Il est fort ennuyé de savoir que Peeves prépare un mauvais coup l'année même où il part à la retraite.

Norbert ne savait pas que l'heure de quitter Poudlard était venue pour le directeur. Il était certes âgé, mais il l'imaginait bien diriger jusqu'à la fin de sa vie. C'était peut-être pour cette raison qu'il semblait moins agressif. Très peu d'élèves ont eu des coups de fouet cette année. Armando Dippet prendrait bientôt la relève, et ce petit sorcier portant une barbichette ne semblait pas des plus charismatique pour être directeur.

– Et si c'est plus grave qu'un mauvais coup ? tenta de dire Norbert, angoissé de voir que cette histoire n'était pas vraiment prise au sérieux.

– Peeves est certes un incorrigible esprit frappeur, mais ce n'est pas un mauvais bougre pour autant, déclara la professeure de Potions en balayant d'un revers de main la question de son élève.

– Oui, mais... si ce n'est pas Peeves le responsable de tout ça ?

Le regard d'Ingrid Rondepierre se fit perçant par-dessus ses lunettes.

– Que voulez-vous dire par là, monsieur Dragonneau ?

– Eh bien...

Il hésitait à parler, par leur faute les professeurs mettaient tout sur le dos de Peeves, alors qu'il était peut-être prisonnier par le réel méchant. Il ne pouvait trop en dire sans révéler le secret de Méridia. Norbert se trouvait dans une situation qui le mettait fortement mal à l'aise. Il espérait de tout cœur que Dumbledore revienne vite, avec lui il pouvait être presque honnête...

– Je vous écoute, je n'ai pas tout mon temps.

– Ce que je voulais dire, c'est que Peeves a peut-être chanté cette chanson pour nous prévenir, comme il l'a fait pour les fantômes des maisons en début d'année.

Madame Rondepierre prit en considération la réflexion de son élève. Mais elle la chassa bien vite en secouant négativement la tête.

– Cela m'étonnerait grandement. Peeves serait le seul capable d'une telle chose !

Norbert n'eut pas le temps de protester, elle le convia à sortir de la salle de classe. Déçu, il alla retrouver son amie dans la bibliothèque en espérant qu'elle ait eu plus de succès que lui. Malheureusement, il n'en était rien, et les deux jeunes décidèrent de ne pas baisser les bras et d'aller à la rencontre de leur professeur de Botanique.

Herbert Beery était toujours dans sa serre bien-aimée. Il était jeune, à peine plus vieux que Dumbledore selon les estimations de Norbert. Non conformiste et original, cet étrange énergumène plaisait beaucoup à ses élèves. Il n'était jamais sévère et toujours de bonne humeur.

– Bonjour monsieur, scandèrent les deux premières années.

– Bien le bonjour vous deux. Que venez-vous faire dans mon humble classe ? Admirer mes merveilleuses plantes ou quémander des indices sur le travail que je vous ai demandé pour la semaine prochaine ?

– Aucune de ces réponses monsieur, même si c'est toujours avec un plaisir immense que nous contemplons le magnifique travail que vous réalisez ici, déclara Leta avec un sourire éblouissant.

La flatterie marchait particulièrement bien sur Beery. Ses oreilles s'enflammèrent et il fit mine de s'éventer.

– Avec une entrée en matière aussi élogieuse, je ne peux que vous prêter mon attention. Vous irez loin Miss Lestrange.

Leta fit sa timide et croisa ses doigts pour faire sa gênée. Puis, elle rentra dans le vif du sujet.

– Nous avons lu un article passionnant sur les Mandragores, il parait que cette plante est la plus impressionnante de toute ! Elle aurait des effets extraordinaires et ses feuilles sont utilisées dans bon nombre de potions !

– C'est tout à fait vrai ! Et vous avez à Poudlard l'un des meilleurs plans de Mandragores de Grande-Bretagne ! se rengorgea Hebert. Et elles sont si belles, si douces... Leur cri est simplement incompris.

Tandis qu'il partait dans un éloge de ses petits protégés, les deux amis se lancèrent un clin d'œil complice. Leta attendit qu'il eût fini avant de rentrer dans le vif du sujet.

– Dans quel genre de potions stupéfiantes retrouve-t-on des feuilles de Mandragore ? demanda-t-elle, aussi innocente qu'une licorne.

– Eh bien, dans le philtre régénérateur pour les personnes qui ont été pétrifiées, dans le filtre de rajeunissement et aussi de vieillissement, elle sert aussi souvent dans de nombreux antidotes et même dans....

Hebert Beery s'arrêta net et regarda avec suspicion ses deux élèves.

– Je crois qu'il est l'heure d'aller dans la grande salle. Un bon repas doit nous attendre.

– Merci beaucoup pour vos renseignements Monsieur Beery, déclara Leta avec un grand sourire.

Elle masquait sans peine sa nervosité et sa frustration. Norbert qui n'avait pas ouvert la bouche de la discussion avait bien du mal à paraitre aussi ingénu.

– Nom d'un Troll, il ne s'est pas laissé berner ! Quelle plaie ! s'exclama-t-elle en traversant le parc. Bon, il va falloir passer à l'étape supérieure si on veut savoir quelle potion les adultes nous cachent !

Norbert étudia son amie. La seule idée qui lui était venue en tête était d'aller voir Méridia. Quand il lui en fit part, Leta secoua négativement la tête.

– Non, il est temps pour nous d'enfreindre une nouvelle règle de Poudlard !

– On ne les a pas déjà toutes transgressées ? ironisa Norbert.

– Non, loin de là ! Cette nuit, nous allons avoir besoin des talents de Josyane, expliqua-t-elle avec un sourire qui ne disait rien qui vaille à Norbert.

– Pour ?

– Mon petit Newt, il est temps pour nous de faire un tour dans la réserve de la bibliothèque !



Mot de l'auteure : On se retrouve dans trois jours à la Japan expo :D Stand : S.A. William R682

 William R682

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Norbert Dragonneau à l'école des sorciers | Newt ScamanderWhere stories live. Discover now