Chapitre 10

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(Edit de l'auteure : Je viens d'ajouter une image pour chaque chapitre ;) )

Chapitre 10

Norbert aurait pu être jaloux de ses cheveux qui retombaient avec une certaine classe alors que les siens n'en faisaient qu'à leur tête. Mais il n'était pas ce genre de garçon. Il était plutôt admiratif devant lui.

− Sans vouloir vanter ma matière, sachez que le cours de Métamorphose sera pour la plupart d'entre vous le plus difficile de tous. Il ne suffit pas d'être rigoureux, d'être instruit, d'être motivé, d'être persévérant, non... il faut tout cela et bien plus. Vous devez sentir la transformation, être en adéquation avec elle, avoir une image mentale précise. Vous devez voir dans votre esprit toutes les particularités de la métamorphose, toutes les facettes de l'animal ou de l'objet. Votre concentration doit être telle qu'elle videra votre énergie vitale lors de vos premiers essais...

Tout en disant ça, le professeur Dumbledore inspira calmement, ferma les paupières, le menton en avant et dessina une légère courbe avec sa baguette.

− Avifors, prononça-t-il d'une voix sûre et singulière.

Tous les parchemins déroulés sur les bureaux des élèves transformèrent en une volée d'oiseaux. Des exclamations d'étonnement se firent entendre, tous étaient impressionnés par le sort de leur professeur.

− Ne soyez pas si ébahis, vous arriverez tous à réaliser la même métamorphose avant la fin de l'année. Du moins, je l'espère, déclara-t-il avec un sourire amusé.

− Celui-là, je ne le sens pas, lâcha Leta une fois loin dans le patio.

− Pourquoi, s'étonna Norbert qui trouvait justement ce professeur très intéressant.

− Ma famille et Dumbledore ont... comme qui dirait un ami en commun, expliqua-t-elle en grimaçant. C'est un sorcier étranger avec des envies de grandeur... pas très, comment dire, altruiste.

− Comment ça ?

Un groupe de troisième année s'approcha d'eux. Le plus grand qui semblait être le chef les interpella.

− Alors comme ça, une des nôtres fréquente un bouffon de Poufsouffle, ricana-t-il. J'espère que c'est pour lui voler sa bourse.

Leta souffla d'exaspération. Elle savait qu'un incident comme celui-ci arriverait un jour... Elle se retourna et fit face à ceux qui les importunaient.

− Ce Poufsouffle est mon ami, ça vous pose un problème ?

Le chef s'apprêta à répliquer quand un de ses acolytes lui fit assena un coup de coude puis lui murmura une phrase inintelligible pour Norbert.

− Non, aucun problème, on s'assurait juste qu'il ne te dérange pas, termina le chef avant de s'éloigner bien vite d'eux.

− Je peux savoir ce qu'il vient de se passer ? s'étonna Norbert qui n'avait rien compris à la scène.

Elle regarda si personne ne les observait et entraina son ami dans un renforcement du mur.

− Écoute Newt, tu n'as pas l'air de le savoir mais ma famille... comment dire... Les Lestrange ne sont  pas des gens bien, avoua-t-elle à regret.

− Pourquoi ?

− Eh bien, certaines familles de Sang-Pur n'aiment pas la tournure que prennent les évènements avec les Moldus. Depuis l'autorisation des mariages mixtes, beaucoup de sorciers s'amourachent de personnes sans pouvoir... Diluant ainsi le sang puissant des sorciers.

− C'est grotesque, protesta Norbert. Les sangs mêlés ne sont pas moins forts, bien au contraire. La consanguinité va bientôt faire des dégâts dans nos rangs.

− Tu as tout à fait raison, c'est pour cela que le mariage mixte doit exister. Mais... J'entends dans mon entourage des murmures de rébellions. Pour l'instant ce ne sont que des bruits, mais je suis persuadée que dans plusieurs années les choses risquent de se compliquer.

Norbert resta pensif. Il n'imaginait pas une telle chose se produire. C'était tout simplement aberrant.

− Je ne suis qu'une enfant, je n'ai pas le droit de participer aux réunions que réalisent mes parents. Mais je sais qu'ils sont à la recherche d'un porte-parole pour faire entendre leur voix de manière... radicale.

− Et l'ami de Dumbledore dont tu parlais était un candidat ?

− Potentiellement oui. Mais il était trop jeune quand il est venu visiter la Grande-Bretagne. Mais pour une raison inconnue, il est parti sans jamais revenir.

− Tu sais Leta, ce n'est pas ton nom ou ta famille qui doit contrôler ta vie, conseilla Norbert avec un grand sérieux.

− Je sais Newt, c'est pour cette raison que tu es mon ami, approuva-t-elle. Mais garde bien en tête que les noms de famille peuvent t'apprendre certaines informations utiles.

− Comme quoi ?

Leta se retourna pour faire face à la cour. Elle observa les élèves des sept années et en désignant plusieurs du doigt.

− Les deux rouquins là-bas, sont des Weasley. Ce sont des gentils comme qui dirait, ils ne fréquentent pas le cercle de ma famille tout comme les Londubat, les Potter, les Abbot et les Ollivander. Ce qui n'empêche pas certains de leur membre de mal tourner. Puis, regarde là-bas, le grand fin, le blondinet et le type louche, déclara-t-elle en citant trois garçons éloignés les uns des autres. Ils font partie de la famille Beurk, Avery et Malfoy. Tout comme la famille Goyle, Black, Carro, et Travers ils ne fréquentent ma famille.

− Ce qui n'empêche pas certains de leur membre de bien tourner, affirma Norbert.

− Tu as raison, céda-t-elle. Newt, je serai ton travail de fin d'étude. Tu devras tout faire pour m'empêcher de mal tourner.

Norbert accepta sans parlementer. Et les deux amis scellèrent leur pacte en se serrant la main. Le sourire aux lèvres et la vie devant eux.

− Bon ce n'est pas tout ça, reprit Leta qui n'était pas fan du trop-plein d'émotion. Mais nous devons trouver un plan pour sauver les fantômes.

− Justement... se hasarda Norbert. Il vaudrait peut-être mieux laisser tomber.

− Tu n'y penses pas ! Tu veux laisser des personnes enfermées à vie ? s'étrangla-t-elle en accentua exagérément pour le faire culpabiliser. Même si elles sont mortes elles ont une âme.

− Tu as raison... Je n'aurai pas dû penser ça, s'en voulut aussitôt Norbert. Mais nous devrions faire appel aux adultes.

− Bien sûr que non ! C'est eux qui vont récolter toute la gloire...

− Et tout le danger...

− Non, je doute qu'un danger aussi plane sur nous. Ne t'inquiète pas. Imagine plutôt les avantages. Si nous sauvons les fantômes, ils nous seront redevables et pourront nous aider de bien des manières.

Tout ceci n'avait rien d'altruiste et de désintéressé. Pourtant Norbert se laissa prendre pas l'enthousiasme de Leta et accepta la mission de sauvetage...

− Mais tu dois me promettre, ajouta-t-il tout de même, que si ça va trop loin, nous demanderons de l'aide au directeur.

− Notre cher directeur est un Black je te rappelle, c'est peut-être lui qui a enfermé nos fantômes, contra-t-elle avec un certain amusement.

Norbert leva les yeux. Leta s'inclina et accepta la condition de son ami.

− Je te propose de commencer les recherches samedi matin à la bibliothèque, nous devons savoir où se trouve le tombeau des fantômes, déclara Norbert tandis qu'ils se rendaient tous deux à la grande salle pour le diner.

− Eh bien, pour quelqu'un qui ne voulait pas s'en occuper, j'ai l'impression que tu y as déjà bien réfléchi.

Il lui adressa un sourire complice avant de se séparer pour rejoindre leur table respective.


Norbert Dragonneau à l'école des sorciers | Newt ScamanderWhere stories live. Discover now