Chapitre 17

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Chapitre 17

Les élèves de chaque année repartaient dans leur salle commune dans un brouhaha vivement réprimandé par les préfets en charge de les raccompagner. Impossible de faire taire les élèves qui n'avaient qu'un mot en bouche : fantômes ! De qui parlait Peeves ? Qui était la Dame-Grise, le Baron Sanglant, le Moine Gras et Nick Quasi-sans-tête ? Certaines personnes semblaient se souvenir de ces noms, comme d'un lointain souvenir. Norbert était satisfait de son idée, tout marchait comme sur des roulettes ! Il espérait que Leta puisse rejoindre son groupe sans se faire remarquer. Les Serpentards étaient partis avant eux alors il ne pouvait en avoir la confirmation.

Avant d'arriver aux escaliers qui menaient aux sous-sols, Norbert aperçut le professeur Dumbledore qui attendait leur passage. Le jeune Poufsouffle se frotta l'oreille, c'était leur signe pour dire que tout allait comme prévu. Albus lui adressa un signe de tête et s'en alla. C'était à son tour de jouer.

Après avoir rampé pour entrer dans leur salle commune, les Poufsouffles devaient sans bruit se rendre au dortoir, mais ce n'est pas ainsi que cela se déroula. Norbert qui était entré dans les premiers pour ne rien louper du spectacle, observa avec attention ses dessins prendre vie. Une main d'abord, qui sortait du papier pour ensuite agripper le reste de ses traits. En quelques secondes, des cris résonnèrent non seulement de la salle commune, mais également des dortoirs. Les élèves des autres années déboulèrent dans la pièce principale pour tenter de s'échapper, mais il y avait des fantômes du Moine Gras dans tous les recoins. Plusieurs élèves avaient réussi à garder leur sang-froid et d'un coup de baguette commencèrent à faire disparaître les reproductions. Désemparé, Norbert se mit à réfléchir à toute allure. Il décida alors de se mettre en avant, même s'il détestait ça.

− Mais, s'exclama-t-il assez fort pour couvrir ses camarades. C'est le Moine Gras, le fantôme de la maison Poufsouffle, notre fantôme !

Ce furent les septièmes années qui comprirent en premier les paroles de Norbert. Ils s'immobilisèrent et regardèrent les fantômes qui n'avaient en rien un comportement hostile.

− Il a raison, c'est le Moine Gras ! s'écria un autre.

− Oui, c'est bien lui, avec son air toujours content on le reconnaîtrait entre mille, ajouta une fille.

Devant ce changement de comportement, les autres années se calmèrent aussitôt pour observer avec attention ce qu'il se passait vraiment. Il restait dans la pièce quatre métamorphoses de dessin à l'allure du bon vivant qui plaisait tant aux Poufsouffles.

− Comment nous avons pu l'oublier ? s'étonna Mattyu Grandson.

− C'est vrai, il ne me semble pas l'avoir vu depuis le début de l'année, reprit Wendy qui s'était collée à lui dans la panique générale.

− J'en avais entendu parler, mais je ne l'avais jamais vu ! déclara Jacob. Mais pourquoi ils sont quatre ?

− Parce que ce ne sont que des copies de moi, s'esclaffa le fantôme du Moine Gras qui venait de surgir en plein milieu de la pièce sous la stupeur générale.

Les dessins de fusain le saluèrent et repartirent sur leur feuille respective.

− Que quelqu'un m'explique ce qu'il vient de se passer, tonna Anna Diggory, la préfète-en-chef.

− Eh bien, ma chère enfant, commença le Moine Gras, pour une raison que j'ignore ma substance fantomatique a commencé à s'éteindre peu avant le début de l'année scolaire. Je me suis retrouvé prisonnier dans cette salle, invisible, oublié de tous... Je sais bien que ma philosophie est « oublions et pardonnons », mais dans ce cas, ce fut très déplaisant. J'ai l'impression d'être mort une seconde fois.

− Veuillez nous pardonner pour notre négligence très cher Moine Gras, je n'arrive pas à concevoir que nous ayons oublié votre bonne humeur légendaire, s'excusa Martin Hamil, le deuxième préfet-en-chef.

− Ce n'est rien mon enfant, il doit y avoir une raison à cet incident. Qu'en est-il de mes compagnons fantomatiques, ont-ils également subi cette infortune ? se renseigna le Moine Gras, soucieux du bien-être de ses compères.

− Les autres ? releva Anna.

− Le Baron Sanglant, sévère, mais juste, la Dame Grise un peu trop fière mais avec une conversation délicieuse et sir Nicholas de Mimsy-Porpington fortement agréable et très divertissant bien qu'un brin frondeur, expliqua-t-il.

Au fur et à mesure de ses paroles, les élèves se souvenaient peu à peu des trois autres fantômes des maisons de Poudlard.

− Nous les avions oubliés également, avoua Mattyu avec tristesse.

− Eh bien, quel est ce vilain tour qui nous a été joué, s'offusqua le Moine Gras.

− Nous n'en savons rien, par contre je connais le propriétaire de ces dessins, déclara le préfet de quatrième année. Norbert, veux-tu nous expliquer ce qu'il s'est passé ?

− Je-je...

Le pauvre était mort de peur. Son visage entier avait pris des rougeurs. Il n'était pas bien grand, pourtant il semblait à présent être le plus petit élève de Poudlard avec ses épaules renfoncées et sa tête baissée.

− Que tout le monde retourne dans son lit, ordonna alors Anna après une brève concertation avec son homologue. Quant à toi Norbert, quoi que tu aies fait, tu vas nous suivre au bureau du directeur.

− Il est minuit passé, tenta de dire Norbert avec une moue des plus craintives.

− Qu'importe, Monsieur Black doit être mis au courant immédiatement.

Entouré d'Anna et de Martin, Norbert fut conduit en dehors de la salle commune. Il aurait voulu traîner les pieds, mais la cadence de ses aînés lui empêchait une telle action. Ils grimpèrent les escaliers, passèrent dans le hall d'entrée et continuèrent sans faiblir dans les escaliers de marbre, et ceci jusqu'au deuxième étage. Norbert qui ne connaissait pas le chemin tenta de le mémoriser pour s'occuper l'esprit. Il ne fut pas particulièrement surpris de trouver une gargouille de pierre en plein milieu d'un couloir vide. La statue était particulièrement immonde, une chimère, mi-homme, mi-dragon avec une bouche béante pourvue de crocs acérés qui fit frissonner Norbert.

− Scrofulite, déclara Anna à la gargouille.

Cette dernière sembla prendre vie et s'écarta légèrement. Derrière elle, le mur s'anima, laissant apparaître un escalier en colimaçon. Tout comme la majorité des escaliers de Poudlard, celui-là remuait. Martin poussa légèrement l'épaule du première année pour le faire avancer. Le pauvre avait l'impression d'être mené dans le couloir de la mort. Tous ses membres tremblaient violemment. Contrairement à la préfète-en-chef qui ne semblait pas le moins ennuyée de se trouver devant le bureau du directeur à cette heure. Elle frappa sans hésiter le heurtoir en cuivre en forme de griffon sur la grande porte en chêne.

La porte s'ouvrit, dévoilant une pièce circulaire éclairée par plusieurs fenêtres surplombant une bibliothèque colossale et les tableaux des précédents directeurs.

Phineas Nigellus Black se tenait assis derrière son bureau, une plume à la main.

− Pouvez-vous me dire ce que vous faites à cette heure dans mon bureau avec un élève de première année sur le point de s'évanouir, demanda calmement le directeur.

− Ce pauvre garçon serait bien mieux chez mon amie, madame Pomfresh, déclara le portrait de Dilys Derwent.

Black lui adressa un regard mauvais, lui signifiant qu'elle devait se taire immédiatement. Ce qu'elle fit en quittant son cadre pour aller probablement dans celui de Sainte-Mangouste.

− Monsieur le directeur, il s'est passé... commença Anna avant d'être coupée par des bruits dans l'escalier.

D'un mouvement de baguette, Phineas Black rouvrit sa porte, laissant apparaître les préfets des autres maisons encadrant Leta Lestrange, Findus Weasley et Hiris Grandy.

Norbert Dragonneau à l'école des sorciers | Newt ScamanderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant